Une nouvelle exposition photos de Guy-Georges Lesart, à l’ASEP
Sa dernière exposition de photos de paysages de neige, à la mairie d’Arc sous Cicon, début 2017, était intitulée Arc en neige. Pour notre plus grand plaisir, en ces temps de froidure, notre ami Guy-Georges Lesart nous revient cette fois, dans notre et son quartier de Besançon, à l’ASEP, avec une exposition de nouvelles photos intitulée « Mes toiles de neige ». En fait, comme l’indique Guy, il s’agit d’un Retour sur le motif, dans la mesure où il y a 4 ans, il avait déjà réalisé une exposition sur ce thème, ne cachant pas… « son admiration pour les scènes d’hiver de notre Franche-Comté (arbres, forêts, personnages, matériel rural, monuments et cabanes en hibernation), sujets qui l’interpellaient lors de ses longues randonnées en ski de fond. »
Guy précise : « Je n’ai pas le savoir-faire des artistes peintres et j’en suis frustré. Mais la neige m’offre de grands fonds blancs comme des toiles, me permettant de mettre en valeur à mon tour tous les sujets qui m’attirent, et modestement, les travailler ».
Et il est précisé quant à cette nouvelle exposition : « …Ce retour traduit cette nostalgie du geste pictural. Il est retourné, en effet, souvent, tel un pèlerin, sur les lieux qui avaient fait le succès de sa première exposition, vers ses thèmes de prédilection et les a approfondis, parfois même « hors neige », à la « belle saison ». Fidèle à la bivalence de sa création, il leur a dédié un recueil poétique qui sera en vente sur place pour ceux qui le souhaitent ».
Voici donc un de ces poèmes et quelques unes de ces photos.
Précisons que cette exposition se déroule donc dans les locaux de l’ASEP, 22 rue Résal, du 28 janvier au 16 février 2019. Elle est visible du lundi au vendredi de 9 h00 à 20 h00, et le samedi de 9h à 12h00.
(H)êtres aux « Granges brûlées »
Être aux « Granges brûlées »
Brûlé par la beauté
Regarder chaque jour la cordillère des Alpes filant d’Est en Ouest
Regarder ses éclipses de vapeur alternée
Hêtre aux « Granges brûlées »
Regarder chaque jour le Jura soulevé
Chasseron, Chasseral, observer Métabief
La noire se blanchir ou s’emplir de cailloux
Avoir vue sur Gilley et sur son archipel
Observer à ses pieds les dolines indolentes
Hêtre aux « Granges brûlées »
Immortel trois cents ans
Ne craignant que l’orage qui tape au Crêt souvent
Hêtre aux « Granges brûlées »
Barrière pour les vents
Protéger les pâtures de tout dessèchement
Les brouteuses insouciantes
Ignorant l’abattoir et ses horreurs indignes
Ne pas devoir paraître
Ne pas devoir parlêtre
Par lettres n’avoir pas à se pousser des cols
A jouer les grands fûts des forêts dominants
Être aux « Granges brûlées » un bel indifférent
Élégant, élancé
Toujours de dernière mode
Contempler l’ éphémère des humains s’acharnant
Prolonger ses racines à vingt pas à la ronde
Sans que ciment malsain bloque vos expansions
Verdoyer en été de mousse en opaline
Rougir comme le vin aux automnes naissants
Puis se montrer tout nu sans gêne retenue
Fier de son moi profond assumé, « décidu »
Avant que l’hiver long ne vous signe de blanc
Hêtre aux « Granges brûlées »
Voir les coucher solaires plonger au cœur du Crêt
Chanter à l’unisson des bises alémaniques
N’être déraciné, ne regretter son socle
Réchauffer les foyers dans ses derniers instants
Ignorer le mal être
De l’être ou ne pas L’hêtre
That is not a question
GGL 2016