Histoire des Chaprais : zoom sur la rue Klein
Compte rendu succinct de la conférence d’histoire des Chaprais exposée par Delphine Lantuas jeudi 11 avril 2024
Après avoir étudié l’histoire de la rue des Jardins, la réunion a examiné l’histoire de la rue Klein avec plus de 50 participants.
Une rue à angle droit
La rue Klein est une rue à angle droit entre l’avenue Carnot et la rue Isenbart.
Actuellement, la partie centrale (côté pair) est dominée par deux gros ensembles immobiliers un administratif, l’autre résidentiel.
Qui était Pierre Klein ?
Né à Besançon en 1806, ancien juge au tribunal de commerce de la Seine et ancien maire adjoint du XVI° arrondissement à Paris
Il a légué à la ville de Besançon une collection de médailles ainsi qu’un capital de 100 000 francs dont le revenu devait servir à la fondation d’une Caisse de Reconnaissance dans le but de subvenir au moyen de prêts sur l’honneur.
C’est en 1911 (37 ans après son décès) que le conseil municipal a donné son nom à cette rue.
Une population en accroissement limité
La population de cette rue n’est donc pas recensée au XIXe.
Le plus fort accroissement a eu lieu entre 1931 et 1936
En 1931, les 9 habitations étaient concentrées sur le côté impair. On comptait 50 habitants répartis entre 16 ménages,.
An numéro 1, est présent de 1921 à 1936 Louis Barthod ou Barthod-Malat ingénieur conseil, après avoir été dessinateur au PLM.
On trouve aussi A Cornu, en 1931 représentant en vins, Eugène Rambaud, en 1921, industriel (imprimeur)
R Horrionot, depuis 1921 mécanicien.
Le propriétaire est Joseph Guitteaux , restaurateur au Casino des Bains puis au Grand Café et au restaurant du Plateau de Bregille
Le 1 bis est la propriété de Ubersfeld (rue des Villas). Ce bâtiment n’apparaît qu’en 1936 et sa population comporte plusieurs étrangers dont Albert Jeantet, suisse, opérateur de cinéma, Jean Capelli, italien et horloger et William Stamberger, polonais, fourreur chez Ubersfeld, déporté et exterminé à Auschwitz en août 1943.
Au n° 3 Emile Jacquet représentant de commerce est propriétaire de la maison.
Charles Blanchard employé Tram en 1921 et Justin Paul Tribut adjudant présent de 1926 à 1936
Au n° 5, en 1931, sont recensés Mme Isabelle Millonet veuve Papineau et sa mère Emilie Millonnet.
L’entreprise Papineau occupe tout l’espace entre l’avenue Carnot et la rue Klein
L’entreprise Papineau a été fondée par Henri Papineau, réputé pour de grands chantiers comme celui du pont de chemin de fer de la ligne de Morteau. Il avait fait un échafaudage dans le cadre d’un changement de tablier en 1917.
La maison du n° 5 a été acquise par la famille Millonnet en 1917. Elle a été construite en 1904 pour un serrurier Honoré Baudère.
La rue Klein fut lourdement frappée par le bombardement de la gare Viotte le 16 juillet 1943 : Il serait tombé 108 bombes de 100 à 500 kilos dont 85 explosèrent à l’intérieur d’un carré de 1 km entourant la gare. Le bilan humain sera lourd : 51 tués dont 9 non identifiés, 134 blessés. Voici un exemple de destructions rue Klein.
Au n° 7, le propriétaire se nomme Louis Joseph Troutier. Ce bâtiment est inconnu avant 1936, s’y trouve un garage tenu par Roland Bondeux. Actuellement, sont installés une psychiatre et une boutique pour les artistes de Boucle d’Art.
Au n° 9 était indiqué en 1927, l’adresse du Comptoir général des papeteries réunies. En 1931, l’entrepôt de l’entreprise Viennet est indiqué comme inhabité. Auparavant, on y trouvait les bureaux de l’entreprise Fallot.
Au n° 13, était édifiée la maison de Arthur André constructeur de fours. Son gendre Georges Pélier lui succéda.
Actuellement une maison d’habitation récemment rénovée
Au numéro 15, cachée par une construction plus récente, la propriété de Hilaire Vandaële. S’y installa ensuite la société horlogère des Ets Melet.
Celle-ci aurait été fondée en 1938. En avril 1947, Henri Melet, domicilié 17 rue Gabriel Plançon, dépose une demande de permis pour la construction de « deux ateliers pour la fabrication de boîtes de montres et bijouterie » sur un terrain dont il est propriétaire rue Klein. Adossé à la façade antérieure d’une maison construite au début du 20e siècle, le bâtiment est construit par Jean Lucchini, entrepreneur établi 15 rue des Chaprais. Il comprend au rez-de-chaussée un atelier d’horlogerie, deux petites pièces pour le polissage de l’or et des métaux, et des sanitaires, et au premier étage un atelier avec 13 postes de travail et des vestiaires.
Encore mentionnée dans un annuaire de commerce en 1960, la société est transférée ensuite au 10 rue Lavoisier, où elle emploie 37 personnes en 1975 et 26 en 1979. L’atelier a été transformé en habitations.
Au n°17, s’établit la famille de Jules Grosjean présente dans tous les recensements de 1911 à 1936
Henri Serana entrepreneur de maçonnerie né en Italie est propriétaire des 19 et 19b, à cette adresse demeure en 1936 René Bels frigoriste.
En face, entre la rue Isenbart et le côté pair de la rue Klein a été construit récemment un grand immeuble résidentiel.
Au début de la rue Klein, côté pair, pas de logements mais de grands bâtiments avec un accès avenue Carnot.
Ils ont abrité successivement les Vins Union, un Institut de formation appartenant à la Chambre de commerce et des services du Rectorat. Un projet immobilier est en préparation.
La prochaine réunion d’histoire reviendra sur l’avenue Carnot jeudi 23 mai à 15 h 30 au FJT La Cassotte
Il est prudent de réserver à chaprais@gmail.com