Avec sa maison d’éditions du Sekoya, Alain Mendel prend de la hauteur

posté par : Christian Renard , 9 février 2024

Implantée aux Chaprais, mais diffusée internationalement, les éditions du Sekoya co-organisent la Rencontre à livre ouvert du samedi 9 mars

Alain Mendel, vous dirigez une maison d’édition depuis quand ?

Je suis fondateur et gérant de la maison d’édition du Sekoya. Elle a été créée symboliquement le 1° janvier 2000. C’est vrai que depuis cette date, elle s’est considérablement développée.

Pourquoi vous êtes-vous lancé dans ce métier ?

C’est un peu par hasard. J’étais en retraite, et je ne me voyais pas passer mes journées à regarder la télévision. J’ai rencontré un historien avec lequel j’ai préparé la publication d’un premier livre en 1999, Les cours et jardins. Comme ça a bien marché, je me suis lancé dans ce métier.

Qu’aviez-vous fait auparavant ? Quel a été votre parcours ?

J’ai fait différents métiers d’abord dans la presse, aux Dernières Nouvelles d’Alsace, puis chez Publicis à Paris avant de revenir dans l’Est, à Nancy. J’ai eu une société de marketing d’abord à Paris, puis je suis arrivé à Besançon pour répondre à la demande de deux clients qui recherchaient un responsable marketing.

Vous n’êtes donc pas bisontin d’origine ?
Non, ma famille était Alsacienne d’origine, et comme beaucoup, elle s’est réfugiée dans le Périgord où je suis né.

Votre maison d’édition semble spécialisée dans les « beaux livres » ?

Oui, il faut savoir que la catégorie « beaux livres » regroupes les livres illustrés par opposition au livres noirs. Il faut savoir qu’il en paraît chaque année environ 60 000 titres dont la majorité sont des romans. La diffusion est très inégale : pour 10 % qui vont bien se vendre, les 90 % autres ne se vendront pas ou à quelques dizaines ou centaines d’exemplaires même dans une grande maison d’édition comme Gallimard. Bref, ce métier là est très difficile. Étant donné ma formation en arts décoratifs et histoire de l’art, je me suis porté logiquement vers l’édition de beaux livres.

Quel est votre choix éditorial ?

Je reçois en moyenne une dizaine de propositions par mois, alors que je limite mon édition à 9 titres par an. Depuis sa création, les éditions du Sekoya ont édité une soixantaine d’auteurs.

Redevenu grand père, je m’intéresse aux livres illustrés pour la jeunesse. Je peux les tester en famille.

Il y a une collection le bestiaire de l’art. Parmi les illustrateurs, un parisien, Zaü a le même âge que moi.

Vous considérez-vous comme un éditeur de province ?

Alain Mendel à l’Académie

Pas vraiment. Quand je rencontre des collègues, ils me demandent souvent : vous êtes dans quel arrondissement ? Ils n’imaginent pas qu’un éditeur puissent être ailleurs qu’à Paris ! C’est l’étonnement, quand je leur dit que je suis à Besançon, mais que je diffuse dans toute la France et dans différents pays même en Russie (sauf actuellement). Pourtant l’éditeur Actes Sud très connu est bien installé en dehors de Paris.

Vous êtes l’un des organisateurs avec Vivre aux Chaprais de l’événement qui aura lieu samedi 9 mars, comment voyez vous son déroulement ?
qui

Il est très difficile de savoir d’avance comment cela va se passer, puisque c’est la première fois. Mais nous souhaitons que cela prenne la forme d’une Rencontre à livre ouvert. Parmi la trentaine d’auteurs et illustrateurs, ceux qui sont édités par Sekoya seront une douzaine à rencontrer les visiteurs pour dédicacer et vendre leurs livres. Parallèlement, nous organiserons des conférences et débats.

Patrice Gayet parlera des cliniques privées aux Chaprais et on proposera un exposé-débat sur le rôle respectif du libraire et de l’éditeur.

Quels sont vos projets ?

Nous préparons une biographie de Paul Emile Victor en BD avec des spécialistes : Dugaste et Niveau qui est guide de haute montagne et fut directeur du centre de Prémanon avec Seigneuret, un dessinateur et un coloriste. Le livre ne sera pas encore publié le 9 mars, mais il est en souscription.