Rencontre à livre ouvert avec Mustapha Haciane journaliste et écrivain

Rencontre à livre ouvert avec Mustapha Haciane journaliste et écrivain

Il dédicacera ses romans samedi 9 mars à la Cassotte pour la Rencontre à livre ouvert

Mustapha Haciane

Comment vous définir ? écrivain, intellectuel, journaliste, algérois, bisontin ?

Un peu tout cela, mais disons plutôt journaliste et écrivain. J’ai écrit un livre qui parle d’éducation algéroise, plutôt qu’algérienne, comme on dit parisien au lieu de français. La capitale, c’est plus chic !

Mon activité professionnelle a été principalement dans les médias, surtout la radio et la télévision à Paris, à Alger et à Besançon.

Vous participez à la Rencontre à livre ouvert aux Chaprais le 9 mars, pourquoi ?

J’ai déjà participé plusieurs fois à des salons comme les Mots Doubs ou à l’hôtel de ville à Paris. Je trouve intéressante cette initiative d’organiser une Rencontre avec des écrivains à l’échelle du quartier des Chaprais, là où j’habite. J’ai l’intention de présenter et dédicacer trois de mes livres.

Mustapha Haciane dédicace

Quelle est votre origine ? kabyle ou turque ?

Les deux. Je suis né en Kabylie. Je me suis interrogé sur l’origine de mon nom. Il vient d’une ville nommée Ani à la limite de la Turquie et de l’Arménie. Mes ancêtres sont venus de cette ville avec les Ottomans. Une ville qui conserve encore beaucoup de vestiges anciens, c’était un caravansérail. Le début de mon nom Haci désigne celui qui a fait le pèlerinage à La Mecque.

Vous allez donc présenter trois de vos livres le samedi 9 mars à la Cassotte, ont-ils le même thème ?

Oui et non. Ce sont des romans qui ont pour cadre l’Algérie et qui suivent des jeunes à différentes époques. En 2011, j’ai publié Une éducation algéroise. Cela évoque les périodes d’avant, pendant et après la guerre vues par un groupe de jeunes.
Une éducation algéroise Mustapha Haciane

La furie des grandeurs a été publiée en 2015 De quoi parle-t-il ?

Je décris la vie de jeunes ruraux qui sont évincés de l’école, le certificat d’études passé. Ils ne savent pas trop quoi faire dans un village de 500 habitants. Ils rêvent de la grande ville.

furie des grandeurs
En attendant, comment subsister ? Ils se livrent à des larcins qui en disent long sur les relations à l’époque coloniale. Un jour, ils empruntent une carriole pour récupérer des artichauts dans le champ d’un colon. Il n’est pas là, mais un miséreux homme est posté là comme gardien. Les jeunes l’interrogent : qui est le propriétaire ? il est en France, alors que le gardien est toujours là. Pourquoi le champ ne serait-il pas à lui ? Il l’admet. Dans ce cas « si c’est à toi, c’est à nous, on peut donc récupérer les artichauts ».

Les larmes de l’Olivier a été publié en 2018

C’est l’histoire d’un jeune kabyle qui vit dans la montagne. Il va à l’école tout en étant berger. Faute de perspective, il émigre en France, débarque à Paris. Beau gosse, il plaît à une jeunes femme. Ils se marièrent, eurent trois enfants, mais l’écart culturel entre les mariés est de moins en moins supporté. Elle est diplômée de la Sorbonne, alors que lui a arrêté ses études. Il abandonne femme et enfants et retourne dans son village.

Mustapha Haciane
Les larmes de l'olivier

Depuis quand écrivez-vous ?

J’ai commencé à écrire des poèmes à l’âge de 17 ans, en école secondaire. j’ai étudié en France et en Suisse. C’est là que j’ai écrit la pièce À quoi bon fixer le soleil qui a été interprétée en 1967 par la troupe genevoise du Théâtre de l’Atelier. J’ai écrit deux autres pièces : de retour en Algérie, La Vocation de l’abus et L’Escalier d’en face et, à Rio de Janeiro, j’ai commencé à écrire Les Orphelins de l’empereur.

Quel a été votre parcours professionnel ?

J’ai fait des études universitaires à la Sorbonne. J’ai commencé à écrire des piges pour Jeune Afrique.
Puis j’ai participé à l’émission Mosaïque diffusée de 1977 à 1987 sur FR3, tous les dimanches matin, Mosaïque était une émission de variété avec des groupes de musique des pays d’origine de l’immigration, et des reportages sur ces pays et sur les immigrés qui vivent en France. Puis, j’ai travaillé pour la rédaction de FR3 à Paris.

Maintenant vous habitez à Besançon, aux Chaprais, pourquoi ?

Mustapha Haciane FR3 archives Ina
Pour la santé de mon deuxième fils, j’ai dû quitter la région parisienne trop polluée. J’ai demandé une mutation en province. C’est ainsi que j’ai débarqué à Besançon pour travailler à FR3 Franche Comté, à la gare d’eau. En fait, il pleuvait et la ville est parue bien petite par rapport à Paris. Je réside dans le quartier des Chaprais qui dispose de commodités et un certain charme. C’est d’ailleurs un quartier où habitent nombre d’auteurs que j’aurai plaisir à retrouver ou à découvrir le samedi 9 mars à la Cassotte (de 13 h à 19 h)