La place du végétal dans l’urbanisme des Chaprais
Ce samedi 30 avril, « Vivre aux Chaprais », via l’une de ses membres, a suivi la sortie organisée par le Café des pratiques sous la houlette de Bastien Fiori urbaniste à la ville.
Le petit groupe attentif, a traversé le cimetière des Chaprais, avec un arrêt devant la tombe des architectes Boutterin dont le rôle, dans la structuration de la ville a été très important.
Un arrêt place des déportés permet à notre guide de déployer vieux plans et vieilles photos qui appuieront son propos. Ainsi, nous pouvons constater que l’espace urbain est d’abord minéral pour offrir aux habitants des lieux sécurisés où on peut se déplacer facilement, le végétal étant relégué aux marges.
Notre ville s’est structurée autour de l’eau aérienne puis souterraine. Ainsi, la rue Fontaine Argent longeait-elle un ruisseau perdu dans le sous-sol actuel.
En 1862, le plan Landresse met en évidence le ruisseau de Fontaine Argent mais encore très peu de rues. NDLR
Il en va de même avec le ruisseau de la Mouillère dont la source et la confluence avec le Doubs sont encore visibles.
L’Hôtel des bains et la brasserie Gangloff sise à l’emplacement du « Président «témoignent encore du rôle de l’eau dans la structure de la ville.
Dans cet espace urbain minéral, la place du végétal a évolué au cours du temps. L’arbre a d’abord été isolé, offrant un lieu de rencontre ombragé, puis des arbres de culture sont apparus dans le paysage. Ainsi, une carte postale ancienne nous montre des arbres bordant la rue Fontaine Argent.
Actuellement, les lieux d’implantation d’arbres sont souvent choisis par défaut car de nombreuses contraintes existent :
Planter un arbre nécessite une fosse de 3 mètres cube, libre de conduits souterrains
Choisir des essences résistant à la pollution, aux maladies, et aux tailles sévères. Ainsi, l’orme, arbre urbain par excellence, a quasiment disparu, remplacé dans de nombreux endroits par le platane.
L’existence du tram, dont le GLO (gabarit limite d’obstacle), ne permet en bordure des rails que des essences à port élancé
ou impose une taille pour les arbres anciens.
Toutes ces contraintes limitent l’implantation d’arbres. Lors de notre promenade nous avons rencontré :
Des arbres faisant échos à une végétation non publique
Des arbres destinés à cacher un mur, mais ici en concurrence avec le panneau publicitaire Decaux.
Des arbres libres structurant un parking
La croissance des arbres anciens, alignés en bordure de rue, peut nécessiter au cours du temps, soit la coupe d’1 arbre sur 2, soit une taille sévère.
Selon les lieux, la surface au pied de l’arbre peut être traitée de différentes façons :
En végétation
En banquette, ce qui permet de végétaliser une grande surface.
En dehors des arbres, une végétation basse existe :
Soit privée, mais non séparée de l’espace public
Soit publique comme par exemple, le chemin des senteurs.
Un grand merci à Bastien Fiori pour cette promenade qui nous a permis de mieux comprendre les contraintes rencontrées par les paysagistes et les urbanistes pour une cohabitation harmonieuse du minéral et du végétal
Article et photos de Michèle Bastien
Voir la page consacrée aux espaces verts aux Chaprais
L’article consacré à une balade urbaine animée par le botaniste François Dehondt
La Cité des plantes promenade Micaud le 30 avril 2016