L’université de Franche Comté fête ses 600 ans en plusieurs épisodes

L’université de Franche Comté fête ses 600 ans en plusieurs épisodes

600 ans, ce n’est pas rien ! cela mérite quelques événements

600 ans UFC

On a vu de grands panneaux publicitaires sur fond rouge dans la ville

600 ans UFC

puis quelques cérémonies sous la présidence de Macha Woronoff

600 ans UFC

une exposition temporaire
600 ans UFC GP
et maintenant la publication du premier tome d’un livre pour « marquer l’événement de façon durable. »
Ce nouvel ouvrage intitulé Trésors du savoir retrace de 1423 à 2023, les 600 ans d’histoire(s) de l’université de Franche-Comté. En réalité le premier tome de 600 pages n’aborde que la période allant de la création de l’université (1423) à 1968. Un second tome publié en 2024 retracera une période plus contemporaine. Au total les deux volumes compteront environ 1.000 pages d’histoires.
600 ans de l'Université de FC
Un ouvrage collectif de 60 auteurs présenté par le vice président Hugues Daussy, lors d’une conférence de presse.
600 ans UFC conférence presse
« le fruit d’une formidable aventure collective » selon Macha Woronoff, la Présidente de l’Université, ce livre a pu voir le jour grâce à la contribution de 60 auteurs en particulier d’enseignants-chercheurs à l’UFC, mais aussi d’autres universités et institutions.
L’ouvrage se veut accessible à un large public. Ce trésor du savoir présente « six siècles de transmission du savoir » en trois grandes périodes (1423-1793 / 1794-1968 / 1969-2023) . Il est consultable en ligne.
600 ans UFC
Maryse Graner, chargée de mission du 600e anniversaire a précisé que l’ensemble des ressources étaient disponibles en ligne pour « donner envie aux chercheurs de poursuivre le travail ». Un podcast intitulé « 600 ans d’histoire(s) à raconter » enregistré par les étudiants de l’université a également été mise ligne et permet une autre entrée possible dans cet ouvrage.

Petit résumé de cette histoire et de quelques anecdotes


Première phase : à Dole

A l’origine, l’Université est créée à Dole en 1423 sous le règne de Philippe le Bon duc de Bourgogne. Un premier projet avait été envisagé par le comte Othon IV en 1287. Il a fallu attendre la bulle du pape Martin V en 1422.

Deuxième phase : avec Louis XIV, l’Université de Franche Comté est transférée à Besançon



Siège de Besançon par Louis XIV en mai 1674
Siège de Besançon en 1674 peinture de Pierre Denis Martin (musée des Beaux Arts de Dole)

Suite au siège de Besançon par les troupes de Louis XIV et l’annexion de la Franche Comté, le roi décide en 1677 de transférer de Dole à Besançon, l’archevêché, le parlement et l’Université. Cela s’est réalisé à partir de 1691 : le 9 novembre pour la fac de droit. Cela ne se fit pas en douceur. Les bisontins ont dû débourser 150 000 livres financé par une hausse du pain qui s’est ajouté aux 300 000 livres pour le Parlement financés par 4 nouveaux impôts indirects.
La ville doit fournir des locaux : ce sera provisoirement des pièces exiguës des Carmes (entrée Grand Rue). Et ce provisoire va durer !
Les Carmes Grande rue

Troisième phase : le développement très limité de 3 facultés sous l’ancien régime

En 1691, l’Université compte 11 professeurs titulaires d’une chaire 2 en théologie, 6 en droit et 3 en médecine. Le recrutement se fait par concours. Chaque candidat qui doit être catholique, harangue en latin. Pour les départager, cela peut prendre des semaines, voire des mois. Un candidat se plaint : « Bientôt, pour être professeur, il faudra être fils de conseiller au Parlement ».

Charnage recteur de l'Université

Un exemple : Francois Ignace Dunod-de-Charnage, avocat au Parlement, professeur de droit et Recteur de l’Université (1679-1752). Portrait réalisé par Franz Anton Krauss.
Les étudiants sont les plus nombreux en droit (150), une trentaine seulement dans chacune des deux autres facultés. Les fils de nobles sont majoritaires en droit et théologie. Les fils d’agriculteurs, beaucoup plus nombreux dans la population sont extrêmement rares sauf en médecine.
André Ferrer relate un cas extrême d’ostracisme en 1772 en fac de droit à l’encontre de Jean Joseph Dupuy , fils de maître perruquier.



Belle destinée pour Jean-Baptiste Suard qui deviendra secrétaire de l'Académie Française
Parmi ces étudiants, on a déjà évoqué la vie agitée d’un brillant étudiant en droit, Jean-Baptiste Suard, né à Besançon en 1732. Il participe à des duels. Son ami ayant tué le neveu du Secrétaire d’état à la guerre, il est condamné au cachot. Il en sort et devient homme de lettres et journaliste dans la capitale. Finalement il devient secrétaire de l’Académie Française. Il a droit à une rue du quartier des Chaprais.

Claude Joseph France professeur de médecine

Claude Joseph France professeur de médecine

Pour les besoins de l’enseignement, un professeur de médecine réclame un jardin botanique. La ville de Besançon prête un terrain rue Saint Vincent (devenue rue Mégevand) de 1726 à 1778. Ce jardin botanique « du Point du Jour » rassemble alors 400 plantes médicinales.

Quatrième phase : après la Révolution


La faculté de théologie est supprimée. En 1810, s’ouvrent des facultés de lettres et de sciences. Puis, les sciences de la santé, la botanique, le droit et l’Observatoire et la chronométrie. Les disciplines prennent de l’autonomie. Il a fallu attendre la fin du XVIe pour que l’on distingue l’exercice des barbiers et des chirurgiens ! La médecine a commencé dans l’ancienne abbaye Saint Vincent.
En faculté de lettres, on dédouble la chaire d’histoire en 1883 en séparant l’Antiquité et le Moyen âge d’une part et les temps modernes d’autre part.
L’Université occupe désormais des locaux dans l’ancien monastère des bénédictins de Saint Vincent dont on peut encore actuellement observer le cloître.
Mais malgré les doléances, la question de locaux suffisants pour la bibliothèque n’est pas résolue. En 1895, ses 18 725 volumes ne trouvent pas place, ils doivent être prêtés.


L’histoire récente fera donc l’objet du deuxième volume. Elle a aussi fait l’objet d’une exposition restée assez confidentielle réalisée par le photographe Georges Pannetton
600 ans Université expo

En 1995 : le temps de la splendeur ?
Université présidence inaugurée janvier 95
La présidence dans les anciens locaux de Goudimel inaugurée en janvier 1995

Photos DR de Georges Pannetton