Histoire : qui habitait rue du Cercle et rue du Château Rose en 1891 et en 1926 ?

Histoire : qui habitait rue du Cercle et rue du Château Rose en 1891 et en 1926 ?

25 ménages et 90 habitants peuplent ces 2 petites rues, il y a 130 ans.


En 1891, le recensement de la population recueille des informations limitées : Nom, prénom, âge, nationalité, profession et lien de parenté.
recensement rue du Cercle en 1891
Après avoir étudié les résultats de la rue de la Rotonde, on peut examiner ceux de deux petites rues situées entre la rue de la Rotonde et la rue de Belfort. (en violet sur le plan datant de 1896 donc quelques années plus tard)

Plan 1896 rues Cercle et Château-rose

Il distingue 4 maisons dans chacune des rues du Cercle et du Château Rose, mais avec 78 habitants dans l’une et seulement 12 dans l’autre.
Bien que plus longue, la rue du Château Rose abrite peu de logements. L’usine Jacquemin va en occuper une très grande partie du côté impair.
Tous les habitants sont de nationalité française, sauf 3 Suisses de la même famille Baumgartner. Le père Louis, 74 ans est le plus âgé de ces 2 rues. Il est charron de profession, sa femme est blanchisseuse.

Quelques rares familles nombreuses

On ne compte que quatre familles relativement nombreuses :
Alexis Blanchard, âgé de 44 ans a 5 enfants rue du Château Rose. Il est asphalteur de profession comme son fils aîné.
Jules Carat 41 ans, manoeuvre a lui aussi 5 enfants (4 filles et un fils)
Auguste Vivier et Jules Fourgeot ont chacun 4 enfants et la même profession : cordonnier. Ils habitent respectivement au n° 1 et au n° 2 rue du Cercle
N° 1 rue du Cercle
L’actuel n° 1 de la rue du Cercle
En revanche, il y a 10 ménages d’une ou deux personnes. Les autres ont deux ou trois enfants. Les logements devaient être de petites dimensions.

Un milieu populaire avec des professions assez variées

Si l’on examine les professions déclarées, on ne compte que 3 cheminots travaillant pour la Cie PLM, mais un cocher et un charron. Pourtant la gare Viotte est proche et les trains circulent depuis plus de 30 ans.
Première gare Viotte

3 personnes travaillent dans l’horlogerie, mais 8 dans le bâtiment ou les travaux publics avec 3 tailleurs de pierre, 3 menuisiers ou ébéniste et donc 2 asphalteurs.
Le plus grand nombre, 12 personnes travaillent pour l’habillement : 2 cordonniers, des couturières, repasseuse, modiste, lingère, tricoteuse, blanchisseuses, matelassière et une « ouvrière en parapluie »

Comme dans la rue de la Rotonde, plusieurs personnes sont déclarées journalières ou journaliers et deux manœuvres.

Enfin, il y a une cuisinière, une apprentie boulangère (de 15 ans), une domestique, un marchand ambulant et une « revendeuse’.
Donc pas de notables, semble-t-il, ni de professions intellectuelles.
Carte postale ancienne de la rue de Belfort avec le Café du Cercle, siège provisoire de la "Mairerie" lors des fêtes de la Commune Libre des Chaprais
La rue de Belfort avec le café du Cercle et la rue du même nom à gauche.
Voir larticle consacré à la rue du Cercle actuellement

Quel changement en 1926 ? Tout ou presque !

Certes, les rues ont conservé le même tracé et globalement le nombre d’habitants est similaire. Mais la répartition n’est plus la même.
rue de la Rotonde plan Siffert

Très forte hausse rue du Château rose et diminution rue du Cercle.
En tout, on dénombre 28 ménages regroupant 86 habitants toujours répartis sur 8 numéros.

A 35 ans d’écart, on ne retrouve aucun nom commun entre les deux dates. Tous les habitants sont nouveaux. Les habitants sont tous de nationalité française, mais la plupart venus de l’extérieur de Besançon.
Parmi les chefs de famille et les actifs, 40 sont nés en dehors de Besançon
Rue du Château Rose, on remarque une origine Alsacienne dominante.

Gaspard Rain, un Alsacien d’origine, est le plus âgé de la rue du Château Rose 87 ans et Marie Reynaud est la plus âgée de la rue du Cercle (72 ans). Une douzaine de chefs de famille et actifs ont plus de 50 ans, 5 plus de 40 ans, tandis que 13 ont moins de 25 ans.

Des personnes seules et de grandes maisonnées

Parmi les ménages, on dénombre 7 personnes seules habitant toutes rue du Cercle. 6 ménages ne se composent que de 2 ou 3 personnes. 6 ménages de 4 personnes et 5 de 5 ou plus.
Rue du Cercle N° 4

Ainsi au numéro 4 de la rue du Cercle, François Duchêne, un patron camionneur héberge une épouse, deux fils et trois domestiques.

6 rue du Château Rose
L’actuel n° 6 rue du Château rose
Rue du Château Rose, on remarque deux ménages de 7 ou 6 personnes Léopold Ullmo, Alsacien d’origine, patron d’une entreprise de produits métalliques a une épouse, 3 fils, une fille et une domestique. Albert Picard un autre Alsacien d’origine négociant chez Bloch et Picard a une épouse deux enfants et deux domestiques.

Les professions sont différentes :

10 sont patrons de leur entreprise, mais pas dans le même secteur : rue du Cercle, il s’agit surtout du bâtiment. Tandis que 10 travaillent comme domestiques, bonne ou cuisinière.

On ne dénombre que trois cheminots dont un retraité de la Compagnie PLM.

horlogerie Hatot rue Rotonde 1933
Une horlogère (chez Hatot au 13 rue de la Rotonde) seulement et quelques métallurgistes. Un mécanicien aux Soieries (l’usine des Prés de Vaux)

On ne retrouve presque plus personne travaillant dans l’habillement : une seule couturière de 59 ans et plus de cordonnier.
L’expression « journalier » a presque disparu : un seul homme déclare cette situation en indiquant l’employeur Grosperrin.

Nouveauté : deux employés de banque et un employé aux Nouvelles Galeries qui ont été créées en 1904 à Besançon et agrandies en 1922. Plusieurs autres comptables ou employés. Il y a encore un typographe.
Curiosité : un salarié de la Ville de Besançon déclare la profession de « piqueur ». Qui sait en quoi cela consiste ?
Château rose-1926 vue aérienne

Sur cette photo aérienne, entre la rue de Belfort à gauche et la rue de la Rotonde oblique à droite, on ne distingue pas bien la rue du Cercle mais nettement la rue du Château rose avec son coude et l’usine Jacquemin qui occupait tout le côté impair.
usine rue du Château rose

Si l’on veut comparer avec la situation actuelle, il faut être prudent. Les numéros sont-ils restés les mêmes ?
Ainsi actuellement la maison située en haut de la rue du Château rose a son adresse au n° 20 de la rue de la Rotonde alors qu’à l’époque l’entrée devait probablement se faire au 14 rue du Château rose où habitait la famille Picard en 1926
maison du Château rose

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