Histoire du haut de la rue de Belfort (fin) : château, parc, maraîchers et garages …

Histoire du haut de la rue de Belfort (fin) : château, parc, maraîchers et garages …

La rue de Belfort est longue, retracer son histoire a nécessité trois réunions animées par Delphine Lantuas


réunion d'histoire de la rue de Belfort
et 4 articles. Voici le dernier article proposant un aperçu du contenu de cette réunion.

Actuellement le haut de la rue de Belfort au delà de la rue Pierre Semard, au n° 131, est occupé par la Cité Parc des Chaprais


Cité Parc des Chaprais 2018

Auparavant, il y avait un château et un parc


Il y avait un château par Denis Arbey


rue Belfort Résal Parc
Vue aérienne en 1940


Château Ubel rue de Belfort

Le propriétaire du château s’appelait Fernand Ubel, son épouse Louise. De cette union naquit Selma leur fille unique. Selma Ubel épousa Edouard Aegerter avec qui elle eût des jumeaux Elisabeth et Fernand.


Selma Ubel la dame du château

Madame Selma Aegerter (dite la Dame du château) décéda prématurément à l’âge de 30 ans. Depuis, ses enfants sont décédés. Ils reposent dans le caveau du cimetière des Chaprais.

caveau Ubel Aegerter

Fernand Ubel était né à Strasbourg en 1855. Il est connu comme patron de papeterie
Il fut directeur des papeteries des Prés de Vaux à Besançon appartenant à la famille Weibel. Il affronta les dures grèves de 1907 qui durèrent du 17 avril au 25 mai.


Fernand Ubel était aussi patron des papeteries de Novillars. Franc-maçon, il fit aussi une petite carrière politique sous l’étiquette du parti radical, en étant conseiller municipal, mais non élu en 1912. Il résida aussi 9 rue de la Cassotte.

La famille alsacienne Weibel ouvrit d’abord une papeterie à Novillars, puis en 1890 aux prés de Vaux. La pâte à papier étant fournie par l’usine de Novillars. Jean Baptiste Weibel papetier était aussi administrateur de l’entreprise de Soierie artificielle de Chardonnet et conseiller d’arrondissement après 1870. En mai 1934, la crise économique l’obligea à se concentrer sur la seule entreprise de Novillars laissant 300 personnes sans emploi.

La papeterie Weibel figurait au troisième rang des plus grands employeurs de Besançon en 1930

La grande grève de 1907
Les actionnaires ayant reçu un dividende de 20 %, les ouvriers demandaient une hausse de 15 % des salaires. Le conflit dura du 17 avril au 25 mai 1907. Pour résister, des soupes communistes furent organisées.


grève des papeteries en 1907 à Besançon

Après 42 jours, la grève se termina par un succès, contrairement à celles en 1908 de la soierie (64 jours) et de la confection militaire (91 jours) qui finissent par un échec.

L’entrée principale du château, rue de Belfort.


mur du parc du château

Le château était entouré d’un haut mur et le parc était agrémenté de statues. Le gardien-jardinier était Léon Pourchet en 1931 et F Fleuret en 1928.

A côté du parc, au n° 127, des jardins et la ferme de Marie Grosjean. A ce numéro, étaient aussi recensés deux couturières, trois employés à la Cie PLM et une cartonnière chez Gerst



C’est sur ce terrain qu’ont été construits en 1955, les bâtiments de la Cité Parc


60 ans de la Cité Parc des Chaprais

Christian Jelsch a raconté son enfance dans ce parc


Une plaque a été apposée sur la maison du gardien
plaque Gustave Filippi 131 rue de Belfort

Gustave Léon Filippi est né le 28 novembre 1897 à Montpellier. Il s’est marié avec Dominique Massorti et a eu des enfants. Il s’est installé à Besançon, au 131 rue de Belfort en 1943. Il avait le grade de lieutenant-colonel d’Infanterie. En octobre 1940, il a été envoyé à Damas. Puis rapatrié en août 1941, démobilisé. En avril 1943, il a été nommé Inspecteur de l’Éducation générale et des sports, à Besançon. Et, il s’est alors engagé dans la Résistance : en 1943-1944, il était devenu agent de renseignements du réseau « Ajax-Micromégas »

colonel Filippi
Il est tué à la Libération, le 7 septembre 1944 à 19h40, lors d’un accrochage rue de Chastres-Montjoux (aujourd’hui avenue du Commandant Marceau du nom de Résistant de Robert Braine) .


Côté pair de la rue de Belfort, au delà de la voie ferrée des garages et autres commerces

Le grand immeuble du n° 92 a été construit à la place d’une maison appartenant à la famille Sauget. Claude François Sauget était monteur de boîtes. La maison abritait plusieurs foyers, la plupart des hommes étaient employés par la compagnie PLM.

La maison du n° 94 a été bâtie vers 1875. En 1931 est recensée Marcelle Boisson téléphoniste ou demoiselle du téléphone. C’est actuellement les fleuristes Bagatelle

Au n° 96, un ensemble de maisons dont la plus ancienne date de 1747. En 1936, se trouve Mme Cécile Constantin, couturière. Celle-ci était connue pour effectuer de belles robes pour les cérémonies de mariage. On trouve également Albert Puyremond bourrelier. Son atelier et son magasin de vente donnait sur la rue
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En 1931, est recensée la famille Raffin. Claudius Raffin était garagiste.

garage Raffin rue de Belfort

La famille logeait dans la maison à l’arrière de la rue. En 1936, on note aussi la présence de Roger Mourey, employé au PLM et ses neufs enfants.

De grands immeubles ont été construits au de là de la rue Semard à la place de jardins de maraîchers comme la famille Sainty.

Le n° 106 était occupé par un autre garage celui de Marcel Lerner. Il a eu 7 enfants. Il devint chevalier de la Légion d’Honneur et entre autre vice président du Festival International de Besançon. La famille Lerner est originaire de l’actuelle Roumanie, elle s’installa ensuite en Autriche. Le père de Marcel, Jean-Baptiste a obtenu la nationalité française en 1923.

Photo du garage Lerner 106 rue de Belfort : il a été rasé à la fin des années 60.

Le garage a été démoli en 1966

démolition du garage Lerner en 1966


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Revoir le précédent article consacré au dépôt de la Cie PLM et à la rue Résal