Green border film impressionnant d’Agnieska Holland

Green border film impressionnant d’Agnieska Holland


Green Border suit le trajet d’une famille syrienne qui entreprend de rejoindre la Suède.


Pour ce film, Agnieska Holland a obtenu le Prix spécial du jury lors du dernier Festival de Venise. Elle appartient à la génération de cinéastes polonais dont la principale volonté était de faire du « cinéma de l’inquiétude morale ». Ce mouvement est aujourd’hui en perte de vitesse, mais la cinéaste habituée à soulever des questions éthiques, sociales et politiques persiste dans cette voie où elle interroge le monde. A titre d’exemple en 1992, elle avait obtenu un Golden Globe avec son film « Europa Europa » qui s’inspirait de l’histoire vraie d’un jeune juif qui pour survivre avait du se fondre dans les rangs nazis.

Green Border film
Dans « Green border » Agnieska Holland montre les atermoiements de l’Europe à l’égard du droit d’asile. Autour de la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, elle décrit avec cynisme un monde en crise à partir de trois points de vue : une famille syrienne, un garde-frontière et une activiste.

Avant d’atteindre la Pologne la famille syrienne traverse des forêts épaisses et des zone marécageuses, à la merci de gardes-frontières violents. Victime du cynisme de l’antagonisme des deux pays, la famille syrienne fait des allers et retours entre les deux frontières ; elle lutte contre la faim, la soif et la douleur à l’instar de la grossesse des femmes ou des infections diverses. On les retrouve dans un no man s’land entre les deux frontières victime d’une situation absurde qui les dépasse. Dans un deuxième temps, la réalisatrice s’attache à faire le portrait d’un garde-frontière qui dit à sa femme qui le questionne : « je fais mon devoir ». Enfin, une psychologue qui habite à côté de la frontière biélorusse et qui va tout mettre en œuvre pour aider les demandeurs d’asile.

Après « Moi capitaine » de Mathéo Garrone où de jeunes sénégalais traversaient les déserts et la Méditerranée pour rejoindre l’Italie et « La tête froide » de Stéphane Marchetti où des migrants tentaient de traverser la frontière entre la France et l’Italie, Agnieska Holland, réalisatrice de fiction interroge la crise migratoire sous l’angle de la situation frontalière entre la Biélorussie et la Pologne qui condamne les migrants à faire du surplace dans l’attente interminable d’une solution.

Tourné en noir et blanc, ce qui accentue le réalisme du film. La réalisatrice s’est documentée pour s’inspirer de faits réels. En Pologne, le film a été la cible d’une campagne de haine attisée par le parti ultraconservateur au pouvoir ; la réalisatrice était entourée d’un service de sécurité au moment de la sortie du film.

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