Good Bye Julia : portrait de deux femmes soudanaises

Good Bye Julia : portrait de deux femmes soudanaises


La pépite de la semaine est « Good bye Julia » de Mohamed Kordofani, premier film soudanais à avoir participé à la sélection officielle du festival Cannes.

Good Bye Julia
Nous sommes au Soudan en 2005 ; des affrontements fratricides reprennent suite à la mort du leader des chrétiens du Sud. Deux femmes vivent à 500 mètres l’une de l’autre : Mona de religion musulmane, de classe sociale aisée ; Julia, chrétienne pauvre venue de Khartoum.

Good Bye Julia

Rien ne semble les rapprocher et pourtant un élément dramatique que je ne dévoilerai pas, va créer du lien entre les deux. Et c’est toute la complexité de leur vie et de la société que le film révèle : Mona, voilée rêve d’être chanteuse, mais son mari musulman rigoriste ne veut pas. Il la surveille, regarde ses messages téléphoniques. Julia a des problèmes avec la violence de son fils. Une sororité va se créer entre les deux femmes en dehors du racisme et du patriarcat dominant. En dehors même de ce qui les lie. Elles sont le symbole d’une forme de libération dans une société fermée.


Le film dresse une suite de tableaux en clair-obcur, où les corps cherchent une échappatoire à des années d’oppression ; en deux plans, nous voyons Julia assise dans la poussière et Mona recroquevillée dans un drap.

Pas seulement un drame intimiste, ce film révèle la quête de dignité de ces deux femmes. Même s’il dénonce la guerre civile, « Goodbye Julia » a reçu le prix Liberté dans la section un Certain Regard à Cannes et représentera le Soudan aux Oscars même.

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