Pamfir, violence et corruption dans une contrée reculée d’Ukraine

Pamfir, violence et corruption dans une contrée reculée d’Ukraine


Le serment de Pamfir un film de l’Ukrainien Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk

Michèle Tattu a remarqué ce nouveau film.



Cela se passe dans un village rural de l’Ukraine. « Pamfir » qui signifie « pierre » est de retour de Pologne. Il avait quitté le village pour ne plus vivre de la contrebande et subir la corruption. Il veut respecter son serment, devenir un honnête homme. Néanmoins, il voudrait faire un dernier coup pour éponger ses dettes et tombe dans les griffes du plus grand mafieux local. Il y a quelque chose de Kusturica dans des séquences hallucinantes d’un carnaval païen où les hommes déguisés en ours ou en loup dansent dans une lumière blafarde.

Pamfir film

Ce premier film très maîtrisé a été sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes cette année. Même si le film ne parle pas de la guerre avec la Russie, il se situe néanmoins près d’une frontière avec la Roumanie et la Moldavie.


Pamfir film

Antérieur au conflit qui oppose la Russie et l’Ukraine le film montre un protagoniste qui refuse de lire une notice de produits dopants parce qu’ils viennent de Russie. Le film donne la vision d’une Ukraine totalement corrompue. La seule échappatoire est le départ vers l’Europe, comme si en dehors d’elle, il était impossible de sortir de l’enfer.

Lors de la première projection à Cannes, le cinéaste s’exprimait ainsi : « J’ai le sentiment que depuis trente ans, depuis que l’Ukraine est indépendante, nous nous sommes appropriés les aspirations des générations antérieures, nous voulons vivre à l’écart de la sphère d’influence de l’empire soviétique. Pamfir est un père qui veut ce qu’il y a de mieux pour son fils et qui fait tout pour y parvenir, y compris tenter l’impossible. Plus nous réfléchissons à notre identité et aux raisons pour lesquelles nous sommes en guerre, plus nous prenons conscience que les fondements de ce combat pour la liberté ne remontent pas à dix ou trente ans, mais à des siècles. »
Michèle Tatu

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