Les Harkis, au cinéma, cette semaine

Les Harkis, au cinéma, cette semaine


« Les Harkis » de Philippe Faucon, un film recommandé par Michèle Tatu

Les Harkis, film

Le cinéaste était venu à Besançon pour présenter « la Trahison » il y a quinze ans. Entre temps il a réalisé des films portraits comme Samia, Hamin. Avec Les harkis, il revient sur le sort réservé aux algériens engagés dans l’armée française. D’abord instrumentalisés, ils furent ensuite abandonnés par l’Etat français.

Avec finesse, le cinéaste révèle les divisions au sein des familles, du peuple algérien, de l’armée. Philippe Faucon ne simplifie jamais pour bien rendre compte à l’image de la complexité de la situation. Il réussi à faire vivre avec finesse ses personnages et parvient à créer une tension dans l’image en utilisant des plans fixes. Pas de coupes inutiles. Pas de romanesque. Pas de musique obsédante. Pas de manichéisme. Pas de simplifications. Philippe Faucon fait un cinéma épuré qui ne permet pas à l’anecdotique de venir parasiter son récit tout en tension. La question de l’engagement des Harkis n’a jamais vraiment encore été traitée au cinéma à l’exception d’un téléfilm d’Alain Tasma entièrement tourné en France.

Les Harkis

En parler, c’est aussi ouvrir la page de l’exil des harkis : d’un côté banni par leur pays qui ne souhaitait pas qu’ils continuent de vivre en Algérie, il ne furent pas mieux lotis en France et subirent un abandon total du côté institutionnel : ils furent parqués dans les Pyrénées avec leur famille dans des camps de transit pendant de longues années. Une histoire très violente.

Au fil de ses films, Philippe Faucon travaille sans concession sur la mémoire de la guerre d’Algérie. Il en fait le pilier de son cinéma et tente de film en film de faire tomber les tabous. Le cinéaste a d’ailleurs déclaré récemment « La page de la Guerre d’Algérie ne doit pas être arrachée, mais il faut trouver à la tourner ».

Sur ce film il a travaillé avec Marie Fischer, native des Chaprais, comme première assistante.

Michèle Tatu

Michèle Tatu avait aussi recommandé le film EO qui passe encore à Besançon

âne E.O. film de Skolimowski

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