Michèle Tatu a été voir E.O. un film qui est sorti en salle ce mercredi. Elle recommande cette histoire d’âne
« EO » est un hommage au film « Au hasard Balthazar » de Bresson, l’oeuvre chevet du cinéaste Jerzy Skolimowski. Il nous raconte l’histoire d’un âne, le personnage principal.
D’abord propriété d’un cirque ambulant, l’âne est relâché par des militants de la cause animale. Il s’enfuit ensuite sur les routes, traverse des forêts et de rares lieux où vivent les hommes comme un stade de foot où l’âne d’abord considéré comme une mascotte, finit par être traité sauvagement par les adversaires.
Dans ce film magnifique, l’âne voit les humains avec ses yeux ; il regarde leur vie parfois tellement absurde, tellement absente d’empathie. Par un montage poétique, le cinéaste tente et réussit à rapprocher les points de vue de l’homme et de l’animal. Quand il filme un hibou, une abeille, le monde vivant nous apparaît dans toute sa dimension, très proche de nous. Une très belle séquence de survol avec un drone nous place dans la perspective de ce que voit un oiseau. Le cinéaste créée une empathie avec l’animal. En parlant de la vie de l’âne, en adoptant son point de vue, le cinéaste transforme notre regard par petites touches et le nous renvoie au problème de la souffrance animale, si peu traité au cinéma.
Mine de rien, le film nous dit que nous formons un tout et que l’homme même s’il le croit la plupart du temps n’est pas le centre du monde. A voir absolument.
