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Avez-vous remarqué cette décoration avenue Carnot ?

Le haut de l’avenue Carnot a bien changé, mais la construction au n° 36 date de 1929

A l’angle de la rue de Belfort et de l’avenue Carnot se dressait le Terrass’hôtel

Terrass'hôtel Maurice Baverel

Terrass'hôtel avenue Carnot

L’immeuble accueille maintenant de nombreux studios et l’agence Century 21

au rez-de chaussée

Century 21 Belfort / Carnot

L’adresse était principalement au 6 rue de Belfort et accessoirement au 38 avenue Carnot

 


Avenue Carnot Terrass hôtel garage Citroën

 

36 avenue Carnot, une maison horlogère depuis les années 1930

à droite de ce bâtiment, on distinguait déjà une construction originale au numéro 36


36 avenue Carnot

La décoration composée de cercles et de roues évoque une activité horlogère.
Cet immeuble a été construit en 1929 selon les plans de l’architecte bisontin André Boucton célèbre pour sa villa de la rue Grosjean

Le 6 août 1929, Charles Marie Joseph Frankowski et Pierre Emile Seguin fondent la SARL des Ets Frankowski et Pierre Seguin, qui a pour objet « la fabrication, la vente en gros et en détail, la commission, l’exportation, l’importation d’articles d’horlogerie ou similaires […] ». Son siège social est fixé au 36 bis avenue Carnot, et un atelier est construit sur l’avenue, au numéro 36, par l’architecte André Boucton. Charles Frankowski apporte à la société le fonds de commerce de fabrique d’horlogerie qu’il exploite à Morteau.

Qui habitait à cet endroit ?

36 avenue Carnot en 1936

Selon le recensement de 1936, cinq ménages sont domiciliés au n° 36.

Le premier, Fred Lipmann l’industriel, y logeait avec son épouse Andrée née Franck, sa fille Muriel née en 1933 et sa cuisinière Suzanne Fornassier. Il avait aussi un atelier.

Puis Bernard Bloch né en 1872 à Longwy, son épouse et une domestique
La famille Roliet originaire de Valentigney logeant aussi une domestique
La famille de Fernand Point mécanicien dans l’entreprise Frankowski et Seguin

Et Pierre Seguin né en 1904 à Morteau fabricant d’horlogerie, son épouse et leur fils

On apprend que la maison appartient à Frankowsky orthographié de façon diverse

Si l’on consulte le recensement de 1931, Charles Frankowki né en 1879 à Morteau réside au n° 36 avec son épouse Marguerite née Bailly alors que Pierre Seguin né lui aussi à Morteau mais plus jeune (né en 1904) est recensé au n° 36 bis. Cette année là Fred Lipmann est déjà présent, mais sans épouse. On remarque également la présence de Louis Ragon né au Havre en 1878 dont la profession est décrite ainsi « directeur industriel des Spiraux français. « 
Une concentration de grands noms de l’horlogerie !

En 1926, avant donc la construction de cette maison, c’est un autre industriel qui habitait au numéro 36, Edmond Fallot né à Etupes en 1889 avec son épouse et deux filles.

Qu’est devenu cette entreprise ?

Plus tard, selon les enquêtes de Jean-Marc Loiseau, c’est Michel Lagrenée, ancien chef de publicité chez Lip qui a récupéré le bâtiment pour fabriquer des montres Blazon des années 60 jusqu’en 1981 (Voir l’Est Républicain du 13/11/21)

L’inventaire du patrimoine de Franche Comté précise : En 1931, Charles Frankowski cède ses parts à son associé Pierre Seguin et à son père Virgile,(1882-1947), fabricant d’horlogerie à Morteau. En 1934, ce dernier cède la quasi-totalité de ses parts à Pierre Seguin. La SARL Frankowski et Pierre Seguin est encore mentionnée en 1943 comme fabricant d’horlogerie (montres et pendulettes). Renommée fabrique d’horlogerie Ets Pierre Seguin en 1950, elle produit des « montres ancre et système Roskopf » sous la marque Jovial. Un permis de construire accordé le 4 octobre 1952 autorise Guy Lagrenée à « construire un logement en surélévation de son immeuble 36 avenue Carnot ». Réalisés par l’entreprise bisontine Caretti, les travaux sont achevés en septembre 1954. Le toit à croupes est remplacé par un toit à longs pans. En 1977, la Société de Distribution horlogère (Sodisor), constituée sous forme de SARL en 1968, est domicilié au n°36 avenue Carnot en 1978. Elle emploie sept salariés et commercialise ses montres sous la marque Blazon. Elle aurait arrêté son activité vers 1980. L’atelier a été transformé en logements.

Du bois et de la mécanique : Scierie Papineau et garage Citroën

Le haut de l’avenue Carnot n’est pas consacré exclusivement à l’horlogerie


En face, aux numéros 45-47, c’est le terrain de Paul Papineau né en 1865 qui résidait au n° 34

charpentier Papineau

Ce marchand de bois occupait à l’origine un grand espace

il était réputé comme menuisier-charpentier pour de grands chantiers comme celui du pont de chemin de fer de la ligne de Morteau. Il avait fait un échafaudage dans le cadre d’un changement de tablier en 1917.

pont ligne Morteau scierie Papineau

Paul et Henri Papineau posent en costume sur le bord du Doubs à côté du pont

Paul et Henri Papineau

Après la guerre, au n° 49-51 on trouve le garage André Citroën qui sera complètement restructuré dans les années 60 avec une construction très moderne.


Chaprais années 6O de la gare Viotte jusque vers place Payot

Voir l’article précédent sur l’histoire du quartier

Merci à Christian Mourey qui a déniché la plupart des photos anciennes

Sources : archives municipales numérisées de Besançon : recensements
Inventaire du patrimoine de Franche Comté : dossier réalisé en 2017 par Raphaël Favereaux

Vous êtes intéressés par l’histoire des Chaprais ?


Vous êtes invités à la réunion de l’association Vivre aux Chaprais consacrée aux transformations du quartier depuis un siècle de la gare à la rue Delavelle (avenue Carnot et place Flore)


jeudi 9 décembre à 15 h salle 4 du Centre Pierre Mendès France


Méthode : échange d’informations, de témoignages, souvenirs etc à partir d’une projection structurée de photos, cartes postales et autres documents

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