Derniers jours pour voir l’expo sur l’école à Besançon
A la Bibliothèque municipale, une exposition sur l’école, celles des Chaprais ne sont pas oubliées.
Les archivistes de la Bibliothèque municipale présentent depuis plusieurs semaines une riche exposition sur l’évolution de l’école depuis le XIXe. Elle est ouverte gratuitement jusqu’au 6 janvier 2024 au 1 rue de la Bibliothèque.
De nombreux documents montrent l’ampleur des changements. Voici un petit aperçu.
En 1870, avant les lois Jules Ferry (1881-82), Besançon compte 27 écoles et salles d’asile accueillant au total 4159 enfants répartis en 73 classes soit une moyenne de 54 enfants par classe. Seulement 956 élèves sont scolarisés dans une école laïque.
La plupart des enseignants sont des Frères des écoles chrétiennes. La ville de Besançon a devancé les lois de Jules Ferry qui instaurent un enseignement laïc, obligatoire, gratuit pour les filles comme pour les garçons de 6 à 13 ans. Il fallait des bâtiments pour accueillir ces élèves.
Entre 1867 et 1878, sept bâtiments scolaires sont construits et un huitième acquis
Le nombre d’élèves dépasse les 5000. Mais il n’y a encore que 589 filles dans les écoles laïques.
Sauf exception, les classes ne sont pas mixtes et ce sera le cas jusqu’au milieu des années 1960
Une classe primaire de garçons à l’Helvétie en 1948
Une classe de CM2 de filles en 1965 à l’Helvétie
L’exposition montre les bâtiments souvent strictement rectangulaires. Avec quelques exceptions à Planoise, en particulier.
Ce sont des architectes renommés qui font les plans des écoles.
Celle de garçons 86 rue de Belfort par Delacroix en 1862
Celle de l’Helvétie a été représentée par Marc Wattel (aquarelle) pour son centième anniversaire
Les instructions concernant la laïcité et la pédagogie ont été nombreuses. Des documents les montrent dans l’exposition. Les horaires sont rappelés : trente heures par semaine du lundi au samedi sauf le jeudi réservé à l’instruction religieuse. Il faut attendre 1969 pour la suppression des cours le samedi après midi.
La situation financière des élèves et des écoles est illustrée. Un tableau des élèves indigents ayant droit à une aide est indiqué en 1873. Ils représentent 19% des enfants. Aux Chaprais, il y a 20 garçons et 16 filles.
Il apparaît que des entreprises apportent une aide comme en 1911, la patronne des pipes Frossard 16 avenue Carnot
Les conditions étaient difficiles, le patron du garage Marcel Lerner, 106 rue de Belfort, se plaint de la température trop basse dans la salle de classe de son fils à l’école des Chaprais (en dessous de 14° )
Des repas pouvaient être pris. Le menu (vegan avant l’heure ?) de l’école Helvétie en 1911 privilégie chaque jour soupe ou potage avec une alternance de lentilles, pois cassés, haricots secs ou pommes de terre.
A l’école, il y a aussi des activités physiques, des jeux par exemple à l’école Paul Bert
et parfois des spectacles
Le catalogue de l’exposition est donné gratuitement aux visiteurs.
Photos droits réservés BAM