Honorer l’oeuvre de Jens Boettcher et valoriser le cimetière des Chaprais
La période actuelle de guerre contre le virus inspire des réflexions. Nous avons reçu un message et des photos de Geneviève Logez une Chapraisienne, qui s’est très investie dans l’Accueil des Villes de France. Nous le publions volontiers
Les Chaprais, 3 mai 2020
Vivre aux Chaprais, après cette période nommée « Guerre »
Le cimetière a toute sa place dans notre quartier, même s’il est complet !
Nous ne sommes pas morts.
Arrivée à Besançon en 2010, dans le quartier des Chaprais rue Charles Fourier, me voilà actuellement « aux pépinières » rue Tristan-Bernard.
Au cours d’une visite aux fonderies d’art Bruno Redoutey installées à Saint-Sauveur près de Luxeuil, en Haute Saône, j’ai découvert les œuvres de Jens Boettcher, réalisées dans son atelier de la rue de la Rotonde.
Ses œuvres sont puissamment marquées par des conséquences de la guerre, du pouvoir essentiellement, elles entraînent soumission d’abord, destruction ensuite, maladie et mort enfin.
Les héros ne sont pas seulement ceux qui sont morts au combat, les survivants ont souhaité vivre leur destin bon gré mal gré, au jour le jour.
Autoportrait Atelier de la Rotonde, plâtre teinté, 180 cm — 1997
Sur la personne de Jens Boettcher nous avons son œuvre. Nous avons aussi les Chaprais, le cimetière, la rue de la Rotonde où se trouvaient ses Ateliers, la mémoire de ces œuvres avec le Minotaure et la femme enceinte à la fontaine place Victor Hugo.
Ne pourrait-on pas mettre une sculpture dans le cimetière des Chaprais en mémoire et hommage de l’artiste ?
N’est-ce pas le moment de mettre en valeur cette nécropole romantique telle que l’a nommée Anne-Lise Thierry dans « Le cimetière des Chaprais A Besançon au XIXème siècle».
Requiem Pieta des Chaprais
Atelier de la rotonde, cire teintée sur plâtre, 137 cm Besançon — 1982
En essayant de mettre en valeur la chaîne de la vie de tous les temps, éliminant les soumissions du pouvoir individuel et communicatif de nos systèmes de fonctionnement (contagieux -> la peur ->la guerre -> l’ignorance ->la pauvreté). C’est le moment d’honorer plus que jamais – Jens Boettcher – qui s’est reconstruit par toutes ces années de travail pour dissuader la souffrance et la transformer au prix de la vie, coûte que coûte, vers son destin d’Humain nous laissant son œuvre d’artiste lisible pour tous.
Quand je pense avoir admiré l’œuvre des commères à Dole, sans connaitre la représentation de l’ensemble des ses créations, qui sont d’une puissance de vie extraordinaire. !
Merci à Vivre aux Chaprais grâce à qui j’ai découvert le sculpteur et le quartier des Chaprais
Geneviève Logez
Holocauste : Ebauche pour un monument pour les Romas et les Sintis (projet à Eldeberg, Allemagne)
Atelier de la Rotonde, plâtre teinté, 170 x 107 cm , Besançon –1993