Christian Jelsch écrivain, ancien habitant de la Cité Parc des Chaprais

Christian Jelsch écrivain, ancien habitant de la Cité Parc des Chaprais

Interview de Christian Jelsch écrivain, auteur du livre Cité Parc

Christian Jelsch septembre 2020

Vous avez écrit un livre Cité Parc, quels sont vos rapports avec le quartier des Chaprais ?

Actuellement, je n’en ai plus. Mais j’ai vécu durant une vingtaine d’années dans le quartier. Plus précisément à la Cité Parc des Chaprais, 131 rue de Belfort. Je suis né à la clinique de la Mouillère. Mes parents étaient très croyants : on allait à la messe à l’église Saint Martin des Chaprais.

S’agit-il d’un roman ou d’une autobiographie ? 

Cité Parc Christian Jelsch

C’est une autobiographie. Je raconte la vie qu’on avait dans les années 60, particulièrement les enfants.

Cité Parc Christian Jelsch

Vous retracez la vie dans cette Cité en disant « la joie d’y avoir côtoyé » des habitants, quels étaient les plus anciens qui vous ont marqué ?

3 Cité Parc des Chaprais

Au numéro 3, « dans ma cage  »  comme on disait à l’époque, je me souviens de deux couples de retraités très gentils au rez-de chaussée  : les Chenet et les Parot qui étaient un peu plus exigeants. Ils nous demandaient parfois d’être moins bruyants et d’aller jouer plus loin !

Et parmi les jeunes de votre génération ?

Il y avait Raoul, Christian, Jean Marc, Philippe, Dominique …

Que des garçons ?

Non, il y avait aussi des filles  : Sylvette ma « bonne amie », Caroline et Françoise, deux copines que je n’ai plus revues

Et dans la génération intermédiaire, parmi les parents ?

Je me souviens surtout de Monsieur Paul  et de sa femme qui nous ont accueillis. Nous venions d’Alsace, ma grande soeur était née à Mulhouse. C’était un militaire en retraite qui était toujours prêt à donner un coup de main. On allait souvent le voir  pour réparer notre bicyclette. Il fréquentait le Café des cheminots rue de Belfort, en face l’école des Chaprais.

Café des cheminots rue de Belfort

Il nous emmenait aussi à la pêche.

Il y avait une diversité des professions : aussi bien le patron de l’usine d’horlogerie Tribaudeau, un commercial, des enseignants, un agent d’assurance, une ouvrière chez Lip etc … mais pas de chômeurs à cette époque.

Et vous les enfants, que faisiez-vous ?

On habitait dans de petits appartements 68 m², il n’y avait que deux chambres. Moi je couchais sur le divan dans la salle. Alors, on allait souvent dehors. On avait vraiment la chance d’avoir un très grand parc. On était une centaine d’enfants à jouer partout. Cela contraste avec la situation actuelle.

Cité parc des Chaprais

Je suis revenu récemment, c’était désert et pourtant il faisait beau. On n’avait ni la télé, ni les jeux vidéos. On était tout le temps dans le parc. On jouait à cache-cache. On jouait parfois au rugby au moment du tournoi des 5 nations et le plus souvent au foot, on faisait aussi du vélo. On jouait aux billes (des agates) dans les sablières.

années 55-65 Cité Parc

On grimpait aux arbres. En automne, je me souviens qu’on lançait des marrons. Et parfois on faisait des booms (des surprises-parties) avec les filles dans les caves.

Y a-t-il une anecdote qui vous a marqué dans votre enfance ?

Oui, c’était la vaccination. On allait dans un local municipal en haut de la rue de la Liberté. J’ai le souvenir d’un petit local très chauffé, on attendait serrés les uns contre les autres en tremblant. C’était assez traumatisant d’entendre les autres enfants crier au moment de la piqûre. Pour nous faire passer la douleur et surtout l’appréhension, on avait droit à un livre des aventures de Sylvain et Sylvette.

Faisiez-vous partie d’une association ? alliez-vous au patronage ?

Non, on jouait ensemble dans le parc. Plus grand, j’ai fait du foot à un bon niveau au PSB et plus tard à Baume les Dames.  Je suis allé au patronage avec l’abbé Rota qui habite maintenant à Tavaux. J’ai fait une année de gym avec l’Aiglon, mais gym et foot n’étaient guère compatibles avec toutes les compétitions.

L'aiglon sport fête ses 100 ans

En 2009, l’Aiglon Sport fêtait ses 100 ans rue du Pater

Comment procédez-vous pour écrire ? 

En général, j’explique qu’il faut aller de l’idée à l’objet. En réalité, cela se passe différemment selon les cas. Parfois, un fait, un problème, un événement me donne une idée. Parfois, j’ai rapidement le squelette du livre, d’autrefois je me lance en partant à l’aventure. Mais j’écris d’abord au stylo avant de retravailler le texte à l’ordinateur

Y a-t-il  des écrivains connus qui vous inspirent ?

Je citerai d’abord Bernard Clavel, Zola mais aussi Cesbron, Bazin.

Vous avez écrit plusieurs livres, sont-ils tous du même genre ? 

J’ai écrit et publié une dizaine de livres : des romans, des poésies, des policiers : c’est assez varié.

On a tué la maîtresse Christian Jelsch

Les histoires se passent souvent à Dole ou dans la région

Election mortelle Ch Jelsch

Mais même lorsque le sujet est grave comme Matricule 6271, l’histoire d’un enfant déporté, il y a toujours de l’espoir.

matricule 5271 Ch Jelsch

Je préfère les livres joyeux.

Christian Jelsch belle comme un cerisier

Et après votre enfance qu’êtes vous devenu ?

J’ai enseigné 3 ans au collège du Sacré Coeur à Vercel. Ce fut difficile d’arrêter le foot. Je ne pouvais plus aller aux entraînements parce que j’avais la responsabilité de l’internat.

D’où est venue cette vocation ?

C’est familial. Ma grande soeur, mon papa étaient dans l’enseignement. Moi aussi j’avais le désir de transmettre. Comme mon père,  j’ai voulu prendre des responsabilités. Je suis devenu directeur de l’ancienne école Saint Etienne à Besançon rue de Pontarlier. Puis j’ai repris la direction de l’école Sainte Colette située 10  rue de la Cassotte aux Chaprais.

rue de la Cassotte en mars 2009

J’ai terminé ma carrière à Dole. J’avais peur d’être retraité, mais encore maintenant, grâce à l’écriture,  je poursuis ma vocation de transmettre.

Comment et où présentez-vous vos livres ?

Avec la crise sanitaire, c’est difficile pour les écrivains de se faire connaître. La plupart des salons du livre ont été supprimés. Je participerai aux Livres dans la Boucle samedi 3 octobre  à l’Espace Grammont (rue Mégevand au Centre diocésain). Ce sont des conditions restrictives : je ne reste qu’un jour en présentant les livres publiés par un seul éditeur (les éditions Gunten de Dole). Puis j’irai au salon du livre des Auxons le 7 novembre.

Passion d'écrire Christian Jelsch

Contact : 06 43 34 46 40

Categories: Actualités, Lecture, Portraits

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