Très belle surprise : L’homme d’argile, premier film d’Anaïs Tellenne
C’est un conte moderne.
Raphaël habite avec sa vieille mère dans un petit pavillon à l’entrée d’un manoir inhabité ; Il est cyclope, son visage est calme. Sa vie aussi.
Raphaël (Raphaël Thiery) joue parfois au méchant avec la postière avant de faire des galipettes dans les bois. Cela l’excite. Il faut dire qu’avec sa vieille mère castratrice et acariâtre (la surprenante Mireille Pitot), sa vie n’est pas un conte de fée. Sa seule échappatoire, jouer de la cornemuse sous la lune. De retour de voyage, la postière lui offre un golem en argile. On pose l’objet sur le buffet et la vie continue de vivre entre habitude et solitude.
Un jour ou plutôt par une nuit d’orage, l’héritière du château (Emmanuelle Devos) débarque. Elle est désespérée et au bord du suicide. C’est une artiste contemporaine et quand elle le voit, elle retrouve son inspiration et décide de le prendre comme modèle pour réaliser une sculpture. Le tendre Golem se réveille. Anaïs Tellenne dont c’est le premier film, revisite « La Belle et la Bête » de Cocteau en apportant au film, toute sa finesse. A un moment donné, Raphaël se métamorphose en prenant un bain dans l’argile ; il se dresse fièrement devant elle, comme s’il s’offrait à ses mains pour recevoir ces caresses tant attendues.
Le film a été soutenu par la Région Bourgogne Franche-Comté et s’est tourné dans le Morvan dans le Château du Jeu à La Comelle, Château-Chinon… Il a fait appel à de nombreuses compétences en région : comédiens principaux (Raphaël Thiéry rôle principal et Mireille Pitot qui joue le rôle de la mère de Raphaël), petits rôles, techniciens, musiciens.
Le film été sélectionné à la Mostra de Venise, il a obtenu, plusieurs prix, la Mention spéciale du jury et Prix du jury jeune au « Festival de Saint-Jean-de-Luz » ; le prix du Meilleur second rôle féminin a été attribué à Mireille Pitot, (qui habite Dijon) et le prix de la Meilleure distribution artistique à Christophe Gomez, (domicilié en Côte d’or). Il a aussi obtenu le Prix du public au Festival international du film francophone de Stuttgart et bien d’autres encore.
