La fiancée du poète de Yolande Moreau est un film sans esbroufe, une ode à la tendresse et à la vie. Du cinéma joyeux et subtil. A consommer sans modération !
Amoureuse de peinture et de poésie, Mireille (Yolande Moreau) s’accommode de son travail de serveuse à la cafétéria des Beaux-Arts à Charleville-Mézières : elle vit aussi de petits larcins et de trafic de cartouches de cigarettes. Elle hérite d’une grande maison de famille au bord de la Meuse et n’a pas les moyens de l’entretenir. Elle décide de prendre trois locataires, trois hommes qui vont bouleverser sa routine et la préparer, sans le savoir, au retour du quatrième : son grand amour de jeunesse, le poète. (Sergi Lopez).
Yolande Moreau aime les gens cabossés ; c’est dans sa nature profonde et cela irrigue tous ces films. Ici dans « La Fiancée du poète » elle apparaît comme une femme au grand cœur, sorte de madone vêtue d’habits traditionnels fleuris et colorés. Elle nous invite dans son monde à elle, un univers de Bohème où la chanson, la peinture et la poésie surgissent à chaque plan. La magie aussi.
Le film qui semble tenir sur des petits rien nous invite à la légèreté. Yolande Moreau s’amuse à regarder le cinéma (la vie) comme l’art du vrai et du faux : faux poète, faux peintre, faux mariage, faux cerf en pierre capable de bramer. Chaque plan nous invite à regarder ce petit monde comme une utopie collective, une péniche dérivant tendrement du côté de l’amour. 
Le cinéma selon Yolande Moreau se doit de cultiver la beauté envers et contre tout. L’amour se niche dans ce récit et on aurait presque envie d’aller boire une bière sur les bords de la Meuse, histoire de se laisser gagner par sa douce mélancolie.
