«Et la fête continue» de Robert Guédiguian, un grand film humaniste

«Et la fête continue» de Robert Guédiguian, un grand film humaniste




Au fil du temps, le cinéaste dessine un monde où l’espoir naît de la solidarité, où les luttes ne sont pas vaines…


Après avoir réalisé « Twist à Bamako » Guédiguian revient à Marseille la ville de cœur de toute son œuvre, la ville mère de toutes les fictions du réalisateur ; Et la fête continue donne l’idée de continuité. Et dans la continuité de son approche de la ville, il revient sur l’effondrement meurtrier des immeubles de la rue d’Aubagne le 5 novembre 2018 et sur la démission de la maire Michèle Rubirola quelques mois après son élection à Marseille.

C’est un film de quartier : Guédiguian situe toute l’action dans ce quartier pauvre de la cité phocéenne où se trouve un bistrot arménien.

Le décor est planté ; là des hommes vivent difficilement : là des associations et des militants s’engagent pour changer les choses ; là les Arméniens se souviennent de leur histoire comme l’atteste la célèbre chanson d’Aznavour : « emmenez-moi au bout de la terre. Emmenez-moi au pays des merveilles. Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil. »

Et la fête continue
Après avoir posé le décor, Guédiguian fait appel à sa famiille d’acteurs : Ariane Ascaride infirmière à bout de souffle et militante de première heure s’inspire de Michèle Rubérola ; le tendre Darroussin en père aimant est à l’affût de citations poétiques susceptibles de sauver le monde ; à sa façon de parler d’Homère face au désastre de la rue d’Aubagne, il est la voix de la force. Gérard Meylan joue Tonio, imperturbable. Robinson Stevenin, patron du nouveau café d’Arménie et Louis Leprince Ringuet figurent la nouvelle génération de trentenaires de la bande à Guédiguian.

Ils sont ceux sur lesquels l’espoir repose.

Il s’agit donc d’un cinéma collectif, d’un cinéma de bande, d’un cinéma qui s’appuie sur le réel, les origines arméniennes de Guédiguian, l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne, l’incohérence de la gauche etc…

En ces temps difficiles, ce film est à voir de toute urgence.