L’effet Wahou dans l’immobilier et au cinéma

L’effet Wahou dans l’immobilier et au cinéma

Wahou un film réjouissant de Denis Podalydès


Voilà un film réjouissant. Toute l’oeuvre de Bruno Podalydès est faite de délicatesse, de tendre ironie et de mélancolie. « Wahou » est une chronique immobilière où les visites d’appartements révèlent à la fois les coulisses d’un métier et les problèmes humains.

Bruno Podalydès plante son décor dans deux logements, le premier, petit appartement vide situé dans « le triangle d’or de Bougival », l’autre une vaste maison bourgeoise, un « bien d’exception » avec au fond du jardin la ligne du RER !

Bruno Podalydès y joue le rôle d’un agent immobilier chevronné, très attaché au vocabulaire de la vente, à l’instar des mots « dressing parental » pour parler d’un placard dans une chambre où un vieux porte-manteau est suspendu. Karine Viard, agente immobilière est en deuil. Elle se surprend à jouer les psys. Chacun sa technique de vente et s’agit-il seulement de vendre ou d’évoquer avec autrui ses propres sentiments ?

Azéma Viard
C’est avec une immense tendresse que le film regarde le couple de la maison bourgeoise, incarné par Eddy Mitchell et Sabine Azéma, Madame et Monsieur Ramatuelle qui troquent leur vie dans une maison pleine de souvenirs contre une maisonnette en bord de mer : « Vous comprenez, les parents sont morts et les enfants sont casés, alors ! »

Pour fuir l’afflux des clients potentiels, ces deux-là s’enferment dans le grenier et lisent des BD de Tintin. Ils évoquent leurs souvenirs. Devant un album photos, Sabine Azéma dit : « Je me souviens, ce jour-là, c’était après l’amour » et Eddy Mitchell de répondre ; « Je me souviens, je digérais ma côte de bœuf. »

Le film tourné seulement en quelques semaines sans chichi avec les décors les plus simples lorgne du côté de Resnais avec lequel Bruno Podalydès a fait ses débuts. Le cinéaste nous offre un très bon film où se mêle un léger parfum de nostalgie.

Laissez-vous tenter par ce film qui fait aussi la part belle au vide affectif des agents immobiliers et à leur humanité cachée.