Projection de 120 documents et échanges ont permis de mieux comprendre l’histoire des Chaprais
Jeudi 20 janvier, un zoom a été proposé sur les transformations de 5 rues depuis un siècle : rue des Chaprais, de la Rotonde, du Cercle, du Château rose et de la Liberté
Après s’être intéressée à la gare Viotte, l’avenue Carnot et la rue des Noyers, l’association Vivre aux Chaprais a proposé une nouvelle balade dans le temps et l’espace dans la rue des Chaprais, la rue de la Rotonde, la rue du Cercle, du Château rose et de la Liberté (en pointillés violet sur la photo aérienne montrant la situation en 1926).
Décidément, la formule plaît et a même été victime de son succès. On a dû refuser du monde. Désolé : il faut penser à réserver ! La salle n’est pas très grande et il faut respecter les contraintes sanitaires. Le nombre limité de participants (une trentaine) facilite les échanges. 
Les sources sont multiples : extraites souvent des archives numérisées de la ville de Besançon : recensement de 1921, plans, cartes postales ou photos privées. Les documents avaient été sélectionnés et présentés par Christian Renard et commentés par Christian Mourey ou Jean Pierre Regazzoni. Pour chaque document, les participants étaient invités à poser des questions, proposer des compléments.
Voici un petit compte rendu très partiel.
La rue des Chaprais
En effet, pour commencer, il est difficile d’imaginer que la rue des Chaprais en 1921, avait 300 habitants, une vingtaine d’artisans et commerçants : des marchands de bestiaux, une cultivatrice, épicerie, boulangerie, librairie, marchand de parapluie et un cinéma etc …
On s’est donc intéressé aux activités de l’époque, mais aussi aux constructions en particulier à cet immeuble de paille
Mais aussi aux habitants : beaucoup de personnes seules et des adultes à 70 % nés hors de Besançon.
La rue de la Rotonde a connu les plus grandes transformations après 1980.
250 habitants en 1891, à peine plus en 1926 mais très différents. Peu d’enfants, les familles nombreuses sont rares.
En 1926, ce sont 83 % des adultes qui sont nés en dehors de Besançon. Exode rural, conséquence de la première guerre mondiale …
La rue était dominée par les bâtiments de la Compagnie PLM utilisés ensuite par Pomona. Dans ces entrepôts étaient stockés des fruits et légumes en particulier des bananes se souvient un ancien salarié.
Que font les actifs de la rue de la Rotonde ? En 1891, il y a beaucoup de journaliers. En 1926, on remarque notamment que 15 actifs travaillent pour la Compagnie PLM alors qu’il n’y avait que 8 cheminots en 1891. La gare Viotte est à proximité. 9 travaillent pour les PTT
20 travaillent dans le secteur de l’horlogerie, ils sont 9 chez Japy, 2 chez Lipmann, d’autres chez Hatot (au 13 de la rue de la Rotonde),
ou aux Spiraux (le directeur Louis Ragon habite au n° 30 ) etc …
7 travaillent dans la mécanique ou l’automobile comme chez Schneider ou Thieulin
On s’est intéressé à la villa du colonel Brigonnet située au n° 17 typiquement de style Art Nouveau
Mais aussi à l’atelier d’artistes qui était situé au n° 13. Il a abrité successivement le peintre-verrier André Seurre
puis le sculpteur du fameux Minotaure Jens Boettcher
La rue du Cercle et la rue du Château rose
Deux petites rues reliant la rue de la Rotonde à la rue de Belfort ayant ensemble 90 habitants, mais très différentes
Pourquoi la rue du Cercle ? Pourquoi le Café du cercle ? Le centre de la vie associative (depuis 1862) et festive avec la Mairerie qui organisait différentes manifestations parodiques et aussi une « traversée des Chaprais à la nage » (devinez comment), une course cycliste etc …
4 maisons dans chacune des rues du Cercle et du Château Rose, mais avec 78 habitants dans l’une et seulement 12 dans l’autre en 1891. Il faut dire que tout le côté impair de la rue du Château rose est occupé par l’usine Jacquemin
avec son imposante cheminée.
35 ans plus tard, changement complet, on ne retrouve plus aucun habitant de même nom. Aucun ou presque n’est né à Besançon. L’origine alsacienne est remarquable rue du Château rose, alors que plus tard, la rue deviendra pour un temps le centre de la communauté catholique italienne.
Rue de la Liberté
260 habitants dans 12 maisons : ouvrières, cheminots, petits commerçants … un habitat populaire.
Une rue avec des bâtiments remarquables : la belle bâtisse qui abrita le bureau de poste des Chaprais, mais aussi la boulangerie de la coopérative des cheminots. 
En face, aux n° 8 et 10 : des usines, d’abord depuis 1880, la bonneterie Druhen, une grosse entreprise d’une centaine d’ouvrières travaillant 10 heures par jour.
Puis l’atelier d’horlogerie Blind SA
Des restaurants ou pensions de famille
En conclusion, si l’on regarde ces 5 rues, le coeur du quartier des Chaprais apparaît bien éloigné de l’image d’un quartier bourgeois, se développant au milieu de jardins, autour des loisirs symbolisés par les Bains et la promenade Micaud. Fallait-il effacer tout le passé populaire, industriel et artisanal de cette époque ?
Un appel est lancé à tous ceux qui peuvent compléter ce tableau. Et pour finir deux questions.
Il manque des documents par exemple sur l’ancien atelier de menuiserie des frères Truche au 16 rue de la Liberté
Autre énigme :
quelqu’un sait-il qui était ce groupe d’hommes rassemblés devant le Café du Cercle à quelle occasion ? 
La prochaine réunion aura probablement lieu jeudi 3 mars de 15 h à 17 h salle 4 du Centre Pierre Mendès France (entrée rue des Chalets) Date et thème à confirmer
Le nombre de places étant limité, il est prudent de réserver à chaprais@gmail.com
On peut voir plus de détails sur ces questions en consultant la trentaine d’articles publiés sur ce site Web accessibles par la table des matières rubrique Histoire & patrimoine (dans la barre noire en haut de la page) ou en utilisant le moteur de recherche.
