Le coq est de retour !

Le coq est de retour !

Le coq d’El Achour a retrouvé sa place dans le monument aux morts
monument aux morts d'outre mer

Il est placé à l’arrière du monument protégé par une niche en plexiglass

Coq d'El Achour

Cela faisait plusieurs mois que cet emplacement était vide. Pourquoi ?
monument vide coq en restauration

Le coq était en restauration. Interrogé à ce sujet, Jean Claude Goudot a indiqué qu’après le nettoiement du monument de G. Oudot et la pose d’une nouvelle plaque associant aux anciens victimes d’Outre Mer, les victimes des attentats en Afrique, opération nettoyage menée au début de l’année, la châsse du coq au dos du monument, protégée par une plaque de plexiglass laissait passer poussières, feuilles mortes, araignées. Il a été déposé par la ville en vue d’une meilleure protection avec une plaque plus étanche. Précisons que ce coq placé là n’est qu’une copie. L’original a été déposé au Musée du Temps

La plaque commémorative indique (derrière les gouttes de pluie) : Cet emblème qui ornait le monument aux morts du village d’El Achour a été récupéré par le maréchal des logis-chef Toulis dans les débris du monument alors saccagé au moment de l’indépendance de l’Algérie en 1962. Cette relique est précieuse puisqu’elle coûta la vie à ce sous officier. Elle fut rapportée à Besançon par son chef de camp lors du rapatriement de l’armée en métropole et remise aux associations promoteur du présent monument.

Les péripéties d’un coq gaulois
monument aux morts d'E Achour

Comme dans beaucoup de villages, on a érigé un monument aux morts à El Achour. A l’origine, il honorait trois soldats morts pour la France durant la guerre de 14-18. A son sommet se dressait un coq gaulois en bronze « symbole de résistance, de courage et de pugnacité ». En 1962, le monument fut détruit par des algériens. Mais Jean Toulis, un militaire né en 1930 en métropole récupéra le coq. Ayant sans doute été tué ensuite, c’est son chef qui l’a rapporté à Besançon. Le monument sculpté par Georges Oudot a été inauguré par Edgar Faure en octobre 1976. Le coq a été enchassé à la base de l’édifice. Désormais, le monument et son coq sont placés sur l’esplanade du Souvenir aux Glacis.
Il s’agit donc d’un symbole controversé qui espérons-le ne réveillera pas les hostilités entre pieds-noirs et partisans de l’indépendance algérienne.

Le village d’El Achour un exemple de colonisation.

Il est situé à une douzaine de kilomètres au sud-ouest d’Alger. Il a été créé en 1842. Il est le résultat de la colonisation mise en place par le plan Guyot suite à l’intervention militaire décidée par le roi Charles X. Des terres confisquées au Bey ou surtout celles qui n’étaient pas cultivées ont été distribuées aux premiers colons sur un terrain situé sur un plateau entre 180 et 260 mètres d’altitude.

« El-Achour est sur un plateau à l’exposition du Sud-ouest, et dominant les terres qui seront données aux colons. Ces terres paraissent devoir être fertiles et cultivables surtout en céréales et prairies artificielles. On remédiera par des plantations imposées aux concessionnaires à la nudité du sol. Le territoire se composera d’une ferme domaniale de 100 hectares environ appelée El Achour, et de quelques autres propriétés abandonnées d’environ 23 ha appartenant à divers particuliers qui depuis 10 ans n’y ont fait aucun acte de culture. « 

Une belle exploitation de 100 ha est donc réservée à un « investisseur de métropole’ tandis que 23 ha sont partagées entre les petits colons. On leur avait promis des conditions très favorables.

village d'El Achour

Un rapport établi par M Jules Duval indique : La nature du terrain, riche en prairies qui donnent des foins excellents, favorise l’éducation des bestiaux vers laquelle tend à se porter la spéculation agricole, sans négliger les défrichements et les cultures. Dès 1846, un moulin y était installé. De tous les villages du Sahel, El Achour est dans les moins bonnes conditions, par suite de la pauvreté des familles primitivement installées ; cependant elles ont commencé à se relever. Du reste, la propriété tend à s’y concentrer. Les plantations publiques y sont belles et nombreuses.

Tandis que selon certains témoins Tous ces malheureux ne trouvèrent que mamelons broussailleux, palmiers nains et arbustes sauvages. Leurs économies avaient fondu, ils n’avaient ni charrues ni bœufs pour labourer, pas de foin pour les nourrir et pas d’étables pour les abriter. Quant à l’eau, ils étaient obligés pendant 5 mois de l’année, à aller la prendre à 3 km de là. Logés dans les pires conditions, dans des baraques où l’eau et la chaleur pénétraient de toutes parts, la mort fit des coupes sombres parmi eux.
A la lecture de l’état civil incomplet de la deuxième génération, on a une idée de l’origine de ces colons venus de différentes régions françaises dont au moins un franc-comtois et nombreux originaires d’Espagne. Pas de traces de bisontins.

La colonisation ne se passa pas sans « rébellion » en particulier celle dirigée par Bou Mazaa en 1841.

Les colons étaient 142 à El Achour en 1851, 439 en 1889. En 1902, le recensement indique 402 habitants dont 260 français et en 1954 526 habitants dont 224 français.
Actuellement, El Achour n’est plus un village, on y recense plus de 41000 habitants.

La guerre d’Algérie a fait de nombreuses victimes parmi les jeunes des Chaprais
Voir un article précédent

Source : Jean Claude Rosso historique des villages d’Algérie

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