Les conseils municipaux bisontins de 1916 et les Chaprais.

Les conseils municipaux bisontins de 1916 et les Chaprais.

Nous avons eu la curiosité d’examiner les délibérations du conseil municipal de Besançon au cours de l’année 1916 afin de noter celles qui concernent les Chaprais.

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Alors que se passait-il il y a 100 ans? La guerre fait, bien sûr, l’objet de plusieurs délibérations concernant l’aide aux familles de soldats tués, l’aide aux soldats sur le front, etc. Il est frappant également de constater que les questions liées aux écoles que ce soit l’école d’horlogerie qui est municipale, la volonté de créer une section hôtelière pour les jeunes filles occupent une place importante.

Douze bourses de 100 F sont accordées, au début de l’année 1916, à 12 élèves de l’école d’horlogerie dont 4 résident aux Chaprais : il s’agit de Cugnot Camille, 12 rue du Chasnot; Joly Pierre, 7 chemin des Cras (à noter que dans l’annuaire de 1936, un Pierre Joly exerce la profession d’horloger rue Bersot); Seur Georges, 6 rue des Docks (boulevard Diderot actuel); Riedoz, 24 rue du Chasnot.

Une demi-bourse d’état de 350 F est accordée, toujours pour l’école d’horlogerie pour le fils de madame Gaudard, veuve, 22 rue Charles Fourrier. Elle habite toujours à cette adresse en 1936 et il est noté qu’elle est propriétaire de son logement. Comme il reste de l’argent sur les crédits des bourses départementales, 5 bourses de 100 F sont attribuées à Paignay Georges, 3 rue des Cras; Gueldry Lucien 5 rue Charles Fourrier (madame Gueldry, veuve, y habite encore en 1936), et Charollais Fernand domicilié aux Cras.

L'école nationale d'horlogerie, d'abord municipale, était située, à l'origine, place de la Révolution

En ce qui concerne les délibérations liées au quartier des Chaprais, elles sont de plusieurs ordres.

Tout d’abord, dès février 1916, il est proposé l’édification d’un pavillon du tourisme, en acquérant un terrain situé « en aval du pont de la République, rive droite du Doubs, d’une superficie de 12 ares 75″. Ce terrain appartenant à l’état, il en est demandé la cession. Cette question revient à l’ordre du jour du conseil de mars 1916, car ce terrain ne peut être cédé que par le biais d’une vente aux enchères ou une déclaration d’utilité publique qui est aussitôt demandée au Préfet. Sauf erreur de notre part, cette question ne sera plus évoquée au cours de l’année 1916.

Autre sujet abordé, en mars, la démolition d’un bâtiment appartenant à le compagnie de chemin de fer PLM, avenue d’Helvétie. Ce bâtiment et le terrain qui en dépend a été cédé à la ville en vue de l’élargissement de l’avenue d’Helvétie. Il abrite « une machine élévatoire du PLM » . Il n’en est pas dit plus…Un appel d’offre sera donc lancé pour cette démolition.

Toujours en mars, M. Racine, demeurant rue de l’Eglise, mécanicien au PLM, demande à la ville de pouvoir acquérir « le terrain d’un ancien chemin contigu à sa propriété, aux abords de la rue de l’Eglise et de la voie de chemin de fer Dijon-Belfort. Ce chemin qui déversait plusieurs propriétés a été en partie supprimé lors de l’établissement du chemin de fer. Le tronçon qui subsiste se compose de deux parties : la première de 3 à 4 m de largeur est perpendiculaire à la rue de l’Eglise où elle aboutit entre les numéros 33 à 35. Elle dessert 3 propriétés, notamment celle de M. Racine. La seconde partie de 1,80 m de large est parallèle à la rue de l’Eglise et se termine en impasse contre la clôture du chemin de fer. Elle est inutilisée et peut être, sans inconvénient, aliénée. Sa surface est de 27 m2. Le prix de cette cession paraît devoir être fixé à 4 F le m2, soit pour la totalité une somme de 108 F. » Cet exposé entendu, le conseil municipal décide, à mains levées, de céder ce terrain.

Photo actuelle du 33 rue de l'Eglise

Le 33 actuel rue de l’Eglise.

Photo actuelle du 35 rue de l'Eglise

Le 35 actuel rue de l’Eglise

 

 

 

 

 

 

 

Au mois de juin, est évoquée la vente d’un terrain, avenue Fontaine-Argent, appartenant aux Sœurs de la Charité pour les usines des automobiles Schneider. Certains conseillers municipaux demandent que l’on revienne sur la décision de fermeture les dimanches et jours fériés, des bureaux de poste des Chaprais et de Battant. Mais les transactions semblent insuffisantes ces jours là pour revenir sur cette décision de fermeture.conseilsmunicipaux

En août est débattue une demande des usines Schneider concernant les droits d’octroi sur les matériaux nécessaires à l’agrandissement de l’usine. Mais les textes réglementaires s’y opposent. Le conseil décide toutefois « d’examiner une demande de subvention correspondant à ces droits, à titre d’encouragement à l’industrie ». 

Carte ancienne de publicité pour les camions Schneider

Publicité pour les camions Schneider

En comité secret, certainement par souci de discrétion, sont examinées des aides financières dans le cadre de l‘assistance aux femmes en couches : 15 femmes des Chaprais sont concernées sur un total de 80 aides. Au mois d’octobre 3 femmes des Chaprais seront concernées sur un total de 50.

Il existe également une assistance obligatoire aux vieillards, infirmes et aux incurables privés de ressources : 3 personnes des Chaprais sont concernées sur un total de 26 ( 2 au titre de la vieillesse, la 3° au titre d’une infirmité).

Enfin, autre assistance, celle due aux familles nombreuses aux ressources insuffisantes pour élever leurs enfants : 3 familles demeurent aux Chaprais sur les 6 examinées pour la ville.

Autres faits marquants :

– la demande faite, en octobre,  par un propriétaire de l’enlèvement de 4 arbres au coin de l‘avenue Denfert-Rochereau et la rue des Villas :il est accepté l’enlèvement de 3 sur 4;

Photo du croisement de l'avenue Denfert Rochereau et de la rue des Villas : des platanes ont depuis été replantés

Le croisement actuel de l’avenue Denfert Rochereau et de la rue des Villas : avec de nouveaux platanes…

– la demande d’un habitant du 12 rue de la Cassotte afin d’échanger une concession perpétuelle au cimetière des Chaprais, où est enterrée sa fille, pour une plus grande afin d’y enterrer également son fils tombé au champ d’honneur. Elle lui fut refusée sous prétexte que tout échange doit se faire au profit exclusif de la ville!

– le renouvellement de l’abonnement au titre des droits d’octroi, de la Brasserie de la Mouillère, pour une somme de 45 000 f pour 1917.

Carte ancienne de publicité pour la bière Gangloff, brasserie de la Mouillère

Publicité pour la bière Gangloff, brasserie de la Mouillère

Vous trouverez toutes les délibérations des conseils municipaux d’autrefois sur le site Mémoire Vive de la ville de Besançon.

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