Jean Damien Terreaux, le nouveau directeur, fait le point sur l’ASEP et explique ses conceptions

Interview de Jean Damien Terreaux le très sympathique et déterminé directeur de l’ASEP réalisée le 4 janvier 2024

Vous êtes directeur de l’ASEP, depuis quand ?
Je suis arrivé le 15 mars 2023. Au bout de 10 mois, je commence à prendre mes marques. Il faut bien tout ce temps pour connaître de fond en comble une grosse structure comme l’ASEP. Je dois comprendre la diversité et l’histoire de l’ASEP pour changer ce qui est nécessaire, mais avec toutes les précautions à prendre.

Quel est votre origine et votre parcours ?
Je suis originaire du Doubs, né dans le pays de Montbéliard, j’ai habité aux Chaprais durant deux ans et j’y suis revenu après un long parcours qui m’a fait passer par la Picardie, la région parisienne et la Nièvre. Entre temps, je me suis marié, et j’ai eu des enfants.
Quelle a été votre formation ?
J’ai fait des études à l’Université de Besançon. J’ai fait toute ma carrière professionnelle dans le milieu associatif. J’ai travaillé pour deux fédérations nationales. J’en ai eu marre de la région parisienne, j’ai pris la direction d’un centre social rural dans la Nièvre. Une expérience très enrichissante, j’y suis resté 6 ans. jusqu’en octobre 2022. Nous avons quand même souhaité nous rapprocher de nos origines et de nos parents et donc revenir en Franche Comté.
Pourquoi avoir postulé et accepté cette direction ?
En revenant en Franche Comté, il m’a fallu un peu de temps pour m’installer. J’ai repéré assez vite l’offre de recrutement à l’ASEP. Je me suis renseigné et j’étais intéressé par la particularité « éducation populaire » qui a toujours été ma préoccupation. J’ai compris que la situation était très difficile. Sans vouloir passer pour « le sauveur », j’ai accepté ce défi. Car j’ai trouvé beaucoup de gens motivés, ayant envie de trouver une solution. C’est un avantage et mais cela pourrait être un inconvénient si chacun a peur de changer. Or, il faut des changements ou c’est la mort.

Quelles sont les missions de l’ASEP ?
J’en distingue plusieurs. D’abord proposer une animation de proximité, de loisirs pour tous, c’est ce qui intéresse la majorité des adhérents. Puis en délégation de la CAF, être un centre social de proximité pour les personnes qui en ont besoin que ce soit l’aide à la scolarité, l’accompagnement dans les apprentissages, être un lieu de vivre ensemble,

En troisième, nous avons un rôle dans les relations avec les autres associations du quartier (Chaprais, Cras et Viotte). Enfin nous avons la mission spécifique de développer les activités de culture urbaine par le CCUB (implanté à Saint Claude).

A l’origine, l’ASEP est une association sportive et « d’éducation populaire » , que reste-il de cette caractéristique ?
Pour être franc, je crois qu’il reste les mots, des valeurs, mais il me semble qu’on a un peu perdu les moyens de la réaliser. Il faudrait passer du discours aux actes. Il faudrait que l’ASEP redevienne une association portée par les habitants. J’aimerais faire revivre cette orientation qui était à l’origine de l’ASEP, il y a bientôt 60 ans. Cela nécessite de ne pas faire à la place des gens. Cela peut paraître utopique, mais j’y crois et je vois pas mal de gens qui ont envie de faire quelque chose, de se prendre en main.

Pour redresser financièrement la structure, il a fallu faire des choix douloureux, comment se sont-ils passés ?

En 2024, nous avons retrouvé une trésorerie équilibrée. C’est le résultat d’abord de la réduction de dépenses de personnel. Heureusement, les licenciés avaient des projets ailleurs. Les adhérents ont accepté des hausses de tarif (15%). Ils ont bien répondu à l’appel aux dons : 25 000€ ont été collectés.

Voyant que les gens se mobilisaient pour l’ASEP, la mairie nous a beaucoup aidé. Tout n’est pas réglé , mais la reprise a été réussie.
Toutes les activités ont-elles repris ? Les adhérents sont-il revenus ?

Oui, la quasi totalité des activités ont été maintenues. Les adhérents sont revenus, sans atteindre les effectifs d’avant le Covid (3000), l’année 2023-24 est une bonne année. L’accueil de loisirs reçoit 180 enfants à l’année. Pour respecter les règles de sécurité, Il est nécessaire de limiter l’accueil à 50 ou 60 enfants en même temps dans nos locaux. De son côté, le Centre social fonctionne bien grâce à plus de 20 bénévoles.

Il y a une activité qui aurait besoin de davantage de participants, c’est le théâtre pour enfants animé par Marie du Théâtre Envie. Le groupe recherche encore des enfants entre 10 et 15 ans. Il est possible de prendre le train en marche !

Le spectacle d’enfants présenté en juin 2023

Actuellement, comment l’équipe de salariés est-elle composée ?

Elle est composée de 8 à 10 personnes. dont 4 jeunes apprentis en formation DEJPS avec les CEMEA. Pour le Centre social, Yvan et Mathieu chargé particulièrement du projet pour la Viotte.
Pamela et Noémie sont à l’accueil, s’occupent des activités de loisirs et des relations avec les intervenants.
Sébastien est responsable du CCUB. Il y a aussi une comptable et un apprenti comptable.

Quels sont les projets pour 2024 ?
Je ne veux pas dire « il faut faire ceci et cela » sans l’avis des gens. On va prendre le temps d’en discuter, consulter les partenaires. Il y a deux pistes à développer : pour le secteur de la Viotte qui ne dispose pas de local de proximité, on va construire un terrain d’aventure au parc de la Viotte. Pour développer les activités urbaines, on essaiera de surfer sur la vague olympique puisque le breakdance est une discipline olympique.

Quelles relations envisagées avec les autres associations du quartier ?
Elles sont nécessaires, bien sûr avec les Oiseaux, mais aussi par exemple avec le Café des pratiques, Vivre aux Chaprais dont le site web est si riche. J’ai rencontré Sébastien Normand qui est le dynamique directeur de la Cassotte. Je pense aussi aux commerçants. Pourquoi ne pas faire des choses ensemble ? En tous cas, il faut éviter de faire à la place des autres.

Les locaux de l’ASEP se situent 22 rue Résal

CEMEA, qu’est-ce que c’est ?

Les Ceméa (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active) sont une association d’éducation populaire, complémentaire de l’enseignement public, reconnue d’utilité publique depuis 1966 et un organisme de formation dans le domaine de l’éducation. Ceméa est un réseau de centres de formation professionnelle et associative qui propose des formations à l’animation, au travail social et continues (BAFA, BPJES etc …) ainsi que des services pour financer une formation. Mouvement de militants et de militantes engagées dans l’Éducation Nouvelle, ils pratiquent des méthodes d’éducation active.