Réunion particulièrement riche et interactive sur l’histoire de l’avenue Fontaine Argent animée par Delphine Lantuas.

Grâce à de longues recherches aux Archives (plans, recensements, annuaires, photos, journaux, factures …) et le rassemblement des informations de 50 articles déjà publiés sur www.chaprais.info, la conférence a été illustrée par un diaporama de 120 documents. Le passage en revue de 150 ans d’histoire et de 54 numéros a suscité de nombreuses contributions et témoignages.

Plusieurs articles seront nécessaires pour rendre compte de cet exposé et des contributions.

A l’origine, un ruisseau, des jardins, un cimetière et l’armée

En 1862, pas de rue, mais le ruisseau Fontaine Argent

En 1888, le chemin vicinal n° 24, devenu l’avenue Fontaine Argent en 1881 est tracé bien droit. On distingue des jardins, quelques maisons et un terrain militaire

Comment ce changement a-t-il été décidé ?

Inscrit dès 1873 à la séance du conseil municipal du 29 août, ce chemin vicinal n°24 est ainsi décrit comme : « …ayant son point de départ à l’avenue du Pont Suspendu …et allant aboutir au carrefour près du cimetière catholique… »
Devis et plan sont alors présentés au Conseil, le coût d’acquisition des terrains étant estimé à 75 000 F et les travaux à 25 000 F.
« Cette nouvelle voie appellerait la population dans cette partie de la banlieue et y faciliterait la construction. L’urgence de la création de ce chemin se justifie d’une part par la nécessité de procurer à l’autorité militaire des moyens d’accès aux magasins à fourrage dont elle projette l’établissement prochain sur les propriétés Jeannin et Dumas; d’autre part de donner au département la possibilité d’acquérir des terrains du côté du clos Moncey par la construction d’une prison départementale et d’une maison d’arrêt. Il y a lieu d’espérer d’ailleurs pour ce chemin, le concours du génie militaire qui paraît disposé à contribuer à la dépense en fournissant gratuitement les terrains en face de ses établissements sur une longueur de 60 m et en faisant la chaussée depuis le clos Moncey jusqu’au chemin de la Mouillère. »

Le conseil municipal avait alors approuvé ce projet, les plans et devis. Et dès octobre 1873, le résultat de l’enquête publique menée indique l’opposition d’un seul propriétaire dont les remarques sont rejetées.

Lors des conseils municipaux, de 1874 ( au cours de l’année 1874, cette question est examinée 7 fois!) jusqu’ à 1876, divers crédits seront votés et il semble que l’avenue soit terminée dès 1878. A peu près à la même époque, des travaux de canalisation de la source Fontaine-Argent sont réalisés et de nombreux propriétaires sont indemnisés pour les dégâts commis.

10 ans après sa création, des jardiniers et marbriers. Qui habite l’avenue en 1891 ?

En 1891, 27 maisons, 70 ménages et 270 habitants c’est à dire peu par rapport à la rue des Noyers ou la rue des Deux Princesses
On remarque une prédominance de jardiniers, horticulteurs, fleuriste … (27) et de travailleurs du bâtiment (17) tailleurs de pierre, marbriers, assez peu de personnes travaillent dans l’horlogerie 7 seulement dont un « guillocheur »
Il y a des cadres de l’armée et d’entreprises (houillère), des Bains de la Mouillère (M François Vialatte au n° 11, un pasteur au n° 17 et une fille professeur de piano au n° 2,
Il y a un nombre étonnant de personnes déclarées comme domestiques parfois en même temps que jardinier Il y a 4 aubergistes, tenanciers ou épiciers. Il y a quelques voyageurs de commerce, quelques employés, mais aucun cheminot.
Parmi les autres nationalités, on observe une veuve belge, des italiens et italiennes, et un couple qualifié d’origine « alsacienne » au n° 18, la famille Schillinger
La majorité des ménages est composée de 3 ou 4 personnes Mais on remarque plusieurs ménages de plus de 7 personnes (en comptant les domestiques par exemple 12 personnes au n° 10 (famille Boisson jardiniers) et 12 personnes au n° 20 (famille Barbié officier en retraite). Il y a un assez grand nombre de veuves y compris des jeunes avec enfants.

L’évolution de la population de 250 à 500 habitants dans 30 à 40 maisons

Pas de confusion ! Lors de plusieurs recensements, on distingue l’avenue et la rue de Fontaine Argent qui est dans le prolongement de l’avenue, au delà du cimetière des Chaprais. Cette rue changera de nom en 1948 et deviendra la rue Tristan Bernard. Ici on prend en compte seulement l’avenue Fontaine Argent.

Il faudra attendre les années 1960-70 pour voir de nouvelles constructions et une densification

Prochain article : les premières constructions pour les notables au début de la rue