Rue de la Cassotte : Tout pour le vélo ?
La date de la veille du 14 juillet a été choisie pour annoncer de nouvelles mesures pour limiter la circulation automobile au profit du vélo
Comme annoncé voir l’article précédent
Une réunion d’information sur la « requalification » de la rue de la Cassotte a été organisée par le Département des Mobilités du Grand Besançon, le 13 juillet 2023 au Centre Pierre Mendès-France. Étaient présents des membres de ce département et des élus dont Marie Zéhaf, Benoît Cypriani, et aussi le président de l’association Trottoirs libres Yves Ketterer, Nicolas Gauthier, président de l’association des commerçants des Chaprais. Étaient aussi présents quelques membres de l’association Vivre aux Chaprais.
En tout, une trentaine de personnes présentes
En préambule, il a été rappelé que les travaux de requalification de la rue de la Cassotte (7 000 voitures par jour) s’inscrivaient dans un objectif global de lutte contre le réchauffement climatique. Pour cela, il est obligatoire de :
– réduire les émissions de polluants
– encourager le report modal
– en respectant la neutralité hydraulique
L’opération concernant la rue de la Cassotte vise plus spécifiquement à
– apaiser la circulation
– remettre en accessibilité des trottoirs
– sécuriser la pratique cyclable notamment aux carrefours
– maintenir au maximum le stationnement existant
La rue de la Cassotte actuellement vue du ciel
Les projets présentés
Deux projets ont été présentés qui comportent des points communs : une seule voie de circulation pour les voitures, une circulation limitée à 30 km:h, une végétalisation accrue, une mise aux normes des trottoirs (minimum 1,40 m) et la perméabilité des places de stationnement. Les travaux sont prévus courant 2024 . La circulation devrait être maintenue pendant ceux-ci (pas de garantie cependant).
– projet A avec piste cyclable bi-directionnelle. Au niveau de l’Ecole de coiffure, la voie montante (direction Place Flore) et la voie descendante (en direction du cimetière des Chaprais) se séparent . Cette piste bi-directionnelle est isolée des voitures pour une plus grande sécurité des cyclistes.
Le nombre de places de stationnement, actuellement 19 places, 1 place PMR et 1 place livraison, passerait à 8 places, 1PMR et 2 livraisons (accessibles aux autres usagers pour des arrêts de moins de 20 minutes). Les places situées au niveau du salon de coiffure seront accessibles uniquement en marche arrière.
Le plateau surélevé actuel sera complété par un autre plateau situé au niveau du Foyer de la Cassotte. Après la rue des Deux princesses, en plus de la voie des véhicules, une voie de bus sera crée (feux alternatifs afin que les bus puissent tourner rue Chopard).
– projet B bandes cyclables de chaque côté de la voie de circulation offre une protection moindre aux cyclistes. Les cyclistes en sens descendant intègrent la voie de bus après la rue des Deux Princesses.
Au niveau du stationnement, ce projet se traduit par une suppression de 8 places.
Les places de stationnement devant le n° 1 rue de la Cassotte en juillet 2023
Ces projets ont suscité de nombreuses réactions.
Si les participants adhérent aux objectifs de l’opération, ils ont fait part de leurs inquiétudes et de leurs doutes.
Le projet de requalification de la rue de la Cassotte présenté individuellement, sans le replacer dans un schéma global de circulation, fait craindre la création d’ un goulot d’étranglement à l’entrée de la rue avec des conséquences néfastes:
– pollution : avant de pouvoir enregistrer une baisse escomptée du nombre de véhicules, le passage à 30 km/h risque de provoquer une augmentation de la pollution, en effet un trafic congestionné est bien plus émissif qu’un trafic régulier.
– augmentation des incivilités face aux difficultés de circulation.
– inquiétudes des commerçants du quartier avec la réduction du nombre de places de stationnement.
– doutes sur le report modal : la gratuité des transports publics n’est pas à l’ordre du jour. Le covoiturage est peu développé et peu mis en avant (l’application de covoiturage Ginko semble peu connue et pas assez incitative (pack d’avantages chez les partenaires, pas de sommes versées directement au conducteur comme dans le pays de Montbéliard).
Le développement de lignes propres et une augmentation des fréquences, en particulier des bus desservant le Grand Besançon sont indispensables pour encourager les automobilistes à abandonner leur véhicule mais aucune garantie ne peut être donnée à ce stade.
Compte rendu non officiel par DL