Histoire de quelques projets d’urbanisme à Besançon et aux Chaprais

Histoire de quelques projets d’urbanisme à Besançon et aux Chaprais

Viotte et Micaud : les projets avortés des Chaprais.



Au cours de son histoire bicentenaire, le quartier des Chaprais a fait l’objet de tentatives infructueuses de transformations urbanistiques. Si ces projets avaient vu le jour, le quartier aurait connu un autre destin. Revue de certaines idées originales issues de l’exposition « Besançon de Papier » de 2017.



Le centre directionnel de la Gare Viotte :


Au sortir de la guerre, Besançon connaît une croissance démographique spectaculaire. La population de la ville augmente entre 1931 et 1975. Cette explosion n’est pas sans provoquer une remise en cause de l’urbanisme à Besançon. En 1966, la DATAR décide de modifier la conception spatiale des Chaprais. En premier lieu, il est envisagé de supprimer la gare Viotte. Des études vont en ce sens à partir de 1969 par l’architecte Maurice Rotival. Il est envisagé que le quartier Viotte soit la prolongation du quartier de la Boucle.

projet de centre directionnel 1969

L’infrastructure ferroviaire laisserait sa place à un centre « directionnel ». Concrètement, un nouveau centre poly-services devait voir le jour. Avec près de 300 000 m2, le centre comprendrait notamment près de 80 000m2 de parking ! Signe de toute une époque.
Des bureaux, un grand hôtel, mais encore des bureaux, des commerces et plusieurs activités culturelles devaient cohabiter avec la nouvelle gare. En haut de cette structure, un héliport devait faciliter les voyages. Les créations d’emplois de ce projet aurait très nombreuses, mais il aurait tout de même à terme fragilisé les activités de la Boucle. Les emplois, c’est la priorité d’ «offrir plus d’emplois qualifiés » comme le rappelle une étude de Geneviève Charles parue en 1970 dans la Documentation Française.

Le coût démentiel du projet fait que l’idée est abandonnée sauf sur un aspect. Le centre décisionnel de Viotte devait comprendre le transfert de la plupart des administrations publiques de la ville. Cela ne vous rappelle rien ? Le Pôle Viotte est un lointain descendant du centre Viotte.

Projet Viotte signal



Le pavillon de tourisme de la Mouillère

Projet de pavillon du tourisme

En pleine guerre mondiale, les autorités bisontines réfléchissent à développer le tourisme. Depuis Besançon-les-Bains, la capitale comtoise tente de faire venir des étrangers. Dans ce contexte, le syndicat d’initiative de Besançon, implanté rue Mégevand cherche de nouveaux locaux. La mairie donne son accord pour construire un bâtiment non loin du casino. Tout est alors pensé pour que le touriste soit à l’aise : guichet pour le train, bureau de renseignements, bureau de tabac, salon de coiffure etc. Les plans sont confiés à un architecte connu au niveau local : Maurice Boutterin.
Les nécessités de la guerre vont cependant annuler le projet. L’arrivée de l’office de tourisme à Micaud (architecte Demenge) a rappelé ce projet.

Office du Tourisme Micaud

Ce projet a cependant déjà fait l’objet d’une plus longue étude dans un article paru en 2019 :




Le bateau-hôtel de la Mouillère.

péniche Le Chaland en 1970

Beaucoup se rappellent du restaurant-bateau le « Chaland » ). Ce succès de cette institution a très certainement donné des idées à certains. En 1993, Henry Algan d’Auberive propose à la municipalité un projet fou : construire un bateau-hôtel de 40 mètres avec 18 cabines. Le bateau aurait été calqué sur le modèle d’un navire du XVIIIème siècle.
Le projet est cependant annulé aussi.

Sources ; Besançon, Documentation française, 1970
Catalogue de l’exposition « Besançon de papier », 2017