Histoire de Besançon : intempéries et Jean de Vienne

Histoire de Besançon : intempéries et Jean de Vienne



Les caprices météorologiques et les violences n’ont pas épargné les Chaprais dans le passé



Les phénomènes climatiques extraordinaires sont de plus en plus nombreux. Le mois de juin a été marqué par des records de chaleur. Comme dans d’autres endroits, les Chaprais ont suffoqué.
Pourtant, les caprices météorologiques ne sont pas rares, l’Histoire nous le montre.

avenue Carnot inondée 1910

Si certains événements sont connus comme l’inondation de 1910, d’autres ont disparu des annales. En voici quelques-uns retrouvés.

Inondations du Moyen Age.

plan de la banlieue au XVIe
Plan de Besançon et de sa banlieue au XVI° siècle

Les Chaprais sont faiblement peuplés à l’époque médiévale, le quartier ne comprend que quelques rares bâtiments. L’essentiel des lieux est concentré aux passages des marchandises en direction du nord de la région. L’activité la plus importante est agricole. Cependant, en 1355, la ville de Besançon est touchée par d’importantes inondations. Le Doubs sort de son lit et emporte plusieurs infrastructures qui font face aux Chaprais dont le moulin de Saint-Paul. Il y a donc tout lieu à penser que les quelques cours d’eau traversant l’actuel quartier ont dû gonfler davantage le Doubs en crue.
En 1363, le même épisode se produit avec des conséquences similaires.

Jean de Vienne sauve Besançon

Jean de Vienne
Comme souvent les catastrophes climatiques s’accompagnent de conséquences humaines. C’est à cette époque que la région est prise dans la tourmente de la Guerre de Cent Ans. Des bandes armées, les « grandes compagnies ». Les malandrins parcourent la Franche-Comté. Ils tentent d’attaquer quelques temps après l’inondation de 1363 une ville de Besançon qui peine à se relever des catastrophes. Pour faire face, une armée comtoise est mise sur pied emmenée par un seigneur promis à un grand avenir : Jean de Vienne. Alors jeune noble, le seigneur de Roulans, futur amiral de France va tailler en pièces l’armée des malandrins.

Jean de Viene contre Guichard Monnot
Jean de Vinne défend Besançon

Certaines sources prétendent que les paysans habitants autour de Besançon ont participé à l’hallali. Parmi eux des Chapraisiens ? Nous ne le saurons probablement jamais.

Les tempêtes des années 1880

Depuis le XIX ème siècle, les Chaprais ont connu un développement extraordinaire. En ces années 1880, le quartier s’est urbanisé mais garde un caractère relativement rural par la présence de plusieurs maraîchers. C’est à ce moment que deux tempêtes font des dégâts importants. La première en 1885. Nous sommes le dimanche 28 juin vers seize heures. Les Chapraisiens vaguent à leurs occupations. Certains d’entre eux assistent au Centre ville à une représentation musicale d’un orchestre militaire. Soudain, les premières gouttes se font sentir auxquels succèdent des grêlons. Pendant une dizaine de minutes la tempête s’abat sur le quartier. Le Jura dans son édition du 3 juillet rapporte que « les arbres et les arbustes ont été réduits à l’état de bâtons dénudés ».

Un témoignage paru dans le Petit Comtois du 29 juin en dit long sur les dommages causés dans le quartier  notamment dans la vallée de Fontaine Argent: « C’est un désastre épouvantable pour nos malheureux paysans : les blés sont coupés, abîmés, les vignes sont hachées. Il ne reste plus de fruits sur les arbres et une quantité de branches et de feuilles changent le sol. ».
Un autre spectateur chapraisien raconte : « Je reviens de traverser la rue de la Cassotte, des travailleurs ont dû se frayer un passage dans la grêle, il y en a 75 à 80 centimètres. »

Deux ans plus tard, une nouvelle tempête frappe le 15 juillet Besançon. Si les vignes sont encore dévastées, accélérant le déclin de l’activité viticole locale, les Chaprais sont relativement épargnés. Les journaux évoquent des arbres détruits notamment au parc Micaud. Des carreaux sont également cassés dans l’est du quartier.

Les conditions climatiques occasionnent depuis la nuit des temps des dégâts dans notre quartier. Ce lieu de plus en plus urbanisé, sera-t-il suffisamment armé pour les prochaines catastrophes ?

Des sources pour compléter

Trois documents sont extraits des Recherches sur la banlieue de Besançon au Moyen âge de Roland Fiétier (1973)
L’amiral Jean de Vienne , Léonce Pingaud (1869)