Au général Rolland, la ville reconnaissante a offert médaille et ruelle

Au général Rolland, la ville reconnaissante a offert médaille et ruelle

Pourquoi honorer le général Rolland ? quelle rue des Chaprais porte son nom ?

150 ans après la guerre de 1870-1871, revenons sur un marin, héros de la défense de Besançon

Général Marius Rolland

Marius-Henri Rolland, né à Marseille en 1821, a effectué sa carrière militaire dans la marine. Capitaine de Frégate, il est arrivé en Franche Comté en 1870. La 1er décembre, il est nommé général de division de l’armée auxiliaire à titre temporaire chargé du commandement de la 7e division militaire et de la place de Besançon. C’est dans un contexte très difficile qu’il doit faire face à sa mission, malgré ses colères, il est apprécié par exemple par Isabelle Febvay. Face à la défense de la villle,  l’armée prussienne n’osa pas attaquer Besançon.

L’armistice est signé le 15 février. Le 10 mars, Rolland cède son commandement.  Il est nommé à l’État-major de la Marine et retrouve son grade de capitaine de Vaisseau. Le 22 mars, il quitte Besançon et prononce un discours au balcon de l’hôtel du Nord terminant par « Je suis marseillais de naissance, mais de cœur je suis bisontin. » Il est ovationné par plus de 10.000 Bisontins qui l’accompagnent jusqu’à la gare, musique en tête.

Il est fait citoyen d’honneur de Besançon. Une montre chronomètre lui est offerte.  Il est nommé commandeur de la Légion d’honneur et quitte l’armée en 1879. Il est mort à Marseille en 1908.



Compte rendu de la séance du Conseil Municipal de Besançon le 21 mars 1871


« M Albert Jacquard adjoint préside en l’absence du maire empêché.
M le général Rolland vient d’être déchargé de ses fonctions de commandant de la 7e division militaire et de la place de Besançon. En se séparant de lui, le conseil municipal croit devoir conserver mémoire des signalés services rendus par le chef militaire qui, dans le cas longtemps probable d’un siège aurait été l’âme de notre défense et n’a rien négligé de ce qui pouvait rendre cette défense aussi honorable pour la cité qu’efficace pour le salut de la patrie.
Venu dans notre ville en qualité de commandant de la subdivision militaire de Haute Saône, circonscription envahie par l’ennemi, M le Général Rolland déploya la plus intelligente énergie pour transformer au plus vite en soldats les mobilisés que nous envoyait ce département.
Appelé par le vœu de notre population, puis par le gouvernement de défense nationale à prendre le commandement de la division militaire, M le Général Rolland embrassa sur le champ tous les éléments d’une aussi vaste tâche. Doué d’une activité sans égale, M le général Rolland sût donner une impulsion rapide à la construction des forts détachés qui environnent notre ville et ont enlevé à l’ennemi la tentation d’essayer sur elle une surprise ou un bombardement. Enfin, lors de la retraite de l’armée de l’Est, M le Général Rolland eût le mérite de comprendre l’urgente nécessité de l’évacuation immédiate d’une aussi grande masse d’hommes et les mesures radicales qu’il prit à cette occasion ont épargné peut-être à notre ville le sort de Metz ou de Sedan.
En conséquence, le conseil municipal délibère à l’unanimité qu’il sera offert à M le général Rolland au nom de la population toute entière un témoignage de haute estime et de reconnaissant souvenir et s’unissant dans une pensée commune à la garde nationale de la cité, il décide à l’unanimité qu’une médaille commémorative sera offerte au Général » …

Lire sur memoirevive le compte rendu complet des délibérations du conseil municipal

En 1881, le conseil municipal donne le nom de Général Rolland à l’ancienne ruelle du Chasnot

rue Général Rolland

Pour honorer, « l’ex-gouverneur de la place de Besançon », la ville de Besançon reconnaissante, attribue son nom à une ruelle des Chaprais située entre la rue du Chasnot et la rue de la Viotte.

 

La rue Général Rolland de 1921 à  2021

Il faut attendre le recensement de 1911 pour que soit pris en considération cette dénomination. A cette date, on recense seulement 32 habitants répartis entre 11 ménages dans 4 maisons

En 1921, 4o ans après le changement de nom qui habite cette rue ?

60 habitants répartis entre 20 ménages dans seulement 4 maisons.

rue Rolland Pink

Actuellement, la rue Rolland, une ruelle rose de plaisir ?

Au numéro 1 résidaient 5 ménages dont un couple sans profession les plus âgés de la rue (78 et 73 ans), un employé de la Compagnie PLM, un ouvrier, deux journalières (mère et fille)  et Henry Hausaman représentant patron avec son épouse et deux domestiques

Actuellement, la maison est occupée notamment pas le cabinet médical du docteur Debut
1 rue Général Rolland

Et à l’arrière il y a deux commerces : le restaurant Le Mistigri actuellement fermé comme tous les restaurants et le dernier sex-shop du quartier.

Mistigri fermé en mars 21

Au numéro 3, logeaient 8 ménages en 1921 soit 22 personnes.
Les activités professionnelles étaient très diverses : un percepteur, sa femme institutrice, un autre instituteur, un greffier à la Cour d’Appel, deux ouvriers à la Cie PLM, un ouvrier (Suisse) aux automobiles Schneider, un photographe patron, sa femme employée aux PTT, un concierge et trois employés dont un au Crédit Lyonnais.

3 rue Général Rolland

L’aspect actuel de ce bâtiment perpendiculaire à la rue.

Au numéro 5 logeaient 3 ménages soit 9 personnes dont  un employé aux Economiques bisontins, un garnisseur et son épouse couturière patronne.

Manifestement, une construction moderne en arc de cercle a remplacé l’ancienne bâtisse.

N° 5 et 7 rue Général Rolland

Au numéro 7  logeaient aussi 3 ménages soit 11 personnes dont un autre percepteur, un employé à la Compagnie PLM, une employée aux montres Japy, rue de la Rotonde et une sténo-dactylo.

Depuis la rue Viotte, la ruelle présente un aspect peu engageant, très encaissé entre des murs souvent tagués.
rue Rolland depuis la rue Viote