Hôteliers et cafetier résistants autour de la gare Viotte

Les noms de Gaston Cordier, Louis Hickel, M. Louis,… de Mmes Marcelle Vivot, Marguerite Pinel,… de Jean Pinel, Paul Bonhomme, Clément Mussillon, évoquent-ils des souvenirs, pour vous? Nous avons déjà écrit, par le passé, quelques articles concernant quelques unes de ces personnalités.

L'hôtel des voyageurs, propriété de la famille Cordier, devant la gare Viotte

L’Hôtel des Voyageurs appartenant à la famille Cordier

(carte collection C. Mourey – DR)

nouvel hôtel photo noir et blanc (2)

Le Nouvel Hôtel, vu des Glacis,  après la guerre.Propriété, sous l’occupation, de la famille Pinel.

Car tous sont liés par leur passé de résistant ou d’évadé de guerre.

32-1

 Le docteur Louis Hickel

pb4

Monsieur P. Bonhomme, évadé de guerre

Et la plupart ont gravité autour de la gare Viotte.

Peut-être, aujourd’hui, avons-nous du mal à imaginer l’activité centrale de cette gare pendant l’Occupation.

La gare Viotte après la guerre et avant sa reconstruction en 1964 (DR)

(en bas à gauche les barraquements préfabriqués de la gare)

Il faut se replonger dans le contexte de cette sombre période. L’essence est rationnée et réservée aux occupants. Par exemple les 33 taxis bisontins de 1940 ne peuvent travailler que d’une manière alternative. Et chacun se voit alors attribuer 85 litres d’essence maximum pour la semaine! De nombreux véhicules ont été réquisitionnés et il faut une autorisation spéciale pour pouvoir en utiliser un! Même pour les motocyclettes! Plus tard, les gazogènes tentent de suppléer  l’absence de carburant. Aussi l’essentiel des transports se fait par les chemins de fer. Que ce soit les troupes d’occupation, les marchandises ou les déplacements limités d’une population sous surveillance!

Aussi l’activité autour des gares est intense. Les renseignements concernant les déplacements de matériel et des troupes occupantes sont, le plus souvent, collectés et transmis par les cheminots.De nombreux prisonniers de guerre français internés en Allemagne tentent l’évasion et Besançon devient alors un lieu de passage commode avant d’essayer de passer en zone dite « libre »! De plus, la proximité de la Suisse favorise la création de réseaux de renseignements au profit des alliés.

Besançon occupée dès le 17 juin 1940 (voir à ce sujet l’article publié sur ce blog le 2 juin 2018), la ville ne devint pas du jour au lendemain ville de résistance! Il suffit de se souvenir des deux notes publiées à Besançon par Monseigneur Dubourg, dès la fin du mois de juin 1940 :

Dubourg 1

« Disons le bien haut, c’est trahir la patrie et l’honneur que d’accueillir comme des amis ceux qui viennent chez nous, si corrects soient-ils, avec le seul droit de la force. Donnons leur ce que nous ne pouvons refuser : c’est la loi de la guerre. Soyons corrects mais ne soyons pas serviles. A plus forte raison ni sourires de complaisance, ni familiarité. Restons dignes. La guerre n’est pas finie. Et nul ne sait ce que nous réserve l’avenir ».

La résistance fut dans un premier temps politique et ce n’est que  plus tard qu’elle deviendra armée.

Les chemins empruntés par les uns et les autres résultent de choix individuels; ou collectifs lorqu’ils appartiennent à des organisations politiques.

Aussi, à l’occasion de ce 74° anniversaire de la libération de Besançon, la commission « Patrimoine et partage » du Conseil Consultatif des Habitants des quartiers Chaprais/Cras poursuit son travail qui s’apparente à un devoir de mémoire! Et ce, en coopération avec le musée de la résistance et de la déportation de la Citadelle. Après avoir évoqué, à l’automne dernier la Gestapo à Besançon, puis les 16 et 17 juillet 2018 le bombardement de la gare Viotte par l’aviation britannique, et ce, il y a 75 ans, les 7 et 8 septembre prochains, il sera question de ces hôteliers et de ce cafetier résistants près de la gare Viotte.

Faute de salle disponible à proximité de la gare ( ce qui démontre une fois de plus la justesse de la revendication de salles de réunion dans les constructions à venir sur l’ancien site de la SERNAM!), cette question sera abordée dans une salle de l’hôtel Florel -Victor Hugo, 6 rue de la Viotte,  louée pour l’occasion. Compte-tenu du nombre limité  de places (50 chaque fois), cette conférence se déroulera donc le 7 septembre à 17h00, puis sera répétée le samedi 8 septembre à 15h00.

Et, afin de permettre leur bon déroulement, l’inscription préalable, par téléphone, est obligatoire auprès de Madame Michèle Roche au 06 70 29 61 50; ou par mail : mic.roche@wanadoo.fr

N’attendez pas le dernier moment pour le faire : lors des conférences sur le bombardement de la gare Viotte,  une trentaine de personnes a dû être refusée faute de places!

About Author