L’abbé Jean Luc Balanche

L’abbé Jean Luc Balanche

L’Abbé Jean Luc Balanche

L'abbé Balanche

interview n° 51 réalisée le 2 mars 2013 mise en ligne sur l’ancien site web le 3 mars 2013 republiée le 20 novembre 2014

contact : 03 81 80 27 70
23 rue de l’Eglise

 

Depuis quand êtes-vous aux Chaprais ?
Cela fait 11 ans.

Centre paroissial rue de l'église
Etes-vous originaire de la région ?
Je suis né aux Fourgs, pays du ski. Je le pratique pour me détendre quand j’ai un peu de temps libre que ce soit le ski de descente ou le ski nordique
Quel a été votre parcours ?
J’ai fait une scolarité en partie au petit séminaire de Pelousey. J’ai été ouvrier frontalier en Suisse. Après le service militaire, j’ai repris mes études pour ensuite suivre la formation du grand séminaire
Comment êtes vous devenu prêtre ? D’où est venue cette vocation ?
Lors de mon service militaire, j’ai été hospitalisé pour une hépatite virale. C’est durant cette période de soin et de convalescence que j’ai eu le temps de me poser des questions sur ma vie. J’ai eu la chance de rencontrer un aumônier militaire, un dominicain originaire de Vercel qui m’a aidé dans cette réflexion. J’ai été élevé dans une famille de croyants simples, mais avec la foi chevillée au corps qui n’était pas qu’un simple vernis.
Vous êtes très occupé, vous avez plusieurs responsabilités ?
En effet, je suis très sollicité, mais je m’entoure de laïcs et je fais les choses l’une après l’autre. En réalité, j’ai deux responsabilités : responsable de l’unité paroissiale Saint Vincent de Paul et doyen de la ville. Je consacre les 2/3 du temps à la première et 1/ 3 à la seconde. Ma mission de doyen est de créer une cohésion pastorale sur la ville de Besançon, par exemple de l’entrée en carême avec les 200 enfants en catéchèse et 50 animateurs ! De plus en plus, on essaie de mutualiser les activités en ville par exemple tout ce qui concerne la pastorale jeunes.

En toutes lettres

Le magazine En toutes lettres concerne toutes les paroisses de Besançon
être curé, en quoi cela consiste-t-il ?
On peut dire qu’être curé, c’est accompagner les gens de la naissance à la mort. Il y a bien sûr les offices, les cérémonies de baptême et de mariage.

Cimetière des Chaprais

Pour les enterrements qui ne peuvent être prévus à l’avance (il peut y en avoir 5 par quinzaine), je ne suis pas toujours disponible, des laïcs peuvent me remplacer. Il faut savoir que depuis longtemps, l’église des Chaprais n’est plus l’église du cimetière. L’Église des Chaprais est une Église paroissiale… la cérémonie peut avoir lieu à St Martin des Chaprais et très souvent l’inhumation a lieu dans les autres cimetières de la ville. À l’inverse des paroissiens des autres quartiers de la ville ont leur célébration dans leur Église paroissiale et peuvent être inhumés au cimetière des Chaprais parce que telle famille possède une concession.

egliseduciel

Quelles sont vos priorités ?
Je m’efforce de maintenir un équilibre entre d’une part les préoccupations des chrétiens qui viennent aux célébrations : leur donner la possibilité de se ressourcer et leur proposer de belles liturgies et d’autre part avoir le souci de ceux qui sont loin de l’Eglise : être missionnaire, ne pas se replier sur soi, avoir le souci des personnes seules.

Intérieur de l'église Saint Martin

Les messes dominicales ont lieu à l’Eglise Saint Martin soit à 18 h un samedi sur deux soit à 10 h 30 le dimanche des autres semaines
Concrètement ?
J’essaie de passer beaucoup de temps auprès des jeunes et auprès des parents qui demandent un baptême. Je rencontre plusieurs fois les fiancés qui se préparent au mariage et les invite une fois à dîner dans ce parcours de préparation. C’est souvent l’occasion d’un bel échange. On a aussi lancé un groupe de 25-40 ans.
Vous n’êtes pas seul à vous occuper de la paroisse, combien de personnes sont engagées ?
On peut estimer à 600 personnes, les pratiquants réguliers, les fidèles et à près d’un millier ceux qui viennent à l’une ou l’autre des cérémonies. Plus d’une centaine de laïcs bénévoles sont engagés dans différents domaines cela va de l’accueil, de la catéchèse au ramassage des vieux papiers etc … A la tête de l’unité paroissiale, il y a une équipe de 5 personnes. Nous avons la chance d’avoir un nouveau diacre : Dominique Barçon.
Les catholiques du quartier sont partagés entre deux paroisses, pourquoi ?
Effectivement, il y a ceux qui sont rattachés à l’unité paroissiale Saint Vincent de Paul et ceux qui vont au Sacré Cœur.

église du Sacré Coeur avenue Carnot

Cela date de l’an 2000, j’ai cru comprendre qu’à l’époque il ne régnait pas une grande harmonie entre les deux curés. Les paroissiens ont été amenés à voter sur le regroupement, et ni l’un ni l’autre curé n’étaient chaud pour un regroupement du quartier. Le regroupement s’est donc fait avec d’autres paroisses : Saint Martin avec Sainte Jeanne d’Arc et Saint Michel (Bregille), le Sacré Cœur avec le centre ville. C’est un peu une anomalie. Est-ce pour cette raison que le quartier des Chaprais n’intègre pas vraiment le secteur de la Mouillère ?
Quelles relations entretenez-vous avec les autres chrétiens ?
Nous avons des relations régulières avec les protestants et les orthodoxes. Par exemple, chaque Vendredi Saint nous faisons une lecture œcuménique.

église orthodoxe

Nous avons même donné la possibilité aux orthodoxes de créer une chapelle à l’arrière de l’église Sainte Jeanne d’Arc pour leur permettre de célébrer leur liturgie.

Et les autres ?
Nous ne sommes pas une secte, la liberté des individus prévaut. Chacun agit selon sa conscience. Je connais des catholiques qui ont rejoint une secte, qui se sont fait « embobiner » en quelque sorte et qui sont revenus. Nous sommes ouverts aux gens qui cherchent, à discuter avec des agnostiques. Ainsi, il faut noter que quatre adultes se préparent au baptême.

Eglise des Chaprais un échafaudage contre les chutes

 

Nouveau : La Paroisse va célébrer le 10 ° anniversaire de la pose de ces échafaudages

Le bâtiment de l’église Saint Martin est entourée d’échafaudages Pourquoi ?
Le clocher a été refait il y a 25 ans, mais avec un matériau de mauvaise qualité. Les chutes représentent un danger pour les personnes qui s’approchent de l’église. Un premier échafaudage, une sorte de tunnel a d’abord été installé. Puis ce nouveau qui devait être agrémenté de reproductions. L’abord n’est pas vraiment esthétique !

église Saint Martin des Chaprais fresque

Le bâtiment appartient à la ville, c’est donc à elle de prendre des mesures. D’après une étude, le colmatage coûterait 815 000 euros et il ne durerait pas 25 ans ! Lors d’une réunion, l’an passé, avec la ville, la DRAC, les Monuments de France, nous avons contesté cet éventuel gaspillage des deniers publics, il y avait aussi un projet de démolir le clocher et de le remplacer par un petit clocher similaire à celui de l’ancienne église. Les Monuments de France s’y opposent avec juste raison. Depuis, nous n’avons plus de nouvelles.

clocher de l'église Saint Martin des Chaprais
Que pensez-vous du quartier des Chaprais ?
Je suis très heureux dans le quartier. J’ai l’impression que ce quartier est encore un peu épargné par la vague d’individualisme, du « chacun pour soi ». Il y a encore un esprit associatif, communautaire, la preuve avec des associations comme l’équipe des vieux papiers, L’Aiglon, Vivre aux Chaprais par exemple.

Claude Guinchard et l'équipe des Vieux papiers
Que pourrait-on faire pour améliorer le quartier ?
Dans le temps, il y avait lors de la Saint Fiacre, au moment des récoltes des jardiniers, un dimanche festif. Cette pratique s’est perdue, je rêve de pouvoir retrouver cet esprit où l’on prend le temps de se voir, de se rencontrer de façon festive. Mais mettre sur pied quelque chose de ce genre, cela prend du temps, cela demande de l’organisation. Ce n’est pas facile quand les jeunes couples ont pris l’habitude de partir chaque week-end chez les parents ou beaux-parents.

Voir la page consacrée à la rue de l’église

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