Chantal Jeannin, clown
Chantal Jeannin, clown, Bouillote compagnie
interview n° 56 réalisée le 20 août 2013 mise en ligne le 23 août 2013
Vous considérez-vous comme Chapraisienne ?
Je suis de partout, mais c’est avec les Chaprais que j’ai le plus de liens. J’ai vécu 10 ans aux Chaprais, mes parents 30 ans, rue Tristan Bernard. J’ai fait ma communion à l’église des Chaprais. Mes enfants ont été à l’école des Chaprais. J’ai habité rue de la Rotonde J’y serais restée, si j’avais pu acheter l’appartement que j’occupais ou un autre dans la même cage. Malheureusement, les propriétaires ont décidé autrement.
Comment caractériser votre activité professionnelle ?
Je suis dans le spectacle vivant : comédienne, clown, animatrice d’ateliers clown, formatrice. J’ai le statut d’intermittente du spectacle. Voir le blog tel 06 72 89 35 04
Quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai travaillé 20 ans dans une école d’éducateurs spécialisés, à temps partiel. En même temps, je faisais du théâtre d’abord avec Jacques Vingler et Jacques Fornier : du vrai théâtre d’éducation populaire au Centre de Rencontres rue de la République avec une présentation à l’Espace Planoise. Puis avec Patrick Mélior du Théâtre Alcyon à Chaudanne. C’est grâce à lui que j’ai rencontré sa sœur et me suis orienté vers l’activité de clown. En 2008, nous avons créé une association Bouillotte et Compagnie. C’est dans ce cadre que je travaille, assez souvent avec Catherine Treuvey.
Comment devient-on clown ? Quelles qualités faut-il avoir ?
On a tous un clown en nous, il faut aller le chercher. C’est cette partie cachée, avec des faiblesses. On va les montrer, pour en rire soi-même et peut-être faire rire les autres. Cela nous amène à prendre de la distance avec ce qui nous arrive. Par rapport au théâtre, le clown ne joue pas avec les mots, mais avec le non verbal : les émotions et le corps. Pour être au dessus des émotions, ne pas les subir !
En quoi consiste vos spectacles / interventions /animations ?
Dans le quartier des Chaprais, on ne m’a encore pas embauchée pour animer le Troc des Chaprais, c’est dommage. J’ai participé à une animation à la rentrée des classes de maternelle. L’an passé à l’Helvétie, en septembre 2013 ce sera à l’école Paul Bert rue Duchaillut. J’ai participé au carnaval Fontaine Argent en février 2013.
Un travail sur plusieurs séances a été fait par les enfants de l’école maternelle des Chaprais avec ma participation, il s’est terminé par un spectacle/chorale principalement préparé, organisé par les enseignants et présenté aux parents en juin 2013 au lycée Pergaud . J’ai pu y jouer « l’ogre mangeur de sons ».
Votre public est-il uniquement composé d’enfants ?
Non, je fais aussi des spectacles pour les adultes. Je propose en particulier Bouquet surprise » (j’ai dans les bras un bouquet de fleurs pliées en Origami)
C’est de la poésie et de l’humour. Parmi la soixantaine de poèmes, un de Victor Hugo : « Bons conseils aux amants » Par ailleurs, une bonne partie de mon activité est réalisée avec des maisons de retraite. J’espère bien participer à l’animation de la nouvelle maison de retraite rue Paul Bert. J’ai déjà proposé une animation à l’EPHAD de Quingey. C’est formidable Les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer qui sont dans l’instant présent, sont parties prenantes, elles jouent avec moi.
Quelles sont vos interventions récentes ?
Le spectacle « Bouillotte et son coeur qui pilpate » pour le quartier de la Grette, en extérieur,dans le cadre des festivités d’été organisées par la Ville
Quelles sont les prochaines ? Autres projets ?
Je propose un stage de clown pour adultes, les 28 et 29 septembre. Cela se passera à Salins dans le chalet de l’association Les Amis de la Nature. Il y a déjà 10 inscrites. Il reste encore 4 ou 5 places. C’est ouvert aux hommes comme aux femmes.
Avec les enfants, je travaille à un nouveau spectacle un conte à sensibilité écologique Le respect de la nature c’est mon dada.
Ainsi je me déplace en vélo. Le vélo, c’est la liberté ! Je me suis passée complètement de voitures durant deux ans. Je privilégie les transports en commun, le train en particulier.
En dehors de cette activité professionnelle participez-vous à d’autres associations ?
J’ai fait partie de 5 associations. Je n’en n’ai gardé que deux. Depuis 1977, j’adhère aux Amis de la Nature une association qui a longtemps été présidée par Jacques Lorimier malheureusement décédé ces jours-ci. Respect de l’environnement, respect des autres, la marche … Cela me plait. C’est un collectif qui gère un chalet Lou Be Co (Le beau coin en patois) dans le hameau de Baud à Salins dans un cadre magnifique. Voir le site des Amis de la Nature
Pouvez-vous présenter le but de l’association SEL ?
Ce sigle veut dire Système d’échange local. Il s’agit de promouvoir un échange de biens et de savoirs sans utiliser l’argent. Voir le site Web de l’association bisontine SEL
En quoi consiste concrètement l’activité de ses membres ?
Il y a une soixantaine de membres à Besançon. J’en fait partie depuis 1998. Nous organisons régulièrement une BLE (Bourse locale d’échange) : en 2012 /2013 on s’est réuni dans les locaux de la Chapraisienne, 48 rue de Belfort. Cet été, nous sommes accueillis par le Foyer de la Cassotte. Le prochain rendez-vous ouvert à tous est fixé dans ce lieu samedi 24 août. Chacun peut venir proposer quelque chose et l’échanger contre un autre bien ou service. On comptabilise ces échanges en « gouttes de lait »
Est-ce difficile de trouver une salle aux Chaprais ?
Oui, surtout lorsqu’on est une association qui n’a pas d’autres ressources que les cotisations de ses adhérents. Je ne connais guère d’autres salles. Beaucoup d’animateurs chapraisiens d’association sont obligés de chercher dans d’autres quartier. C’est ce que nous allons devoir faire à Montrapon.
Que pensez-vous du quartier des Chaprais ?
C’est un quartier tranquille où il y a des échanges entre les habitants, en grande partie grâce à la présence des commerces. Et aussi grâce aux associations comme l’Aiglon, Le Café des pratiques, Vivre aux Chaprais
Avez-vous des souvenirs anciens concernant ce quartier ?
Oui, une image, 40 ans après : celle de la balançoire-bateau à la kermesse de l’Aiglon
Fréquentez-vous régulièrement des commerces ou services dans le quartier ?
Oui, je privilégie le petit commerce. Les grandes surfaces anonymes, ce n’est pas mon truc. Je vais par exemple chez Martin et Muller, chez Christe, à la boucherie, au bureau de tabac, j’allais au pressing Cuenot et je vais chez le médecin aux Chaprais
Que pensez-vous de l’action de Vivre aux Chaprais ?
C’est une association très dynamique qui mène une action efficace et rapide. Elle fait connaître le quartier et crée du lien entre les gens. J’étais très contente d’habiter dans la même cage d’escalier que le Président et la secrétaire de l’association Vivre aux Chaprais. Ils sont très chaleureux et connaissent tout et tout le monde dans le quartier. Ils n’hésitent pas non plus à encourager les artistes.
Que pourrait-on améliorer aux Chaprais ?
La place pour les cyclistes. Mais il ne faudrait pas continuer à empêcher les automobilistes de venir jusqu’au bout de la rue de Belfort. Si l’on veut que le commerce continue à faire vivre le quartier, il faut faciliter l’accès et le stationnement jusque vers la gare et pas seulement devant le Supermarché Casino.
Encourager les habitants à composter leurs déchets c’est bien. Malheureusement, tout le monde n’a pas un composteur au pied de l’immeuble comme celui du 22 rue de la Rotonde. Par ailleurs, les horaires du chalet de compostage installé rue de la Liberté ne sont pas assez pratiques.
Sur le plan associatif, il manque des locaux pour se réunir. Il me semble aussi que pour les personnes certes âgées, mais valides, on pourrait ne pas se limiter à leur proposer seulement de rester enfermées dans une salle (peu accueillante) pour des jeux de cartes .