« L’enlèvement » : Marco Bellochio au sommet de son art

« L’enlèvement » : Marco Bellochio au sommet de son art


Le cinéaste Marco Bellochio revient sur l’enlèvement par l’église d’un enfant juif baptisé par erreur par une servante catholique…



L'enlèvement film de Bellochio

Marco Bellochio avait réalisé en 2019 « Le traître » un film sur l’histoire de Tommaso Buscetta dont les révélations ont permis au juge Falcone de lutter efficacement contre Cosa Nostra.

Depuis; le cinéaste s’est illustré avec la série « Esterno notte » diffusée en début d’année ; dans cette série il retraçait les 55 jours de la captivité d’Aldo Moro chef de file des démocrates chrétiens enlevé et assassiné par les brigades rouges

Inlassablement, le cinéaste traque l’Histoire de la société italienne.,

Présenté au Festival de Cannes cette année, le film relate l’enlèvement d’un enfant à une famille juive par la brigade du pape-roi en 1838.

Baptisé en secret par une servante disposée à préserver son âme le petit Edgardo va devenir chrétien définitivement.

Le film mené par une caméra de maître, montre comment un enfant se détache de sa famille après un lavage de cerveau d’une grande efficacité et devient catholique malgré le combat mené par sa famille et le scandale de l’affaire au niveau mondial
L'enlèvement rencontre mère fils
Marco Bellochio est devenu au fil du temps un pourfendeur d’institutions : on voit comment un enfant enlevé à sa famille et formaté par l’église finit par renier les siens. Et comment, l’église réussit à lui transmettre le syndrome de Stockholm, une telle dépendance qu’il finit même par devenir prêtre.

Par un montage alterné, le cinéaste nous donne à voir d’un côté la famille en lutte pour récupérer l’enfant et l’église capable de tout pour endoctriner l’enfant.

L’enfant devient un autre, malgré de rares moments de rebellion. Le premier est un rêve de l’enfant. Edgardo se voit déclouant un crucifix. Le Christ se lève et quitte l’église libéré de la croix. Le seconde est une insulte à l’égard du pape ; il sera puni et devra en signe de contrition tracer des croix avec sa langue sur le sol de l’église.
Ce retour sur une zone d’ombre de l’histoire italienne nous donne à voir la violence du contexte qui conduira à la douleur extrême d’une famille.

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