Le célèbre sculpteur Paul Gonez participera à la 3e Rencontre des artistes des Chaprais

Le célèbre sculpteur Paul Gonez participera à la 3e Rencontre des artistes des Chaprais

Paul Gonez présentera des sculptures à la Cassotte les 28 et 29 octobre

Paul Gonez, vous êtes un sculpteur célèbre et vous avez accepté de participer à la 3e Rencontre avec les artistes des Chaprais, pourquoi ?
Je trouve cette initiative très intéressante et sympathique. C’est bien que les gens du quartier fassent quelque chose ensemble. C’est bien de montrer que dans le quartier des Chaprais, il y a un grand nombre d’artistes.
Combien avez-vous créé de sculptures monumentales ? Quelles sont vos plus grandes réalisations ?
J’en ai réalisé plus d’une quinzaine. La plus grande et la plus visible est celle du rond point d’Etalans qui symbolise le début de la route des micro-techniques.

Depuis combien de temps sculptez-vous ?
Cela fait 55 ans que je fais ce travail en tant que sculpteur professionnel. J’ai commencé par des sculptures animalières comme la pie aux Clairs-Soleils. Depuis, les arbres ont poussé, on ne la voit plus guère.
Paul Gonez La pie

Etes-vous originaire de Besançon ?
Je suis né à en Loire atlantique en 1946 d’une famille originaire du Nord de la France. Puis mes parents furent nommés à Besançon en 1954, mon père devenant intendant à l’Ecole Normale et ma mère, institutrice à l’école d’Helvétie.

Paul Gonez octobre 23
Comment êtes-vous devenu sculpteur ?
Etant gamin, je collectionnais les insectes, je récupérais divers objets. J’ai commencé à faire des sculptures en plâtre. Collégien, j’ai suivi les cours du jeudi aux Beaux-Arts de Besançon et commencé à réaliser des figures d’animaux en acier soudé dans l’atelier de ferronnerie et de menuiserie de l’Ecole Normale Montjoux.
Sur les conseils de mon professeur, Jean Gilles, je suis entré aux Beaux-Arts en 1962. J’ai étudié sous la direction des professeurs de sculpture et de dessin, Jean Gilles, Georges Oudot et Jacques Voitot. Puis à 20 ans j’ai fait des fouilles archéologiques.


Quel a été votre parcours professionnel ?
En 1968, j’ai obtenu un poste de dessinateur à l’institut de géographie de la Faculté des Lettres de Besançon . C’est pendant cette période que j’ai créé de nombreuses sculptures en acier soudé d’inspiration animalière, anatomiquement réalistes, mais aussi imaginaires et souvent de grandes dimensions. Ce n’est qu’à partir de 1973, que j’ai pu me consacrer exclusivement à la sculpture et commencé à pouvoir enfin en vivre avec une première commande publique pour le collège de Frasne.
Je me suis perfectionné aux techniques du moulage et de la patine à l’atelier de moulage du Musée de Besançon (Palais Granvelle) sous la direction d’Alfred Monterrosso.

Depuis quand êtes vous installé rue de l’Avenir ?
C’est en 1976, que j’ai acheté ce local en friche qui avait abrité la première usine de Bourgeois Découpage.

14 rue de l'avenir atelier de Paul Gonez

Il restait encore trois petites presses. Je l’avais repéré depuis longtemps en me promenant dans le quartier. Depuis, je l’ai aménagé pour y travailler confortablement et transformé en lieu d’exposition.

Quelles sont les artistes qui vous ont inspiré ?
En sortant de l’école des Beaux Arts j’étais inspiré par Dali, puis Brancusi et aussi Modigliani. Mais ensuite, il m’a fallu m’écarter de ces références pour trouver une voie personnelle.

Dans votre évolution artistique, peut-on distinguer des périodes ?

A partir de 1979, j’ai délaissé l’acier soudé pour le bronze avec des formes plus épurées pour des réalisations de figures animales et humaines.
Paul Gonez osieaux

En 1980, j’ai créé mes premières sculptures figuratives fantastiques et chimériques. Puis à partir de 1985, j’ai utilisé l’acier inoxydable et produit la première œuvre monumentale abstraite (Disque ailé).
En 1991, j’ai trouvé de nouvelles sources d’inspiration lors de séjours en Afrique en réalisant par exemple des masques. De nouvelles créations associent l’acier, la pierre, le verre, le bois au bronze, empruntant des symboles d’origine culturelle multiple.
Gonez 2012 masque guerrier

En regardant vos différentes créations, on observe la prédominance des formes rondes, pourquoi ce choix ?
Oui je privilégie les formes ovoïdes. Je préfère le cercle plutôt que le carré pour des raisons esthétiques et symboliques. J’ai cherché à représenter l’oeil, l’oeuf, l’astre etc …

Tourbillon cosmique qui sera exposé à la Cassotte les 28 & 29 octobre

Vous avez partagé votre passion de la sculpture ?

Oui, j’accompagne régulièrement un petit groupe d’élèves devenus amis qui viennent sculpter dans mon atelier. J’ai proposé des cours de sculpture aux futurs enseignants (à l’ IUFM). J’ai animé des séances de sculpture en Afrique.

Vous avez participé à de nombreuses expositions lesquelles ?

Oui à Besançon, dans la région et ailleurs.
J’ai été invité par le peintre Pierre Bichet au salon des Annonciades à Pontarlier. et j’y ai exposé plusieurs fois. J’ai exposé aux différentes éditions de la Biennale des artistes de Franche Comté.


Paul Gonez Biennnale 2017

J’ai exposé place de la Révolution dans les anciens locaux du Conservatoire De l’âge du fer à l’âge du bronze. En 2016, j’ai fêté « 50 ans de création » dans mon atelier. Je regrette la diminution de lieux d’exposition spécifique comme celui de Delle du temps de Raymond Forni.

Qu’allez-vous présenter samedi 28 et dimanche 29 octobre à la Cassotte ?
J’apporterai deux vitrines de petites pièces et quelques sculptures plus volumineuses

sculpture Paul Gonez
octobre 23

Quels sont vos liens avec le quartier des Chaprais ?
Ils sont multiples. Mon atelier est au pied de Bregille, mais je me considère comme chapraisien. Il me suffit de traverser la voie ferrée pour fréquenter tous les commerces et services des Chaprais. J’ai appris à sculpter dans l’atelier des Beaux Arts qui se trouvait rue Isenbart devant la brasserie Gangloff avant sa démolition et la construction du Président.

atelier sculpture rue Isenbart

Mon professeur et ami Georges Oudot était chapraisien, il utilisait la pierre de l’entreprise Franzi. J’ai participé à la création de la sculpture du cheval blanc 48 rue de Belfort. C’est une commande que je devais réaliser, mais je n’ai fait que l’ossature, c’est Claude Fortier qui l’a réalisée en cuivre dans mon atelier.
Cheval Blanc 48 rue de Belfort


Retrouvez Paul Gonez et 18 autres artistes des Chaprais
au foyer de la Cassotte, 18 rue de la Cassotte
samedi 28 (à partir de 14 h) et dimanche 29 octobre de 10 h à 18 h.

Categories: Actualités, art