« Jeanne du Barry » le faste et ses coulisses.
Le film était présenté hors compétition en ouverture du Festival de Cannes et on peut presque faire un parallèle entre le faste de la cour à Versailles et le faste du festival de Cannes. C’est comme si tout ce que le cinéma peut avoir de plus cher et de plus scintillant regardait en arrière cet autre monde d’opulence, cette autre cour d’un autre temps.
En effet, pour réaliser le film Maiwenn n’a reculé devant rien. D’abord se mettre en scène dans le rôle principal de Jeanne Bécu jeune fille modeste devenue Jeanne du Barry la favorite du roi grâce à sa façon de minauder et son goût de la provocation.
Ensuite choisir Johnny Depp dans le rôle du roi Louis XV. Le Festival de Cannes lui a déroulé le tapis rouge. Voici de quoi prendre une volée de bois vert de la part des féministes quand on connaît les affaires de violences le concernant.
C’est un film né de l’envie de Maiwenn de se mettre en scène, de faire le portrait d’une femme libertine dans un monde corseté.
Aucune place n’est accordée au roi. Maiwenn n’en a cure ; elle se met en scène somptueusement déclinant devant les spectateurs tout son savoir faire pour montrer Jeanne de Barry comme une femme libertine, alors qu’en réalité elle ne l’était pas. Et pour couronner le tout, si j’ose dire, elle donne une image terrifiante des autres femmes de la cour : elles sont méchantes, jalouses et stupides. Est-ce une stratégie pour occuper tout l’espace du film ou une forme de mépris ?
Alors à tous ceux qui trouvent la parole de Justine Triet non adaptée à la cérémonie du Festival de Cannes, regardons cette autre face du cinéma. Justine Triet (à la différence de Maiwenn) est restée dans un schéma de production à la hauteur de son sujet sans chercher des financements au Quatar (ce qui à propos du film de Maiwenn est souvent dissimulé médiatiquement). « Jeanne de Barry » est fait de tout cela et il fait bon parfois oser se glisser dans les coulisses du cinéma !
Signalons la publication sur le mensuel « La Presse bisontine » de mars 2023 d’un dossier sur le cinéma dont un article sur l’histoire du cinéma à Besançon avec Michèle Tatu.
Michèle Tatu proposera à la rentrée une conférence illustrée sur l’histoire du cinéma organisée par Vivre aux Chaprais
