Histoire du 14 avenue Fontaine Argent, la maison Faivre Chalon, mais pas seulement
Le passage pittoresque entre Fontaine Argent et Mouillère a connu différentes activités et habitants
Avec les travaux de la rue Beauregard, bien des piétons ont emprunté ce traje entre la rue de Vittel et la rue des Chalets.
En passant sous le porche de l’actuel n° 14 de l’avenue Fontaine Argent, à gauche du salon Isabel Coiffure, on a l’impression de changer de monde.
La distillerie Faivre Chalon
C’est surtout le bâtiment situé à gauche qui intrigue. Il est actuellement occupé par l’école de danse de Françoise Jeandey puis des logements. Deux articles ont déjà été publiés sur la distillerie Faivre Chalon qui occupait cette adresse.
L’entrée était méconnaissable :
avec son enseigne et son commerce vers 1900
Si l’on observe de près l’entrée actuelle de la maison à droite
On remarque un portail métallique similaire (l’enseigne en moins)
Si l’on s’avance dans ce passage, on peut observer la face arrière de l’ancienne distillerie occupée actuellement par un garage et quelques logements
Ce bâtiment est répertorié à l’inventaire du Patrimoine de la région avec l’explication suivante :
Une distillerie est construite en 1857 par Joseph Duvoid sur une vaste parcelle, bordée au sud-ouest par la rue de la Mouillère et traversée par le ruisseau de Fontaine-Argent. Elle sera par la suite délimitée au nord-ouest par l’avenue Fontaine-Argent, avec un accès au n°14. Une corroierie (travail du cuir après tannage) est bâtie sur la parcelle en 1872 par un dénommé Victor Bourdon, à laquelle succède une scierie à vapeur établie en 1876 par Louis Isidore Roussel.
La distillerie Faivre-Chalon s’installe sur le site, au nord du ruisseau, vers 1898. Etablie « à la Mouillère » en 1878, elle s’installe 11 rue des Chaprais vers 1883 (B 61), avant de s’installer à l’extrême fin du 19e siècle dans des locaux qu’elle fait construire. La distillerie est classée en 1889 dans la spécialité « absinthe ». D’après la matrice cadastrale, une « petite distillerie » est imposée en 1902, donc achevée en 1899, suivie d’une autre « petite distillerie », imposée en 1907, donc achevée en 1904. Un « logement et atelier » sont achevés en 1905. Encore signalée dans l’annuaire départemental de 1921-1922, la distillerie Faivre-Chalon disparaît peu après, son propriétaire étant mentionné en 1925 comme négociant.
En face, un bâtiment avec de grandes baies et des grilles remarquables abritait un atelier
L’autre façade, côté ruelle de la Mouillère est assez similaire et remarquable
En 1906, l’atelier Humbert se présentait ainsi
Probablement l’atelier d’horlogerie de Paul Humbert dont l’adresse postale était 13 rue de la Mouillère
Ce bâtiment est répertorié au patrimoine de la Région avec l’explication suivante :
Vers 1904, Paul Humbert fait construire sur la parcelle une fabrique de fournitures pour l’horlogerie (pendants, anneaux, couronnes), domiciliée au n°13 rue de la Mouillère. Il apparaît pourtant comme « établisseur en horlogerie » dans l’annuaire départemental de 1905. En 1912, il sollicite l’aide du conseil municipal pour l’aider à transférer son établissement dans une nouvelle usine au lieu-dit Sous Beauregard (IA25001742). Toujours active rue de la Mouillère en 1917-1918, l’usine emploie alors 250 personnes.
Qui habitait au 14 avenue Fontaine Argent ?
Selon le recensement de 1921, René Faivre Chalon, né en 1882, habitait au 14-4 avenue Fontaine Argent patron, avec la profession de négociant distillateur. A la même date, au n° 24 habitait Joseph Thieulin né en 1886 comme industriel (automobile) avec sa mère Alexandrine et une domestique.
Dix ans plus tard, en 1931, on dénombre 60 habitants au numéro 14 de l’avenue Fontaine Argent. La maison appartient toujours à la famille Faivre Chalon. 11 habitants travaillent dans l’horlogerie : Marie Louise Wetzel qui travaille avec son fils horloger chez Lipmann ; Paul Jeanneret, un ressortissant suisse est horloger chez Bertrand, Jules Vuillemin est horloger chez Anguenot; un autre ressortissant suisse Paul Lombart est aussi classé comme horloger ainsi que son épouse et ses deux filles. Il y a aussi des employés de banque, de la poste, des douanes. Deux capitaines habitent aussi là en famille ainsi que Jules Prade, le Procureur de la République. Il faut aller au 110 e ménage pour trouver les propriétaires, Robert Lamblot né en 1904 à Bizerte et sa femme Jeanne née Faivre Chalon en 1911 avec la profession de négociants en vins.
Au 13 rue de la Mouillère, plus de trace de Humbert parmi les 33 habitants recensés en 1931, mais une habitation appartenant encore à la famille Faivre Chalon. Les professions sont diverses : plusieurs ouvriers aux Compteurs, un plombier, des couturières… et un patron serrurier : Jean Verdet.
A noter juste à côté, au 15 rue de la Mouillère, le marchand de vins Louis Mouterde
Depuis cette époque, la ruelle de la Mouillère a complètement changé côté pair
Beaucoup de béton !
Sources : Recensement de la population par les archives municipales numérisées de Besançon et http://patrimoine.bourgognefranchecomte.fr/