Du vélo à l’immobilier, les souvenirs et les jugements de René Ostertag

20 ans de vélo

Si le coureur cycliste Jean de Gribaldy, dit le Vicomte est encore très connu à Besançon. René Ostertag ne l’est plus autant. Avec la publication du récit de sa vie, écrit avec l’aide de Roger Faindt, on a un témoignage intéressant René Ostertag a son franc-parler, il n’hésite pas à dire ce qu’il pense des personnes avec qui il s’est confronté. Il est beaucoup question de cyclisme, c’est logique, mais pas seulement.

Né à Paris en 1926, il a passé son enfance à Besançon dans le quartier Battant auprès de son père Pierre qui avait fait du vélo en amateur et tenait un magasin de cycles au 111 rue Battant. 

Puis il a pris le relais et consacré au vélo 20 ans de sa vie, des années 1940 à 1960. « Le vélo c’est un sport de pauvre, on a besoin de deux jambes. ». Il a effectué la plus grande partie de sa carrière en tant que coureur indépendant, ou avec Terrot-Hutchinson. Son palmarès compte « 360 victoires. des petites, mais des belles aussi, devant les meilleurs pros. La première, c’était en 1943, les premiers pas Dunlop, je n’avais pas 18 ans et on gagnait une paire de boyaux ». « La première année, j’ai gagné 17 courses soit 375 000 francs. Je me suis dit je suis riche. Je voulais m’habiller, je n’avais pour sortir que la tenue donnée par l’armée américaine à la fin de la guerre. J’ai acheté un costume civil» Il est fier d’avoir parfois battu les grands champions comme Fausto Coppi en 1953 au Locle.

René Ostertag le classement des courses auxquelles il a participé

Revoir un billet de Jean Claude Goudot consacré aux courses cyclistes. Il évoquait déjà René Ostertag

20 ans de vélo : René Ostertag s’arrête en 1965. C’est dur le vélo… » J’aurais pu ouvrir un magasin de sport, « comme tout le monde », dit-il. Non, il est embauché comme commercial d’abord chez Citroën. Ensuite, il travaille chez Total, puis à la SMCI…

René Ostertag devenu commercial chez Total puis dans l’immobilier à la SMCI

Les 3 Pierre de la SMCI
Pierre Paget et Pierre Poulet furent les deux grands patrons de la SMCI. Je connaissais bien monsieur Poulet car lorsque nous habitions 25 rue de Dole, la maison au fond de la cour appartenait à ses parents. Le directeur était Pierre Sdrigotti. J’avais la chance de les connaître tous les trois. Quand j’allai les voir pour chercher du travail après avoir quitté Total, ils me proposèrent de leur trouver des emplacements pour construire.
Je dénichai un terrain derrière l’église de la rue Villarceau où fut construit le Richelieu, un autre rue des Vieilles Perrières etc …Vu mon succès, ils me nommèrent responsable commercial pour la Haute Saône. En deux ans, je vendis tout un programme. Je travaillais tous les samedis et je recevais jusqu’à 50 visites.

Un des nombreux bâtiments construit par la SMCI aux Chaprais : le Marly entre la rue des Jardins et la rue Tristan Bernard

« Pierre Sdrigotti, le directeur de la SMCI qui fit construire entre 5 000 et 6000 logements, fut viré comme un malpropre par le groupe Pelège et notamment Jean Michel qui tirait les ficelles. Un conseiller général qui était patron d’une fabrique de pain à la Bouloie. Un homme qui se prenait pour un grand entrepreneur. C’est lui qui fit bâtir le Centre Saint Pierre, ce bâtiment où aujourd’hui les commerces sont vides. Un type qui croyait qu’il savait tout. »

L’origine de constructions aux Chaprais, avenue Fontaine Argent

Pierre Sdrigotti me proposa de travailler avec lui au sein d’une société en participation. Il me demanda de savoir où il y avait des terrains à vendre.
Un terrain, avenue Fontaine Argent derrière le consulat suisse était à vendre. Pierre me demanda d’aller sur place, muni d’un mètre afin de mesurer le passage de façon à vérifier qu’il était possible de faire passer des voitures. …

La réponse était positive et Pierre acheta le terrain qui appartenait aux moines capucins… Ceux de Besançon, logeaient rue de la Cassotte. Des religieux qui marchaient pieds nus même l’hiver. Pierre possédait déjà le terrain de la Pyramide et avec celui du consulat suisse, il était possible de faire un bel ensemble de plusieurs immeubles. … Nous avions du boulot pour deux ou trois ans. Le bâtiment de la Pyramide était en construction et j’avais déjà vendu 25 % du programme. J’entendis dire que la Caisse de retraite des gens du bâtiment cherchait un immeuble pour loger ses retraités. Je pris contact et proposai le projet : vingt cinq logements et soixante deux bureaux avec l’architecte Jean Maître. La CMDP m’informa être intéressée par l’achat du consulat pour installer la banque des professionnels de santé. Je proposai l’achat du consulat en l’état, il y avait beaucoup de rénovation à entreprendre-pour la somme de soixante-cinq mille francs.


Je me rendis à Nancy pour rencontrer les responsables de la Caisse de retraite des gens du bâtiment et j’informai Pierre qu’ils achetaient le bâtiment en payant 50 % au démarrage et le solde à la livraison. Nous fîmes vingt quatre logements et vingt-quatre garages. … Pierre me confia la décoration des entrées et des étages. Une opération qui fit gagner beaucoup d’argent à la jeune société.


Vue des 3 bâtiments derrière l’école maternelle Fontaine Argent.
En dix ans nous avons construit neuf immeubles. Pierre Sdrigotti décéda de maladie dix ans après notre association. J’avais soixante-douze ans et je fis valoir mes droits à la retraite après cinquante-huit années de travail.

Le cyclisme a tenu une très grande place dans mon existence. Le sport m’a donné le goût de l’effort, de la ténacité : une école de la vie.
Une vie très remplie, qui m’a permis de me réaliser.

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Pour compléter l’information, voici comment la SMCI actuelle présente son passé

La SMCI est née en Franche-Comté en 1936, elle est à l’origine des plus célèbres constructions de la région. A Besançon, berceau historique de la société, notre empreinte est manifeste dans de nombreux quartiers. Elle façonne le paysage architectural de la ville. Qualité des emplacements, audace architecturale sont les premiers signes de l’expertise développée au fil de ces années à Besançon puis dans les grandes villes françaises. C’est dans les années 50 que SMCI s’implante à Lyon et réalise des immeubles qui sont aujourd’hui considérés comme des références.

.En 2002, Fabrice Jeannot reprend le groupe et lui donne un nouvel essor. De nouvelles « collections immobilières » se développent en Franche-Comté, en Bourgogne puis à Lyon. SMCI avec son label Pierre et Vie est le spécialiste de la rénovation des lieux chargés d’histoire. Récompensée à 2 reprises par le CAUE pour la qualité de ses réhabilitations de bâtiments anciens, 3e prix national des trophées de la réhabilitation décerné par le Ministère de la Culture… SMCI Pierre et Vie a la passion des lieux d’exception.

Merci à Christian Mourey. Sources : René Ostertag, un nom, une passion En vente à L’Intranquille, Forum et Cultura.

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