Vendeur de bestiaux, de parapluies, épicier, boulanger, libraire et cinéma rue des Chaprais … il y a 100 ans
La rue des Chaprais, très active en 1921 avec 300 habitants
Imagine-t-on une vingtaine d’artisans et commerçants rue des Chaprais et des marchands de bestiaux, une cultivatrice, épicerie, boulangerie, librairie, marchand de parapluie et un cinéma etc .. ?
Et pourtant au n° 2 il y avait un négociant en vins, au numéro 3 habitait une cultivatrice, deux cordonniers (au 7 et au 20), un scieur de bois et un ébéniste au numéro 14 et surtout des marchands de bestiaux au n° 16
Plusieurs articles publiés sur www.chaprais.info ont déjà évoqué trois activités passées et disparues
Au n° 9, vivait la famille d’Auguste Chambre né en 1859 à Saint-Privat en Corrèze qui était marchand de parapluies
Au numéro 18, Auguste Marchand et son fils René (apprenti) exerçait la profession de « cinématographe » dans la première salle de Besançon qui deviendra ensuite le Vauban
Et un peu plus haut, un libraire dénommé Victor Piron
Puis la librairie Prost
qui subit le bombardement de 1943
Mais tout le monde n’était pas patron !
Il y avait aussi 12 cheminots travaillant pour la Cie PLM, une quinzaine d’horlogers dont 3 chez Lipmann et une dizaine d’autres métallurgistes ou mécaniciens dont 5 aux Autos Schneider.
D’autres hommes travaillaient dans le bâtiment.
30 femmes étaient soit domestique, soit journalière, soit exerçaient une profession de service « ménagère » ou dans l’habillement. (tricoteuse, lingère, culottière…)
On remarque aussi la présence d’un Conseiller à la Cour d’Appel et d’un prêtre au numéro 5, d’un clerc de notaire et d’une institutrice au numéro 8.
Depuis quand cette rue existe-t-elle ? Pas visible sur ce plan du début du XIX°
Elle apparaît sur ce plan Landresse de 1862. C’est depuis 1881 qu’on la nomme ainsi
Une ligne de tram y est tracée en 1896
On remarque assez peu de maisons au bord de la rue
La rue des Chaprais avait le même tracé, mais pas la même physionomie
Vue aérienne de 1926
Les immeubles les plus importants ont été construits récemment
Notamment l’immeuble de 11 étages construit au numéro 12
Tandis que l’immeuble situé en face au numéro 5 existait déjà, domicile de plusieurs directeurs
Depuis la rue de Belfort aussi, quel changement !
Au numéro 26 résidaient notamment Louis Brochet né en 1886 à Cussey-sur-l’Ognon, épicier et ses deux employés
Qui habitait cette rue en 1921 ?
300 personnes réparties entre 126 ménages avec beaucoup de personnes seules
On remarquait cependant trois ménages de 7 personnes au numéro 4, celui de René Humbert-Droz horloger chez Bloch-Geismar; au numéro 5, celui d’Eugène Bugnet directeur de l’agence des mines de Blanzy; et au numéro 8, celui d’Etienne Bounhol commissionnaire en marchandise.
Il faut préciser que les domestiques et employés de maison habitaient avec leur employeur. Les commerçants et artisans habitaient pour la plupart au dessus de leur boutique, ce qui est très rare actuellement.
Les actifs et chefs de ménages avaient 43 ans en moyenne avec une répartition assez équilibrée par tranches d’âge
Les plus âgés sont des femmes Georgette Calland née en 1839 habitant au n° 26 ou Eugénie Morel, née en 1840 habitant au n° 5. Les plus jeunes actives sont nées en 1906 Marcelle Guillot employée à la boulangerie de son père et Henriette Chassua employée au Bazar Universel
En majorité, les actifs ne sont pas nés à Besançon
Ils viennent de toute la Franche Comté ou de plus loin comme l’Alsace, Paris ou quelques uns de Suisse ou d’Italie.
Source Archives de Besançon memoirevive et Christian Mourey