Film sur le droit à la différence, « Le règne animal » très bon film de Thomas Cailley nous questionne bien au-delà du propos sur les pandémies et la question migratoire. A voir.
Père et fils dans une voiture au cœur d’un vaste embouteillage. « Quelle époque ! « dit le père. On s’impatiente et brutalement un homme-oiseau surgit et saute sur les voitures.
Il se passe quelque chose sur terre : une sorte de pandémie qui transforme certains humains en animaux.
Au cours d’un transfert, ces créatures animales, s’évadent dans la forêt. L’épouse de François (Romain Duris) et la mère d’Emile le fils, jeune adolescent font partie de ce déplacement.
Ils partent à sa recherche.
Peu à peu l’adolescent se transforme aussi : il est en mutation à l’âge de la puberté. Il est en train de grandir mais pas seulement puisque des griffes poussent au bout de ses doigts et sa colonne vertébrale devient une échine.
Allégorie de la question migratoire, les créatures animales sont rejetées, pistées par les humains. La question de la restriction des libertés se posent très vite : « Désobéir, c’est ça le courage aujourd’hui ! » dit Romain Duris.
A la fin, il laisse son fils s’évader du monde des hommes et rejoindre le monde animal. Ainsi il ne connaîtra pas les dérives autoritaires. La fable est très politique. Accepter que l’autre change, mute, prenne un chemin différent.
Ce film est une ode au changement, une invitation à vivre libre. D’ailleurs Duris cite René Char « Tout ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard, ni patience. ». Cette phrase s’accorde totalement au propos du film.
Quoi qu’il arrive le père aime sa femme ; elle est différente, elle est d’ailleurs comme le murmure la si belle chanson de Pierre Bachelet.
