Mardi 1° novembre, place de la Liberté, hommage aux Résistants. Qui étaient-ils ?

Mardi 1° novembre, place de la Liberté, hommage aux Résistants. Qui étaient-ils  ?

Comme chaque année, un hommage sera rendu à ceux qui ont sacrifié leur vie pour notre liberté. 24 noms sont inscrits sur la stèle place de la Liberté.

Les 24 Résistants dont le nom figure sur la stèle ont été présentés sur www.chaprais.info suite aux recherches menées principalement par Bernard Carré. Voici le portrait résumé de 5 d’entre eux

Le plus jeune était Louis Billot

Il est né le 3 septembre 1924 à Arc Les Gray (Haute-Saône). Il était dessinateur à la Société Nationale des Chemins de Fer Français à Besançon, à la gare Viotte. Célibataire, il habitait chez ses parents, rue Bertrand.


Une plaque, avec sa photo, célèbre, sur la tombe de Louis Billot, la mémoire de cet aspirant mort pour la France à 20 ans.

Il est grièvement blessé le 8 septembre 1944, vers 9h30, lors lors d’un accrochage à l’intersection du Chemin de l’Épargne et du Chemin du Marché-aux-Raisins à Besançon. Il meurt des suites de ses blessures le 8 septembre à la Clinique Heitz, 21, Rue de La Mouillère à Besançon. Il a reçu l’hommage d’obsèques nationales à l’Institution Saint-Joseph, Avenue Fontaine Argent le 11 septembre 1944.

Robert Braine, le commandant Marceau

Robert Braine est né le 6 juillet 1906 à Pont-à-Mousson en Meurthe-et-Moselle. Sa profession était celle de métallurgiste et rectifieur aux Aciéries de Micheville à Villerupt (Meurthe-et-Moselle). Il s’est marié avec Jeanne Dauphin et a eu 4 enfants.

Militant du Parti Communiste de Meurthe-et-Moselle, il fut secrétaire de cellule à Villerupt (Meurthe-et-Moselle) et membre de la section de cette commune jusqu’au 24 août 1939. Il fut candidat au premier tour des élections cantonales de 1937 dans le canton de Longwy (Meurthe-et-Moselle) avec l’étiquette communiste.

Il est mobilisé et fait prisonnier le 15 juin 1940. Démobilisé, il retrouva sa famille réfugiée à Lyon en 1942.

Il s’est installé à Besançon en 1944. Sous le nom de Coulon, il est employé dans la société SITOP,et demeurait 1, Rue Voirin à Besançon. Il prit le commandement du maquis FTPF, appelé « Maquis Jean Compagnon », installé à Pouilley-les-Vignes à partir du 1er juillet 1944. Il avait alors pour pseudonyme : « Commandant Marceau ».

Une avenue de Besançon porte le nom de Cdt Marceau CDT Braine : c'est l'ancienne rue Chastres-Montjoux située derrière la gare Viotte. Elle débouche rue Midol.

Du maquis « Jean Compagnon » devait sortir une unité militaire constituée par le Commandant Marceau, appelée « Groupe des Fusiliers-Marins », intégrée comme unité régulière dans les FFI, qui était composée en majorité d’agents de la SNCF. Il y avait le grade de Lieutenant.

Le 8 septembre 1944, en effectuant une patrouille dans le quartier Montjoux avec Louis Billot, ils ont été blessés lors d’un accrochage à l’intersection du Chemin de l’Épargne et du Chemin du Marché-aux-Raisons à Besançon. Blessé au genou droit, il se pencha vers Louis Billot, qui était grièvement blessé. Il reçut alors, « tirée à bout portant », une balle dans le dos, qui provoqua une plaie perforante de la poitrine. Soigné d’abord au poste de secours par le Docteur André Ledoux, il fut transporté sur un brancard à la Clinique Humbert, 16 Avenue Carnot où il meurt à peine arrivé. Ses dernières paroles furent : «Je meurs pour la France et mes enfants ».

Il a reçu l’hommage d’obsèques nationales à l’Institution Saint-Joseph, Avenue Fontaine Argent le 11 septembre 1944.


Photo, avenue Fontaine-Argent des victimes de la Libération de Besançon

Obsèques organisées avenue Fontaine Argent le 14 septembre 1944

Louis Renaudin, brigadier de police

Louis, Fernand, Renaudin est né le 25 août 1902 à Petit Noir (Jura) d’une famille d’agriculteurs. Durant son enfance, il aide ses parents aux travaux de la ferme et trouve plus tard un emploi de majordome au château de Neublans (Jura), où à l’époque 6 employés y travaillent dont une lingère, Ernestine Jacquot,  qui deviendra son épouse le 8 février 1926.  Ils  occuperont une pièce dans les dépendances du château.

Le 2 janvier 1927 naissent des jumeaux, Fernand et Thérèse. La pièce qu’ils occupent est dorénavant trop petite pour la famille. Louis,  avec l’aide de son frère cadet installé à Besançon comme agent de service au Lycée Pasteur, trouve un emploi dans une société qui installe les lignes électriques dans les villages avoisinants.

 Le couple s’installe donc chemin de Palente à Besançon. Avec la crise de 1930, Louis se retrouve au chômage.  Son oncle, alors commissaire de Police, lui conseille de  préparer  le concours d’entrée à la Police, concours qu’il réussit. En 1935, il entre comme sous brigadier au commissariat de Police de Besançon. Avec l’héritage de ses parents, le couple construit une modeste maison rue des Fluttes Agasse. Entre temps sont nés deux autres enfants…. » Alain Prêtre son petit fils

Photographie du policier Louis Renaudin

Louis Renaudin est donc brigadier des gardiens de la paix dans la Police municipale de Besançon.

Il est tué à l’ennemi le 7 septembre 1944 à 18h30, lors d’un accrochage route de Vesoul à Besançon. Dans son rapport « sur l’expédition de Saint-Claude», Marcel Riffey écrit : « Le jeudi 7 septembre 1944, vers 18h30, nous sommes montés sur 3 chars américains à l’extrémité de la Rue de Belfort, devant le Café Belz. […]

Notre groupe se composait d’environ 25 à 30 FFI et isolés sous le commandement du Lieutenant Manotte. Nous étions une dizaine sur le premier char ; j’ai reconnu à mes côtés Mussillon, secrétaire de Police, Renaudin, brigadier de Police, Cretin, Agent de Police, Robert, Agent de Police, Renaud, Agent de Police, Renard Henri, avenue de la Vaîtes, Guèpe, Agent de Police.

À 19h15, nous sommes partis grimpés sur les chars en direction de Saint-Claude. Les chars descendirent la Rue de Belfort et montèrent l’Avenue Foch. Celui sur lequel j’étais s’arrêta en face de la Villa Douce. Là, on nous fit prendre la formation de combat en ligne de tirailleurs, direction Saint-Claude. Nous avons traversé les Glacis devant la Gare Viotte et nous sommes arrivés au passage en dessous du Pont de chemin de fer de la rue de Vesoul. À ce moment, les deux autres chars sont arrivés et tous les camarades sont descendus et se sont joints à nous.

Nous nous sommes engagés dans la rue de Vesoul en formation de combat de rue. Le Lieutenant  Manotte nous avertis alors : « Attention les gars, les Allemands sont du côté du Chemin Français ». Nous avons continué de monter la rue de Vesoul en rasant les murs en accompagnement des chars qui marchaient sur la chaussée. »

Il reçoit l’hommage d’obsèques nationales à l’Institution Saint-Joseph, avenue Fontaine Argent le 11 septembre 1944. Il est inhumé dans le cimetière des Chaprais de Besançon.

Le plus âgé : Louis Vieille 63 ans

Louis Émile Vieille est né le 11 juin 1881 à Besançon. Il était tout à la fois retraité des P.T.T. et cultivateur. Il était marié avec Blanche Periat  et avait trois enfants. Il s’était installé à Besançon, aux Montboucons. Il a été sapeur pompier dans la Brigade de Besançon. Il fut blessé durant la première guerre mondiale.

Il appartenait à la résistance FFI, bataillon de marche de Besançon, première compagnie.

Il a été grièvement blessé le 7 septembre 1944, lors d’un accrochage à Besançon.  Il est  décédé des suites de ses blessures à l’Hôpital Américain (Caserne Vauban) le 13 septembre 1944.

Emile Rerat, né en Suisse

Émile, Louis RERAT est né le 9 mai 1894 à Fahy, en Suisse.     

Il était mécanicien réparateur de machines à écrire. Il s’était marié avec Reine Vuillaumie et a eu deux enfants. Il s’était installé, à Besançon, chemin de la Grange Brochet Il a été grièvement blessé le 7 septembre 1944, lors d’un accrochage au lieu-dit « Bois de Chailluz » à Besançon. Transporté à son domicile, il y meurt le même jour à 16h. Il appartenait à la résistance FFI, bataillon de marche de Besançon, 1ère compagnie.

Il reçoit l’hommage d’obsèques nationales à l’Institution Saint-Joseph, avenue Fontaine Argent le 11 septembre 1944.

Rendez-vous mardi 1° novembre 2022 à 11 h place de la Liberté devant la stèle

L’association Vivre aux Chaprais participera à la cérémonie organisée par le Comité local du Souvenir Français
porte-drapeaux Liberté nov 21