Portrait : Sébastien Normand, directeur de la Cassotte
Un nouveau directeur a pris ses fonctions au FJT de la Cassotte : Sébastien Normand
Vous êtes devenu directeur du FJT La Cassotte depuis quand ?
Depuis le 8 mars. Mais à 80 % de mon temps, je le serai à 100 % en juillet.
Pourquoi avoir postulé à ce poste ?
Le projet m’intéressait. J’ai toujours travaillé en milieu associatif. J’ai une formation de terrain liée à l’éducation populaire notamment en centre d’accueil et d’hébergement. En particulier au Centre de Baumotte en Haute Saône (près de Montbozon) qui est un établissement plus petit que la Cassotte avec des valeurs auxquelles je suis attaché.
Quelle a été votre formation ?
D’abord acteur de terrain, j’ai théorisé mes pratiques dans le cadre d’un DHEPS (Diplôme des Hautes Etudes en Pratiques Sociales), en 2007. J’avais théorisé une expérience de terrain qui consistait à proposer du volontariat international à des jeunes en difficulté. Puis j’ai suivi une formation d’éducation à l’environnement avec les CPIE comme éco-interprète, où là je me suis intéressé particulièrement aux apports de la nature sur des jeunes en difficulté. Puis j’ai créé une entreprise d’aménagement d’espace naturel sensible et d’éducation à l’environnement avant de devenir directeur du Collectif Textile Franc-Comtois jusqu’en 2018.: une vingtaine de personnes trient et valorisent des surplus de textile à hauteur d’environ 2000 tonnes par an.
Actuellement, je suis une formation à l’IRTS et à la faculté de Besançon : un DEIS (Diplôme d’Etat en Ingénierie du Travail Social) qui est couplé avec un Master II en socio-anthropologie.
Quel a été votre parcours professionnel ?
Après mon départ du Centre de Beaumotte, en 2004, j’ai tenté de développer avec une amie Irlandaise un projet de mobilité internationale pour des jeunes en difficulté, en Irlande, à Dublin. J’ai passé un an là-bas. Puis j’ai été éducateur de rue et éducateur dans une maison d’accueil pour des personnes SDF et toxicomanes, à Bruxelles.
Puis je suis revenu en France, en ile de France pour retravailler avec Solidarités Jeunesses pendant 5 ans avant de revenir en Franche-Comté où je me suis établi avec ma famille.
Êtes vous franc-comtois d’origine ?
Oui je suis né à Vesoul. J’ai travaillé un certain temps dans le Jura et en Haute Saône.
En arrivant à la Cassotte, quelles ont été vos premières impressions ?
L’établissement a vécu une situation difficile : 4 mois sans direction alors que sévissait la crise du Covid. Heureusement les bénévoles du CA se sont beaucoup investis pour répondre aux besoins.
Vous prenez donc la direction du Foyer de la Cassotte dans un contexte difficile. Comment cela se passe actuellement ?
Nous devons suivre les protocoles. Il y a très peu d’animations. Seuls les résidents peuvent prendre leur repas sur place. Comme tous les autres, le restaurant est fermé .
Nous maintenons la formule des repas à emporter. Mais cela ne compense pas les 300 repas habituels ! Du fait de cette réduction d’activité, nous avons du personnel en chômage partiel.
L’accueil est assuré, mais il est moins fréquenté. Il y a actuellement 120 résidents.
Comment concevez-vous l’action vis à vis des jeunes résidents ?
Nous ne devons pas nous limiter à leur proposer un hébergement. Il faut bien sûr leur faciliter leur insertion sociale et professionnelle. Mais aussi les aider à s’émanciper. Qu’ils réalisent ce qu’ils sont et pas seulement ce qu’on voudrait qu’ils soient.
La cafétéria de la Cassotte devrait retrouver son animation
Outre l’hébergement des jeunes et la restauration, la Cassotte propose des salles à la location, que devient cette troisième activité ?
Elle continue avec des jauges réduites pour respecter la distanciation. La salle principale est assez grande et exceptionnellement, il y a aussi la salle de restauration. Les réunions d’associations ou les AG de copropriétés sont les bienvenues. Des formations continuent dans l’établissement.
Comment fonctionne l’établissement ?
Grâce à 24 salariés dont 2 chargés de l’accompagnement socio-éducatif, 4 à l’accueil et 3 veilleurs de nuit, 6 s’occupent de la restauration, il y a une responsable de l’hébergement, un agent pour la gestion et les autres pour l’entretien et le ménage.
L’association est présidée par Marcel Baty entouré de Marie Claire Gloanec secrétaire et Jean Claude Chomette trésorier.
Vous avez découvert le quartier des Chaprais, qu’en pensez-vous ?
En fait, je connaissais un peu Besançon et depuis mon arrivée à la Cassotte je n’ai guère eu le temps de découvrir toutes les richesses du quartier.Et dans le contexte actuel, les rencontres sont malheureusement limitées.
Vos prédécesseurs avaient tissé des liens avec les autres associations du quartier et particulièrement avec Vivre aux Chaprais, allez-vous agir dans cette direction ?
Je n’imagine pas laisser le Foyer de la Cassotte à l’écart de la vie du quartier. Je pense par exemple à cette autre association dans la même rue: Les Invités au Festin.
Pour l’organisation d’événements je ne vois pas d’objections dès que ce sera possible.
En dehors de votre travail et de vos études avez-vous d’autres occupations, d’autres passions ?
Je lis beaucoup, notamment en lien avec ma formation, je pratique le parapente, le paramoteur, je fais du vélo et des activités de nature que je commence à partager avec ma fille, comme la spéléologie ou la grimpe d’arbre, la randonnée. Nous pratiquons beaucoup le cyclotourisme en famille. Depuis plus de 20 ans je n’ai pas de télévision, ça laisse du temps pour faire autre chose…