L’auberge du Cheval Blanc, rue de Belfort
Nous avons retrouvé pour vous, cet article du journal l’Est Républicain, paru en 1988….
Ancien relais de poste
l’auberge du cheval blanc devient relais… de banque
L’une des plus vieilles maisons de la rue de Belfort, au N° 71, l’auberge du Cheval Blanc, va changer d’enseigne et de comptoir. Le Crédit Lyonnais ouvrira bientôt à cet endroit une succursale de quartier. On passe ainsi du relais de poste au relais de banque.
Parmi les constructions hétéroclites de la longue rue de Belfort, on remarquait cette solide bâtisse en pierre, plus larges que hautes. Tassée sous un vaste toit comtois, elle abritait depuis longtemps un café très connu, l’auberge du Cheval Blanc. C’était un rendez-vous familier et sympathique dans ce quartier populaire, proche de la gare.
Sur la grande voie marchande et passante du pays de Montbéliard, de Belfort et de l’Alsace, ce bâtiment datant de 1726, était à la fois relais de poste et auberge à l’enseigne de Saint-Denis. On peut encore voir les deux écuries à chevaux équipées de râteliers et de chaînes ; le sol est fait de petits pavés ronds. Un vaste grenier à l’étage arbore aussi une belle charpente ancienne. À l’arrière de l’auberge, au rez-de-chaussée, une cheminée monumentale en pierre témoigne de ce passé rural, de cette civilisation du cheval et de la diligence.
M. Albert Valot, l’actuel propriétaire, est fier de montrer l’une des cheminées-fumoirs, munie d’un four à pain très profond.
Bien avant le chemin de fer, les courriers et malles-poste passaient ici ; on imagine aisément l’ambiance de ce relais auberge, étape obligée pour les voyageurs et les chevaux. En 1789, à l’aube de la Révolution, le relais changea de nom pour une enseigne plus républicaine et populaire, « Le Cheval Blanc ». L’octroi était à deux pas, à l’emplacement de l’actuelle station-service. Autour du relais s’étaient installés un maréchal-ferrant et même un tonnelier.
L’auberge avant sa transformation en agence bancaire
Les temps dits modernes sont arrivés et l’auberge fut convertie en café-bistrot de banlieue. Les chevaux-vapeur ne s’arrêtant pas forcément au N ° 71, maintenant le relais est pris par une banque. Les chemins de l’histoire sont parfois déroutants. En tout cas, la vénérable façade et la pierre de taille seront maintenues, tout comme les écuries et le grenier. Sous les sabots du Cheval Blanc, il y aura désormais de la monnaie…
L’agence bancaire aujourd’hui
Face à l’agence, rue de Belfort, cette ancienne maison inhabitée et dangereuse
Photos :Droits Réservés
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