Les dessins de Jacques Prébet
Jacques Prébet dessinateur du paysage urbain bizarre
Vous allez exposer vos dessins à la deuxième édition des Rencontres avec les artistes des Chaprais Pourquoi ?
Ce sont des gens du quartier qui connaissent mon activité artistique qui m’ont incité à présenter ce que je fais. Et je le ferai volontiers.
J’ai déjà participé à plusieurs expositions notamment en 1989 dans une galerie de Besançon qui a disparu. Les gens sont souvent intrigués par ma façon de travailler.
D’où vient cette passion pour le dessin ?
Tout petit, dès que j’avais un moment libre, j’aimais bien dessiner. Au début, je dessinais surtout des voitures. Il m’arrivait à l’école de faire des croquis sur mon papier buvard quand le cours m’ennuyait. Ma mère qui était institutrice emportait toujours un bloc pour dessiner ce qu’elle voyait notamment durant les voyages. J’imagine que cette pratique m’a influencée.
En 1974, une maladie m’a cloué au lit durant une longue période. Je ne pouvais pas faire grand chose et j’avais beaucoup de temps. J’ai entrepris de dessiner sur du papier Canson. Puis à l’âge de la retraite, j’ai aussi beaucoup de temps libre que je consacre au dessin.
Quels sont vos thèmes favoris ?
Au départ c’était les voitures. Puis les paysages, surtout les paysages urbains souvent bizarres
avec parfois des gens que je mets devant.
Il m’arrive de dessiner d’après des photos ou des cartes postales.
Vous êtes autodidacte, mais avez-vous des artistes de référence comme MC Escher ?
On me le dit souvent. C’est vrai que le travail de MC Escher m’a intéressé mais sans vouloir suivre une voie aussi géométrique. D’autres personnes ont cité Jérôme Bosch en évoquant mes personnages qui ont parfois une sale tête. Je ne cherche pas à ressembler à tel ou tel artiste célèbre.
Comment procédez-vous ?
Je procède souvent en plusieurs temps. J’ai toujours un crayon de papier et un petit carton avec moi et à chaque fois que je dois attendre dans un cabinet médical ou dans une salle de cinéma ou de théâtre avant le début du spectacle, je dessine de petites esquisses.
Plus tard, je reprends ces esquisses et pour faire un vrai dessin. Le support est en général du papier Canson toujours de même format ou parfois du papier d’emballage.
J’utilise un stylo bille ordinaire ou d’autres achetés aux Etats-Unis qui risquent moins de baver.
J’introduit de la couleur en changeant de stylo.
Et après comme dit mon petit fils « tu fais ta bouclette » car ça tourne toujours.
Que pourra-ton voir lors des Rencontres avec les artistes à la Cassotte les 14 et 15 mars ?
J’ai déjà sélectionné quelques dessins montrant un paysage urbain bizarre, mais je pourrai expliquer ma démarche et animer un petit atelier de dessin. J’espère que l’échange sera riche en idées nouvelles
Quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai été professeur de russe dans différents établissements principalement au collège du centre et au lycée Pasteur. Pour compléter mon emploi du temps, je devais parfois me déplacer jusqu’à Belfort. J’ai participé à la publication ou traduit plusieurs ouvrages notamment des poèmes russes ou présenté un courant de pensée libérale russe qui a mené une sorte de putsch raté en 1825 à l’occasion d’un changement de tsar.
Quels sont vos liens avec les Chaprais ?
J’y habite depuis 1979. Je suis originaire de Saint Etienne. A 20 ans j’ai vécu à Paris pour faire des études supérieures à Saint Cloud. Puis j’ai été affecté près de Roubaix dans le Nord durant 5 ans. En 1976, j’ai obtenu un poste à Besançon, j’ai habité d’abord à Ecole Valentin. Mais j’ai préféré me rapprocher un peu du centre ville. Je ne regrette pas ce choix : entre la boucle et la périphérie.
Votre avis sur le quartier ?
J’aime bien le quartier des Chaprais pour sa situation, pour son aspect disparate. Je m’intéresse à l’histoire. J’ai beaucoup apprécié les initiatives de l’association Vivre aux Chaprais dans ce domaine. Par exemple, j’ai participé au café histoire tenu à la Fée verte rue de Belfort. Malheureusement j’ai manqué celui consacré au vallon de la Mouillère. J’espère qu’il y aura une autre édition. J’aime bien aussi le Troc des Chaprais, je ne le rate jamais : j’aime l’ambiance et les choses trouvées parfois.
Avez-vous d’autres loisirs ?
J’aime bien me balader dans les rues, photographier, visiter d’autres villes. J’en ai visité beaucoup notamment en Russie où l’on peut admirer de l’architecture de style Art Nouveau. J’ai aussi été à New York là où sont arrivés 12 millions d’immigrants en 62 ans.
J’y ai pris cette photo dans une exposition, C’est écrit en polonais et il y avait une visiteuse que j’ai insérée au premier plan de mon dessin.
J’aime encore bien les voitures … en modèle réduit, cela prend moins de place à collectionner que les vraies !