Le Café histoire : une formule qui plaît
Pour la quatrième fois, déjà, Jean Claude Goudot entouré des membres du groupe Histoire, patrimoine et mémoire de l’association Vivre aux Chaprais a tenu en haleine un auditoire très intéressé à découvrir les documents et les explications sur le quartier.
Ce jeudi 15 comme le 8 décembre, cela se passait au Bar Flore à 15 heures.
De nombreux documents photographiques ont été présentés sur la place Flore et les environs.
Les participants pouvaient tester leurs connaissances en essayant de répondre à un petit quizz préparé par Alain Prêtre : quizz-flore
Des points de repères historiques ont été rappelés. Le point de départ a été situé entre 1838 et 1880, avec 4 dates importantes
1838, c’est la création d’un pont suspendu (dit en fil de fer) qui reliait le centre-ville à la rive droite du Doubs sans passer par Battant. Dans le prolongement de ce pont était tracée la future avenue Carnot
1856, c’est la gare Viotte
1877, c’est la levée des interdictions militaires de construire en dur (datant du fameux blocus de la ville et de la stratégie du général Marulaz)
1880 la municipalité décide d’intégrer les Chaprais dans la ville de Besançon
Entre temps, la population de Besançon s’était beaucoup accrue en occupant principalement ce secteur situé entre la colline de Bregille et celle de la Viotte : le quartier des Chaprais.
Un exposant rendit hommage aux maires de l’époque qui réalisèrent d’importants travaux en si peu de temps : trois ponts, des quais, la gare de la Mouillère, l’abattoir etc …
Les rues ont changé de nom depuis cette époque : l’avenue qui devait s’appeler Alsace Lorraine a été dénommée Denfert Rochereau en hommage au défenseur de Belfort, la partie basse de l’ancienne rue des Chaprais et la rue de la gare ont pris le nom d’avenue Carnot après l’assassinat de ce Président en 1894, la place Flore s’appelait place de la Cassotte : on y dressa une fontaine fleurie surmontée d’une statue commandée à Just Becquet pour la somme de 3000 francs de l’époque
Des documents ont permis de rappeler que le passé industriel du quartier des Chaprais. Le secteur textile (manufacture Druhen), le secteur automobile (Ravel), et surtout le secteur horloger y étaient présents. Sur 400 unités horlogères de Besançon, plus de 30 étaient installées aux Chaprais
On évoqua les lignes de tram qui passaient déjà aux Chaprais.
Avec un accident qui ne fut pas tragique lorsque, le 24 décembre 1908, les employés ne réussirent pas à freiner le tram qui descendait de la gare, il dérailla à l’aiguillage de la place Flore : un seul blessé.
Puis, on a pu voir les transformations de la place Flore qui s’est élargie avec la construction d’immeubles modernes et la gestion de la circulation par un agent de police d’abord au milieu des véhicules puis surélevé dans une « cocotte »
Les déplacements de la statue Flore ont été énumérés : place Flore, puis Nancy (voir l’article du samedi 17 décembre 2016), puis l’école des Beaux Arts, la place des Tilleuls à Palente,
puis à Ornans pour une restauration,
Flore en restauration : février 2012. DR.
place de la Liberté avant son retour place Flore Revoir l’article Flore la voyageuse
Enfin, on observa les changements de commerce sur la place et à proximité : des bouchers,
épiciers, coiffeurs, libraires, marchands de parapluies, cinéma etc … qui ont disparu
Ce compte rendu ne cherche pas à être exhaustif. Tous les détails figurent ou figureront dans les articles Histoire Patrimoine de ce site www.chaprais.info
Merci aux gérants du Bar Flore qui ont bien voulu réserver deux fois leur établissement. Merci au travail de toute l’équipe qui effectuent ces recherches et bravo pour cette initiative de rassembler les habitants d’une rue dans un café de la rue. C’est une réussite et la suite est attendue !
Revoir le compte rendu du premier Café histoire au Fontaine Argent
LA PLACE FLORE
Chaque quartier à ses états d’âme. Le mien est fécond car il suffit de le regarder avec ses vastes constructions.
Sans doute que pour accueillir de nouveaux habitants, la ville a besoin d’ériger sur chaque terrain inoccupé des immeubles de béton à géométrie variable.
Sans doute aussi que chaque maire a l’ambition de laisser son empreinte dans chaque quartier, d’une manière plus ou moins prononcée.
Ce quartier Chapraisien, le mien est certes dévoré par le béton, hanté par les rumeurs et le tumulte, mais on y vit heureux sous la bienveillance de Flore, la statue qui domine la place.
Au bout du compte, les Chapraisiens se croisent, s’observent, animent le quartier et derrière les murs aux baies vitrées profitent de la tranquillité et la douceur d’y vivre.
J’en ai pour preuve qu’il suffit d’organiser un café-histoire, d’y projeter sur un rétroprojecteur des images explicites sur quelques fragments de vie urbaine, pour qu’une quarantaine de personnes présentes, émettent leurs commentaires, évoquent l’histoire de leur quartier, de son passé, de son présent et débattent sur son avenir.
Michèle JOURDAN