La biodiversité des plantes spontanées : une richesse des Chaprais
François Dehondt, naturaliste organisait ce samedi 21 mai 2016, une seconde balade urbaine pour découvrir la biodiversité aux Chaprais. Voir le portrait de François Dehondt
Dès le départ du Café des pratiques, un défi était lancé : combien de plantes spontanées différentes allions nous repérer en une heure et demie ? le chiffre de 50 fut lancé mais il fut largement dépassé !
Pourtant, on a exclu de cet inventaire, les arbres plantés, les mousses, algues et les champignons.
Le groupe était composé principalement de botanistes amateurs et de M Pierre Gauthier pharmacien auteur du livre Se soigner avec les plantes qui a pu indiquer les propriétés médicales de certaines plantes. Le groupe n’a pas été loin avant de faire ses premières observations.
Première étape sur le mur de l’école des Chaprais, rue Baille.
Dans les interstices, on trouve différentes variétés de fougères,
de la cymbalaire des murailles,
près du sol, des plantes qui ont besoin d’azote (apporté par l’urine des chiens), des sortes de pissenlits
et tout en haut, un bouleau résultat du vol de graines sans doute de l’arbre situé en face.
Un peu plus bas, un arbre aux papillons (buddleia, espèce exotique ) qui se développe facilement sans besoin de sol et d’eau. Espèce envahissante, elle peut provoquer des dégâts sur les pelouses calcaires au détriment des espèces locales. On évoque le cas plus grave de l’ambroisie très allergisante qui a fait l’objet d’arrêtés obligeant à lutter contre son extension.
Seconde étape : les escaliers derrière la grille de l’école des Chaprais
l‘aster américain qui se multiplie par des rhizomes, le tusillage pas d’âne (qui chasse la toux) , un érable sycomore (la variante la plus répandue des 4 sortes présentes à Besançon), l‘épervière des murs à propriété diurétique
Une graminée paturin au miel, l’euphorbe qu’on reconnaît par sa production de latex,
et l’épilobe à petites fleurs (qui fleurit fin juin) la vergerette (d’origine américaine aussi) , du sureau (séché il a des propriétés anti-virales)
Troisième étape le mur couvert de lierre en face l’église des Chaprais
la laitue des murailles, la campanule gantelée (rare en ville), des polypodes au dessus du mur dans le lierre
l’orpin blanc (c’est la couleur de ses fleurs) , le fumeterre qui fleurit rose et est bon pour le foie
Quatrième étape, la plus riche, la partie supérieure (historique) du cimetière des Chaprais,
d’abord à l’entrée
du plantain, des pâquerettes : des plantes communes sur des espaces assez piétinés
l’orpin âcre petite plante au goût poivré assez irritante, la véronique des champs
un bouton d’or : la renoncule avec ses fleurs à cinq pétales jaunes
des graminées : le pâturin des prés
l’oxalis (peut provoquer des calculs rénaux)
des fusains d’Europe dont les graines sont appelées bonnets d’évêque,
l’avoine pubescente , de la luzerne,
Un peu plus bas :
la petite pimprenelle au goût de concombre
le géranium herbe-à-Robert (sur une pyramide)
la minette (Medicago lupulina)
La liste n’est pas exhaustive. Il y a aussi la chélidoine dont le latex jaune est réputé efficace contre les verrues
Au total, sur quelques centaines de mètres et en une heure et demie, grâce à notre guide, on a repéré et distingué 75 plantes « spontanées » . Il est probable qu’on ne trouverait pas aussi facilement une si grande variété à la campagne dans un champ cultivé ou dans un cimetière récent « entretenu proprement avec des pesticides ». Heureusement donc, qu’il reste des endroits où l’on n’a pas éliminé sans discernement toutes « les mauvaises herbes ». C’est une chance d’avoir cette diversité des plantes dans notre quartier qui permet aussi une plus grande variété d’insectes et d’oiseaux.
Merci à François Dehondt pour cette initiative très instructive
Revoir le compte rendu de sa première balade en octobre 2015
Pour les néophytes, on peut conseiller trois petits livres :
Reconnaître les fleurs printanières (miniguide de la Salamandre à 2 €)
ça pousse près de chez vous (100 fiches pour reconnaître arbres, fleurs et plantes de nos rues) édition Lepassage (12 €)
Besançon en fleurs (guide En Vadrouille)
Complément : Michèle Bastien propose d’autres exemples relevés samedi : 5 photos où l’on voit peut-être mieux la plante pour les quelques lecteurs amateurs.
dans les murs :
Cymbalaire
et au cimetière des Chaprais :
mauve
Oxalis