Souvenirs du 96 rue de Belfort et des environs

Souvenirs du 96 rue de Belfort et des environs

Témoignage sur la vie d’autrefois en haut de la rue de Belfort

Haut de la rue de Belfort, rue Résal, rue Pierre Semard et rue du papillon, un secteur qui a bien changé depuis 60 ans

Haut de la rue de Belfort

Dans ce document, Madame Villy née Raffin raconte ses souvenirs, nomme les familles, décrit l’habitat et les activités de ce secteur selon le parcours suivant :

On démarre de l’angle des rues de Belfort et  Résal pour aller à la Croix de Palente, via la Cité Parc des Chaprais (côté impair) et on redescend cette rue de Belfort (côté pair) pour aboutir au 96 rue de Belfort, lieu où une partie de la famille est née dont moi, l’aînée en août 1933.

rue de Belfort et rue Résal
A l’entrée de la rue Résal, il y avait déjà un café sur la gauche. Sur la droite à la place du parking actuel, il y avait une maison avec deux ou trois appartements dont un où étaient logés Monsieur et Madame Savio. La dame avait un salon de coiffure dans une de ses pièces : c’est là que j’ai fait ma première « permanente ». bouriot constructeur
Monsieur Savio tenait un atelier de réparation de motos. A côté, au 119 rue de Belfort, il y avait également un bâtiment en tôle rouillée : c’était la carrosserie « Bouriot ». Mon frère détient d’ailleurs une petite plaque commerciale de cette carrosserie récupérée sur une ancienne voiture. Il y avait aussi un scieur qui fabriquait des billes de bois.

 

A côté, il y avait un grand terrain, où tout est construit actuellement. C’est à peu près à ce niveau qu’il y a toujours une grande maison avec toujours la même porte d’entrée et la même poignée. A côté, un jardin, puis la maison de Monsieur et Madame Demet (aujourd’hui décédés) et Monsieur et Madame Faivre leur gendre et fille. Ils n’avaient pas d’enfant.
Ensuite, il y avait une maison longue et basse où logeait la famille Bey qui comptait huit filles dont Denise avec qui j’allais à l’école. Encore d’autres maisons dont celle de Monsieur et Madame Patureau : la dame était institutrice à l’école des Chaprais, celle d’un couple et plusieurs enfants appelés Jeannerat. Le Monsieur, sans doute bien placé dans l’organisation d’activités culturelles à la paroisse, nous avait offert des places pour aller écouter un concert des « Petits chanteurs à la croix de bois ».

Il y avait les Économiques et le terminus du tramway. Je vois encore la « watman » (conductrice) retourner l’antenne.. Ensuite, il y avait une mercerie tenue par Madame Ponçot chez qui on aimait aller acheter du fil, des cotons, …

Café du soleil et M TochotCafé du soleil  et bureau de tabacrue de Belfort tabac de Raymond Arbey

Puis un bureau de tabac faisant café ou plutôt « boit debout » tenu par Madame Gantner (repris plus tard par l’oncle de Denis Arbey). Monsieur Gantner était musicien à l’Harmonie des Chaprais où officiait aussi notre grand père Claudius Raffin. Ensuite, suivait un grand terrain qui montait vers la rue des Cras.  Monsieur et Madame Sainty habitaient à côté,. Ils avaient une fille Claude avec laquelle j’allais l’école. Ils étaient maraîchers.  Ils rangeaient leur cagettes de bois empilées contre leur maison et contre le mur de la maison du gardien du parc du château entouré des grands murs et de verdure.

jardin rue de Belfort Papillonmurs du château
Ce château, je ne l’ai pas vu personnellement, il était caché au milieu du terrain par la végétation et de grands arbres. Je me rappelle que la famille Perusse logeait dans la maison de gardien occupée actuellement par Monsieur et Madame Arbey. J’ai connu la fille Perusse lorsque j’étais adolescente. Durant la guerre, le terrain du château a été transformé en tranchées abris en cas de bombardements. Mon grand père était alors « chef d’îlot ». En cas d’alerte, il devait diriger les opérations de protection des personnes de son secteur (l’îlot). Mon frère Jacques qui a deux ans de moins que moi se souvient aussi qu’une grande tranchée avait également été creusée à côté de l’école, proche de la voie ferrée. Les instituteurs et institutrices faisaient descendre les enfants dans ce « trou » en cas  de risque de bombardements de la voie ferrée.
Derrière le parc, il y avait un sentier étroit et boueux qu’on appelait le « chemin des amoureux ».

Après le parc, dans le chemin du « papillon », chemin assez étroit qui finissait rue des Cras, il y avait plusieurs petites maisons dont celle de la famille Rusconi. Plus loin un autre sentier s’appelait le chemin Vichet du nom des jardiniers de l’époque, leur grande maison existe encore. Ma mère m’envoyait souvent acheter directement des légumes chez eux. Ce chemin s’appelle maintenant la rue des Tamaris. qui mène aussi rue des Cras.

Avant la maison Vichet, il y avait une maison habitée par Monsieur et Madame Vincent et leurs enfants. J’allais à l’école avec leur fille Raymonde.  Plus haut, le long de la rue de Belfort, vers la croix de Palente, où il y avait déjà un café, je me rappelle des familles Dornier, Henriet et Viennot (dans une maison à trois étages).
Redescendant la rue de Belfort, à partir de la croix de Palente, on trouvait une maison basse et assez longue, aujourd’hui détruite où logeait à l’époque un couple de jeunes mariés Jacqueline Racle et son mari. Les parents Racle habitaient rue des Cras. Puis il y avait des jardins, puis une boucherie tenue dans les années 50/ 60 par Monsieur Montmahou. Je me souviens qu’il y avait eu un assassinat dans cette boucherie. Ensuite le Café de la « Boule d’or » et la boulangerie de Monsieur et Madame Brenet qui avait deux filles dont Brigitte. Puis des jardins et un sentier « impasse des papillons » qui mène à la rue de la Vaite. La rue de la Pernotte avec quelques villas dont celle de la famille Cornette.

Fille à vélo rue de Belfort devant les murs du parc Le  vélo était apprécié  !passage du Tour de France

Un peu plus bas, le garage Lerner. La famille comptait six garçons et une fille Janine. Un garçon de mon âge surnommé « la puce » travaillait au garage avec son père. Il est décédé depuis quelques années. Une grande maison et un petit atelier de ferblanterie tenu par Monsieur Dody. Enfants, nous allions le voir pour qu’il nous fabrique de petits plats pour jouer à la dînette.

96 rue de Belfort, garage, galerie, pompes funèbres

Les commerces du 96 rue de Belfort ont  beaucoup changé :  réparation, galerie d’art (Benoît Delescluse), pompes funèbres, fleuriste à droite, bourrelier, articles de pêche, fermetures à gauche …

Au 96 rue de Belfort, il y avait trois propriétés au même numéro.
Tout d’abord la maison de Monsieur et Madame Puyremond et leurs quatre enfants : Renée (couturière), Madeleine dite Mady devenue plus tard Madame Papon, le fils Loulou que je ne connaissais pas beaucoup car parti assez jeune travailler à l’étranger et enfin Michelle, ma copine d’enfance. Monsieur Puyremond était bourrelier dans la maison sur la rue avec en rez de chaussée un petit atelier et le magasin de vente de sacs à main, de ceintures etc …et au premier étage leur logement.

96 rue de Belfort allée

 

 

En descendant sur le côté, il y a une petite cour puis un grand atelier avec plusieurs ouvriers Marcelle Dornier, les deux frères Berly et d’autres. Ils étaient grands amateurs de vélo. Après l’atelier, une petite dépendance, c’est à dire un hangar accolé à l’atelier et devant des graviers par terre. J’aimais y jouer à la poupée avec ma copine Michelle Puyremond. Un peu plus bas, le verger où Monsieur Puyremond aimait dormir en été à même l’herbe, dans un simple sac de couchage.

Au décès des parents Puyremond, ce fût le gendre, Monsieur Papon, qui reprit l’affaire mais en changeant l’activité, c’est devenu un magasin d’articles de pêche. Les époux Papon sont partis en retraite en Haute Saône. Ils sont décédés depuis. En descendant la cour, il y avait Monsieur et Madame Robert (décédés aussi) et leur quatre enfants (trois filles et un garçon). Leur fille Blanche Vautey est devenue propriétaire de cette maison. A côté, habitait une demoiselle âgée, Cécile Constentin, couturière de talent. Elle eut l’occasion de nous faire de jolies toilettes pour un mariage à mon frère Jacques, à ma sœur Françoise et à moi-même alors que nous étions enfants. En bas, la famille Pauto avait un fils Guy, tout brun et tout bouclé. Je ne me rappelle plus s’ils avaient d’autres enfants.

Il y avait donc  aussi la maison Raffin. Tout d’abord sur le devant de la rue, il y avait le magasin du grand père Claudius Raffin avec derrière, l’atelier de réparation de cycles et de machines à coudre.

garage Raffin rue de Belfortgarage  Raffin

Sur le trottoir, trônaient deux pompes à essence actionnées à la main. Derrière cet atelier, il y avait une petite cour et la maison d’habitation.

maison Raffinmaison au 96 rue de Belfort en avril 2015

La même maison actuellement

Mes grands parents habitaient au rez de chaussée tandis que mes parents et nous les enfants, habitions à l’étage. Entre la maison et l’atelier du grand père, mon père avait construit son propre atelier de réparation d’automobiles. Contre la maison de mes parents, il y avait une autre maison où habitait la famille Bastian.
A la place de l’actuel magasin de fleurs, une maison avec d’autres personnes et au bout, une maison assez vieillotte et assez longue abritant deux ou trois ménages : Monsieur et Madame Poignand et leurs enfants, Monsieur et Madame Millat et leur fille unique. J’étais à l’école avec elle. Au bout de cette propriété, il y avait une grande cour où nous allions jouer avec les gosses du coin
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rue de Belfort, voie ferrée avril 2015
Puis ensuite, c’était la voie de chemin de fer et donc le pont de chemin de fer des Chaprais. De l’autre côté, une ou deux maisonnettes où logeait la famille Baverel dont le fils Raymond était à l’école avec mon frère Jacques. L’école communale des Chaprais, celle des garçons et celle des filles étaient séparées,  et un peu plus bas la maternelle. Plus tard, l’école fut agrandie nécessitant la destruction de ces maisons.

Pour continuer l’histoire, mes parents achetèrent en 1941 un nouveau garage de réparation automobile au 77 rue des Cras (qui devint par la suite le local des Etablissements Thieulin), puis en 1954, ils revinrent rue de Belfort et construisirent un nouveau garage au numéro 175 (actuellement église évangélique).

Témoignage de Madame Claude Villy née Raffin

Ce témoignage a été publié en 2005, dans une brochure éditée à l’occasion du 50 ° anniversaire de la Cité Parc des Chaprais

Merci à Denis Arbey qui a autorisé la publication de ces documents.

A suivre … prochain article Il y avait un château ! 

Voir aussi le témoignage d’une institutrice de l’école des Chaprais

 

 

 

Categories: Histoire & Patrimoine

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