« La tête froide » de Stéphane Marchetti, une première fiction très réussie
Une femme en grande précarité habite dans un mobile home.
Elle vit de petits trafics jusqu’au jour où elle se confronte au drame des migrants… Une première fiction très réussie…
Marie la quarantaine serveuse de nuit dans un bar n’arrive pas à payer son loyer. Elle gagne un peu sa vie en trafiquant des cartouches de cigarettes entre l’Italie et la France. A chaque trajet, elle reçoit un SMS de son amant (un policier) qui l’informe des points de contrôles sur sa route.
Une nuit sur un col italien, Souleymane, un jeune migrant lui demande de l’aide, car il doit rejoindre sa petite sœur à Calais pour partir ensuite en Angleterre. Il a donc besoin d’argent et lui propose de faire passer d’autres clandestins. Elle aussi touchera de l’argent. Une fois, une seule dit-elle. Elle aussi va gagner de l’argent pour pouvoir payer les retards de loyer. Elle se défend de « faire de l’humanitaire ».
Ensuite Souleymane lui demande de l’aide pour permettre à d’autres clandestins d’arriver en France. Elle prend de plus en plus de risques « pour mettre de l’ordre dans sa vie », payer ses arriérés de loyer et ensuite pour d’autres raisons.
Un jour elle part avec Souleymane pour effectuer un passage dans une camionnette plus grande. En Italie, les migrants clandestins doivent renoncer suite à un problème ; elle doit rentrer avec Souleymane par la montagne. Ils se confrontent au froid et à une tempête de neige. Elle l’aide à survivre, creuse un abri dans la neige et le sauve de justesse.
Stéphane Marchetti avait réalisé un documentaire intitulé « Calais, les enfants de la jungle ». C’est son premier film de fiction. Une vraie réussite. Il avait aussi obtenu le Prix Albert Londres en 2008 pour le documentaire « Rafah, chronique dans la bande de Gaza. »
L’actrice Florence Loiret-Caille interprète le rôle de Marie avec une grande sensibilité. Au départ, elle est cette femme un peu perdue qui finit par trouver du sens à sa vie : la traversée de la montagne enneigée en pleine tempête révèle sa grande force et progressivement sa grande humanité.,
Le film est programmé notamment vendredi 26 janvier à 30 h au cinéma Victor Hugo rue Gambetta à Besançon