Le réalisateur Anthony Chen s’inspire de Jules et Jim de Truffaut pour évoquer la jeunesse chinoise : un film d’une grande sensualité…
C’est l’hiver à Yangi, une ville au Nord de la Chine, à la frontière de la Corée. Un jeune homme venu de Shanghaï pour un mariage se sent un peu perdu. Il rencontre Nana une jeune guide touristique qui le fascine. 
Elle lui présente un ami cuisinier. Les trois se lient après une soirée festive. Cette rencontre se poursuit et les confronte à leur histoire et à leur secrets.
Anthony Chen est un admirateur de François Truffaut ; il a voulu avec ce très beau film réveiller l’histoire de Jules et Jim dans un pays de neige, la Chine du Nord.
Le film commence par un voyage touristique avec tout ce que cela comporte (repas pris en commun, pourboires pour les guides) et progressivement s’échappe avec les trois personnages vers un ailleurs intime, une rencontre où chaque regard révèle quelque chose de leur histoire. Et les voilà partis vers les montagnes à la recherche du Lac Céleste. L’image devient une épure. Les paysages ressemblent à des peintures chinoises qui sont la plupart du temps monochromes et donnent de la puissance au récit
A la précision du propos de Truffaut dans « Jules et Jim » Anthony Chen oppose l’ambiguïté des sentiments amoureux jusqu’à les rendre imprécis. Il ne lui semble pas nécessaire de discourir sur ce qui arrive. Il montre simplement de jeunes gens à la recherche de leur identité. Et leur relation presque lavée par la neige fera qu’ils ne seront. plus jamais les mêmes.
