Pour Isabelle Palaticky, peindre, c’est un vrai travail
La traversée de la forêt sera le thème exposé à la Cassotte les 28 & 29 octobre
Isabelle Palaticky, vous participez à la 3e Rencontre des artistes des Chaprais, pourquoi ?
J’habite depuis quelques temps aux Chaprais. J’ai participé à l’exposition l’Espace d’un jardin organisée par Pierre Chevignard rue des Fluttes Agasses. Cela m’a beaucoup plu. J’ai rencontré des artistes et des visiteurs sympathiques. Alors, quand j’ai été contactée pour la Rencontre à la Cassotte, j’ai accepté pour poursuivre cette expérience très enrichissante.
Depuis quand exercez-vous cette activité artistique ? que représente-t-elle pour vous ?
Depuis très longtemps. Mes parents étaient artistes. il y avait toujours un atelier et du matériel à la maison. J’ai toujours bricolé. Dans les années 80, j’ai suivi une formation aux Beaux Arts à Belfort. Et aussi des cours d’histoire de l’Art. Puis après mon arrivée à Besançon, j’ai suivi pendant 4 ans l’enseignement de Benoît Delescluse qui avait son atelier rue de Belfort. Puis il est parti et il m’a incité à me lancer dans les expositions. Pour moi, la peinture, c’est une passion et une activité qui devient professionnelle. C’est un travail, je ne fais pas cela juste pour me détendre. Contrairement à ce que certains pensent, la création artistique n’est pas une méthode thérapeutique. L’art n’est pas un pansement ! On ne peint pas que pour soi, mais pour les autres ! J’essaie de partager mes émotions.
Quels sont les grands peintres qui vous ont inspiré ?
J’ai rencontré Ernest Pignon Ernest quand il réalisait une fresque à Belfort. J’aime sa façon d’utiliser le Noir et Blanc. J’aime beaucoup Alexandre Hollan, le peintre des arbres. J’apprécie le début de l’impressionnisme comme celui de William Turner et Odilon Redon pour son côté mystique et onirique.
Comment qualifiez-vous votre peinture ? abstraite ou figurative ?
Souvent entre les deux ! Je vais beaucoup observer la nature, particulièrement la forêt actuellement. Je m’imprègne de ce que je vois et ressent. Puis à l’atelier, je commence à essayer de restituer ce que j’ai vu et ressenti. Mais j’essaie d’aller au delà du réalisme.
Comment procédez-vous concrètement ?
J’ai un thème en tête par exemple la forêt, j’utilise du papier à grain ou de la toile. Je dessine au fusain. Je commence souvent en Noir et Blanc, puis je passe à la couleur en recherchant la simplicité et la sobriété.
J’efface, je recommence. Cela me prend du temps de 12 à 15 heures.
Ce fut plus rapide pour ce Noir et Blanc
Depuis vos premières oeuvres, avez-vous changé de style, de thème ?
J’ai changé de thème. Au début, j’ai beaucoup travaillé sur le corps, sur la figure. Puis je me suis tourné vers la nature. D’abord la terre, puis actuellement la forêt.
Vous avez donc réalisé plusieurs expositions. Lesquelles ?
En 2013, à Besançon, à Montrapon intitulée « On n’a pas fini », et au château d’Amondans à côté d’Ornans. A la galerie La Pradelle en 2016. En 2018, j’ai exposé à l’atelier Fontaine Argent sur le thème « Terrestre ». En 2021, en lien avec mon travail social, j’ai exposé « les forêts de l’exil » à l’IRTS. Je suis très heureuse parce cette exposition va partir en Slovaquie, le pays de mon grand père. En 2023, j’ai exposé à l’Espace jardin
Quel a été votre parcours professionnel ?
Je suis née à Belfort. J’ai commencé à travailler comme bibliothécaire en m’intéressant à la lecture, et l’écriture. J’ai fait des animations sur le conte et le livre. J’ai poursuivi dans cette voie en devenant formatrice pour adulte. Puis j’ai été embauchée à l’IRTS à Planoise pour la communication écrite et orale. Je suis donc arrivée à Besançon pour le travail en 1996
Vous êtes installée aux Chaprais depuis 4 ans, que pensez-vous du quartier ?
J’aime beaucoup ce quartier. Il est vivant et convivial. Je fais tout à pied grâce aux commerces de proximité et je peux aller marcher pas trop loin dans la forêt de Bregille. Travaillant à Planoise, j’apprécie beaucoup la douceur de vivre des Chaprais. Je ne suis pas pour autant dans un cocon. Je n’oublie ni mon origine (mon grand père a vécu l’exil et a marché à pied de Slovaquie) ni les conflits actuels.
« Jusqu’où le monde chavire… » Fusain et acrylique 2021
Avez-vous d’autres loisirs dans le quartier ?
Je marche, je fais de la danse juste à côté chez Françoise Jeandet rue Fontaine Argent. J’écoute beaucoup de la musique classique et jazz.
Rendez-vous samedi 28 octobre à partir de 14 h et dimanche 29 de 10 h à 18 h à la Cassotte 18 rue de la Cassotte.